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J U I N 2 0 2 1 - L I V E R P O O L.
O M N I S C I E N T

- De toute manière tu fais toujours tout de travers Trent ! Tu ne sais en aucun cas ce que tu souhaites réellement, et c'est ça qui nous fait du mal, cela détruit notre relation.

- Ana...

- Ose me dire que c'est faux, Trent.

Il soupira, énervé par le comportement de sa petite amie. Il prit sa veste dans l'entrée avant de la mettre sur ses épaules.

- Trent ? Où est-ce que tu vas ?

- Je vais faire un tour, laisse-moi.

- Tu fuis toujours quand nous devons avoir une discussion sérieuse. Et puis, il est minuit, quelle idée d'aller dehors à cette heure-ci ?

- J'ai besoin de prendre l'air, s'il te plaît.

Sur ces mots, il claqua la porte d'entrée, et quitta la maison dans laquelle il avait emménagé il n'y a même pas six mois avec sa compagne.

Il marcha sans s'arrêter jusqu'à un petit coin d'herbe prêt d'un arbre, surplombant Liverpool, d'où nous pouvions voir le port, qui n'était malgré tout pas très loin.

Personne ne venait ici, pas à minuit passé dans tous les cas. Il s'allongea dans l'herbe fraîche, encore perturbé par sa dispute avec Ana.

Selon lui, il n'avait rien fait de mal, il était juste sorti la veille pour se changer les idées, la pression sur ses épaules suite à la défaite en Ligue des champions était devenue insoutenable.

Mais elle n'était pas du même avis que lui, cependant.

Le footballeur était une personne très indécise, qui ne savait jamais quelle bonne décision prendre pour son bien être personnel.

Il doutait de tout et n'importe quoi.

Comportement qui disparaissait sur les terrains, ce qui avait le don d'énerver Ana, qui ne comprenait pas pourquoi il avait deux personnalités différentes, qui opposaient travail et vie privée.

Il se demandait tout le temps si emménager avec elle était la bonne décision. Ils s'aimaient, mais n'était-ce pas trop tôt ?

Au bout d'une année de relation, et une grande étape franchie, Trent se demanda quel échelon devra-t-il gravir la prochaine fois.

La jeune femme parlera-t-elle d'enfants avec lui ?

Il n'osait même pas y penser. Le jeune homme préférait prendre son temps, mais avec Ana, sa vie était devenue une course contre la montre.

Son regard se posa sur sa droite. Il découvrit un petit carnet, à deux mètres de lui tout au plus.

Intrigué, il le prit en main et effleura la couverture du bout des doigts.

Il hésita à l'ouvrir.

Peut-être appartenait-il à quelqu'un, et ce quelqu'un l'avait sans doute perdu.

Et si ce parfait inconnu ne souhaitait pas que l'on lise ce livre ? Peut-être est-ce personnel.

Mais la tentation fut trop forte pour le jeune footballeur, qui ouvrit le petit carnet, en espérant y trouver quelque chose d'intéressant.

La couverture était très simple, mais montrait que cette personne avait un don pour la calligraphie.

Il semblait comme subjugué par ce carnet, il ne voulait plus le quitter des yeux. Il n'osait pas tourner la page, mais la tentation était trop forte.

Il enleva sa veste pour s'en servir comme coussin, et, éclairé d'un simple lampadaire, il tourna la première page.

Il remarqua une belle écriture, raffinée, cette personne était très soignée. Mais quel stylo avait-elle utilisé ?

Il se demandait pourquoi se posait-il autant de questions, plus stupides les unes que les autres.

Le footballeur était comme ça depuis petit, toujours à se poser des questions pas forcément utiles.

Mais il était frustré quand personne n'avait les réponses à ces fameuses questions. Il s'y était habitué à force.

Il était surpris qu'un simple carnet, assez petit quand même, soit si bien ordonné.

Peut-être n'allait-ce pas être intéressant, mais il s'en fichait. Il lut les premières lignes, il semblait déjà accro.

Son écriture était envoûtante, comme si chaque lettre écrite racontait une histoire différente.

C'est ce qu'aimait le joueur.

- Introduction.

Un jour, je suis allée rendre visite à ma grand-mère. J'avais passé une superbe après-midi avec elle.

puis elle m'a énoncée ces quelques mots si précieux : « tu sais Amel, petite je n'ai pas eu une enfance facile. J'étais très mal dans ma peau et je n'avais jamais su comment faire pour aller mieux.

Puis à quarante-cinq ans, j'ai enfin trouvé la solution. Et je regrette de ne pas l'avoir trouvée plutôt. Je note tout dans un petit carnet. Tous les bons, les mauvais moments passés, tout ce qui me chagrine, me fait rire. Et maintenant je sais que si un jour quelque chose n'irait pas, je le ressortirai pour y écrire quelques mots encore. »

L'écriture est le meilleur remède face à la douleur, est-ce vrai ? J'ai cédé à la tentation, me voici, avec un banal stylo noir, devant ces pages blanches.

Est-ce ridicule que ce carnet ressemble à un journal intime ? Je n'en sais rien à vrai dire.

J'espère juste trouver une source de bonheur en écrivant tous les problèmes que j'endure au quotidien.

Après tout, ça ne peut pas me faire de mal. Je relate juste mes pensées sur un vulgaire bout de papier.

Ma grand-mère m'a dit également que c'était aussi efficace que d'aller chez un psychologue. Espérons qu'elle ait raison. -

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-trenteseptkm

carnet» TRENT ALEXANDER-ARNOLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant