OS 20 : Molly et les jumeaux

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Molly regarda, terrassée, la lettre que le hibou familial venait de leur envoyer

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Molly regarda, terrassée, la lettre que le hibou familial venait de leur envoyer. Elle s'était assise sur la grande table, seule, et ce tableau aurait pu être très triste si la colère n'était pas en train de déferler pas sur ses traits habituellement doux.

Elle retourna plusieurs fois le papier, qui ressemblait désormais plus à un chiffon qu'un parchemin, et soupira bruyamment. Molly se leva, mais la rancune lui donnait des mouvements incontrôlés. Elle décida de laver la vaisselle avec sa baguette, mais elle se retournait fréquemment vers la table, visiblement en train de réfléchir intensément. Avait-elle peur que la lettre disparaisse en quelques secondes ? Vue la fréquence de ses coups d'oeil, c'était possible.

Soudain, elle entendit son mari transplaner dans le jardin, et elle se précipita vers la porte. Dès qu'Arthur ait posé son regard sur sa femme, proche de la furie, toutes ses couleurs s'évaporèrent sur ses joues.

"Bonjour, Arthur."

"Qu'est ce que j'ai fait, encore ?" demanda-t-il en gémissant.

"Ce n'est pas toi, le problème. Ce sont tes fils."

"Si je peux me permettre, Molly chérie, ce sont les tiens également."

Visiblement, la petite blague ne fit pas du tout effet. Elle rentra dans la maison, suivie de son mari qui tremblait légèrement, et ils s'assirent sur la table. Elle lui fit passer la lettre en soupirant et, après avoir ajusté ses lunettes devant ses yeux, il commença la lecture. Au fur et à mesure, ses traits s'abaissaient, sa bouche se tordait dans une grimace et ses sourcils se froncèrent convulsivement.

"Olala..." fut les seuls mots qu'il trouva en reposant le parchemin. Le sceau de Poudlard luisa sous le lustre.

"Olala ? Tu plaisantes ? C'est catastrophique ! La troisième lettre du mois, troisième bêtise !"

"Mais, Molly, ils s'amusent..."

"Ils s'amusent ?!" s'énerva-t-elle. "Regarde ! "S'ils réitèrent ce geste qui a dérangé une dizaine de personnes, ils se verront virés une bonne fois pour toute de l'école de Poudlard !" McGonagall ! Elle va les haïr !"

"Je sais, Molly, mais, ils font les pitres..."

"Je vais leur envoyer une Beuglante dès demain matin."

"Ca ne sera pas la première fois. Et ça ne marche pas vraiment."

La femme de maison se prit ses mèches rousses entre les doigts. Quand elle releva la tête, la colère avait été remplacée par le chagrin, car de véritables larmes roulaient sur ses joues rosies.

"Qu'est-ce-qu'on a fait, Arthur ?"

"Rien." répondit-il en souriant. Il lui prit la main et la caressa doucement. "Ce sont eux, leurs humeurs, leurs comportements. Mais, ils sont heureux, non ? Et en bonne santé, bien entourés, beaux et généreux. Ils débutent dans la vie, autant qu'ils le font avec bonne humeur."

"Tu as sûrement raison. Mais je te jure, Arthur, ils vont le payer très cher."

**

Molly était toujours aussi énervée une semaine plus tard, sur le quai du Poudlard Express. Arthur la regardait de biais, n'ayant pas très envie de la voir péter un câble devant tout le monde, mais elle gardait son regard résolument fixé sur les rails.

Quand, enfin, le train s'ébranla dans la gare et s'arrêta devant le couple, ils attendirent que les portes s'ouvrirent. Dès lors, les deux jumeaux ouvraient la marche, et Molly fondit sur eux dès qu'ils eurent apparus à ses yeux furieux.

Mais sa phrase au ton supérieur à la moyenne se stoppa entre sa bouche et l'air libre dès qu'elle vit George, adossé sur son frère, le visage tout rouge. Il paraissait souffrir et se tenait la jambe en gémissant de douleur.

"PAR MERLIN !" hurla-t-elle en s'étranglant à moitié. "Que ? Que s'est-il... Non !"

Elle prit son fils dans les bras qui tomba sur son épaule dans un grand bruit.

"Je... Je me suis blessé..."

"Comment ?!" s'inquiéta-t-elle en posant ses deux mains sur la joue de son fils, toute trace de rancune disparue de son visage.

"Au Quidditch..."

Elle ne sembla même pas remarquer que ça faisait déjà quelques heures qu'il était dans le train et qu'il n'avait pas pu avoir mal aussi longtemps, totalement absorbée par sa blessure.

"Viens mon chéri, je vais te donner un chocolat chaud, ça va diminuer ta douleur ! Tu veux un coussin pour le retour ? RON ! VAS CHERCHER DE L'EAU POUR TON FRÈRE, TOUT DE SUITE."

Elle emmena George jusqu'au bout de la gare, suivie de près par Fred qui avait baissé mélancoliquement la tête. Arthur, lui, parlait avec Ginny, sa valise à la main.

Quand la petite famille eut atteint la voiture et que Molly avait fourni autant de coussins que possible pour contenir une tribu, elle embrassa George sur le front, prit Fred dans ses bras en tremblotant et leur promit de faire vite pour le retour, après avoir posé de la pommade sur le genou du jumeau.

Ce dernier se tourna vers son frère quand elle eut le dos tourné et lui fit un clin d'oeil discret :

"Mission maman achevée, engueulade annulée."

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant