— « Qu'est-ce que c'était que ça ?! », dit – Lilian, outragé.En effet, il m'avait emmenée dans la cachette de Mistigri pour que l'on ait une discussion. Je tenais mon petit chat sur les genoux tandis que Lilian entamait son monologue, nous faisant, soit-dit en passant, manquer une bonne partie du repas.
— « Récapitulons, tu attendais devant le dortoir des garçons, tu as trébuché et plaisanté avec notre ennemi commun et, osé le toucher ! C'est une blague, c'est ça ?! »
— « Non, Lil', ce n'est pas une blague, soupirai-je. C'était un échange à but constructif pour tenter de comprendre l'ennemi. », le taquinai-je sachant qu'il détesterait plaisanterie.
— « C'est cela, moque-toi de moi. Je pense surtout que tu tentes de pactiser avec l'opposant. »
J'éclatai de rire, ce qui provoqua le sursaut de Mistigri. Bien que le brun tentât de garder son sérieux, il finit par pouffer avec moi. Après avoir essuyé nos larmes, il me fixa puis pris un air songeur.
— « Mais dis-moi, pourquoi attendais-tu devant le dortoir des garçons ? »
— « Euh, c'est-à-dire que... je réfléchissais... », balbutiai-je.
Ce qu'il faut savoir de ma personne, c'est que je mens extrêmement mal. De plus, les mimiques qui traversent mon visage lorsque je mens me trahissent malheureusement bien vite : je me frotte le nez. Comment ne peut-on pas me comparer à Pinocchio ? Et mon plus gros souci est que Lilian est le premier à comprendre la supercherie.
— « Alors, Alana, s'il te plaît, la vraie raison de ta présence devant le dortoir des garçons », m'ordonna-t-il, un sourire diabolique au coin des lèvres.
— « Je voulais te parler, et c'est fait ! », je m'enfuis à toute vitesse jusque dans la cuisine, m'assis et commençai à manger.
Au loin, je vis courir Lilian dans le couloir où se tenait Madame Blachère. Il risquait d'y avoir des étincelles. Mon cher ami percuta de plein fouet le tyran qui nous servait de gouvernante. Le silence s'installa dans la maisonnée.
Terrorisé, le brun leva les yeux. C'était la fin pour lui et j'en étais vraiment désolé. Deux claques volèrent puis, lorsque j'ouvris les yeux mon pauvre ami était allongé au sol et l'ogre était déjà repartie. En courant jusqu'à lui, je m'aperçus qu'il avait une trace rouge sur chacune de ses joues. Il ouvrit les yeux avec difficulté et me regarda. Ses yeux passèrent du vert émeraude à l'écarlate quand la sonnerie retentit. Il était temps d'aller au travail, je filai et le laissai se relever avec difficulté. Pauvre Lilian...
La fin de la journée approchait, et je la redoutais. Non seulement il ne me restait plus que quelques heures pour me décider à révéler ou non l'existence du mot à Lilian, mais je ne savais pas le moins du monde comment m'y prendre pour sortir de l'orphelinat. Quel enfer !
Cela faisait bien une bonne heure que j'étais sur mon lit à me torturer l'esprit dans la recherche d'une solution. Puis vint la nuit, il était temps. Je glisserai tout d'abord un somnifère dans le verre d'alcool de Madame Blachère avant de tenter l'ascension du portail.
Je me vêtis d'un pantalon volé plus tôt aux garçons, d'une chemise blanche raccommodée et m'attachai les cheveux en hauteur. Enfin, j'avais piqué un couteau dans la cuisine en cas d'imprévu. J'étais prête.
Julien, le garçon à peine âgé de 11 ans qui avait pour habitude d'apporter son rhum à notre chère gouvernante, passa devant moi. Je réussis par je ne sais quel miracle à lui défaire son lacet, c'est-à-dire l'écraser et en défaire le nœud, puis je le lui fis remarquer.
Il me demanda de bien vouloir tenir le plateau qui contenait le verre, avec plaisir je le saisis et y glissai le somnifère. Le tour était joué avec ce soporifique mélangé à l'alcool, l'ogre ne sentirait absolument rien et me laisserait juste assez de temps pour m'enfuir.
Je mis un pied en dehors de l'orphelinat, puis me faufilai jusqu'au portail. Je grimpai avec peine et en m'écorchant légèrement les bras et les jambes. Quand je fus, enfin, de l'autre côté, je sautai de joie.
— « Alors comme ça on sort sans me prévenir, pour quelque chose de dangereux, et seule ! Je te pensais plus maligne », dit une voix sarcastique que je connaissais bien.
Je sursautai, me retournai doucement et vit Lilian, me montrant « le » bout de papier, le message du ravisseur. Et mince !
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Bonjour !
Oui j'avoue que je suis (extrêmement) en retard. '-_- Mais je reviens avec le chapitre 5 des aventures d'Alana et de Lilian.
Alors, vos impressions quant au tic d'Alana, le massacre de Lilian et l'évasion de l'orphelinat ?
J'espère que ce chapitre vous a plu. En tout cas, j'ai beaucoup aimé l'écrire.
Gros bisous mes cracottes !
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La Lune est le rêve du Soleil
Historical FictionToujours ce même rêve, qui se répète chaque nuit. Ce rêve qui a deux faces, un merveilleux, doux, tendre...Et un maudit, cruel et exécrable. Cette seconde parcelle prend le dessus toutes les nuits, où devrais-je dire, toutes les fois où les ténèbres...