Je serrai ce bout de papier tellement fort dans ma main que j'en avais mal. J'étais devant le dortoir des garçons. Je devais le dire à Lilian, mais j'avais peur de l'inquiéter plus qu'autre chose. Il était intelligent. Si je le croisais et que je me dégonflais, il comprendrait immédiatement qu'il y avait un problème et se méfierait. Donc tenter de m'échapper de l'orphelinat serait impossible sans qu'il ne le remarque. Dans ce cas, deux options s'offraient à moi :
- Le lui dire, et risquer de devoir attendre trop longtemps et de ne pas pouvoir aider Cerise.
- Ou partir tout de suite, réfléchir à un plan et faire ce que ledit « ravisseur » me demande.
— « Besoin d'aide ? »
Je sursautai, glissai et m'aplatit comme une crêpe sur le sol.
— « Ça va ? », dit l'inconnu que je présumais être un garçon bien que je sois encore un peu dans le vague après ma chute.
— « Oui, oui ça va je fais juste un câlin au sol ! »
Il pouffa et je fis de même. Je me relevai et m'apprêtai à remercier le garçon lorsque je vis une chevelure blonde. Je reculai et écarquillai les yeux. C'étaient bien les mêmes iris bleues et le même visage. Oliver était devant moi, le regard brillant de malice.
— « Oliver ! »
— « Oui c'est bien moi », dit-il amusé
— « Pas de « Princesse » aujourd'hui ? Étrange venant de ta part », dis-je méfiante.
Il sourit gentiment. Ça ne pouvait pas être lui, les mots « Oliver » et « gentil » ne pouvaient définitivement pas se retrouver dans la même phrase.
— « Qu'est-ce que tu veux ? », dis-je toujours aussi suspicieuse.
— « Pourquoi est-ce que je chercherais à obtenir quoi que ce soit ? », susurra-t-il d'un ton faussement outré.
— « Oliver, tu m'as souri gentiment, dis-je en appuyant bien sur le dernier mot, tu ne m'as pas appelée « Princesse ». Tu viens forcément pour un service. »
Il se gratta l'arrière de la tête, gêné.
— « Ce n'est pas tout à fait une demande, je viens simplement te présenter mes excuses. »
— « Dis-moi, Oliver, tu ne serais pas malade pas hasard ? », l'interrogeai-je en posant ma main sur son front.
Il devint pivoine et recula. C'est moi, où il s'était mis à rougir ? Il toussota.
— « Non ne t'en fais pas pour moi, dit-il en regardant le sol, les joues écarlates. C'est juste que la dernière fois j'avais vraiment été arrogant. »
— « C'est le moins qu'on puisse dire, mais je te pardonne. »
— « C'était tout ce que j'avais à te dire, à plus tard », dit-il retrouvant son air taquin.
— « A-A plus tard. »
Je n'en revenais pas. Pour résumer : Oliver Wood avait pour la première fois fait preuve de gentillesse avec moi et s'était excusé. J'ai bien peur qu'il neige. Quand j'y pense, il n'est peut-être pas si vicieux que ça.
Bien que tous ce que j'ai pu voir de lui, dit le contraire. Je desserrai le poing et vit un petit bout de papier écrasé. Mince ! J'en avais oublié ce que j'étais venue faire ! Mais quelle idiote ! Et si Lilian était passé et m'avait vue rire avec Oliver ? Espérons que non. Donc reprenons : vais-je lui expliquer la situation ou vais-je me débrouiller seule ?
— « C'est l'heure de manger, bande de limaces ! »
Quel bonheur d'entendre la douce voix de Mme. Blachère. Soudainement je sentis quelqu'un me prendre la main.
— « Alana... Il va falloir qu'on parle, dit Lilian d'un ton menaçant. »
J'ai bien peur qu'il ait entendu toute la conversation que j'avais entretenue avec Oliver.
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N.D.A : Voilà pour ce quatrième chapitre ! Alors, Oliver serait-il devenu gentil par je ne sais quel miracle ? Vous verrez bien !
Bisous, mes cracottes !
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La Lune est le rêve du Soleil
Historical FictionToujours ce même rêve, qui se répète chaque nuit. Ce rêve qui a deux faces, un merveilleux, doux, tendre...Et un maudit, cruel et exécrable. Cette seconde parcelle prend le dessus toutes les nuits, où devrais-je dire, toutes les fois où les ténèbres...