The Life I Had Before / P. Jm. [FINI]

Part 2-1 : Somewhere I can't reach,

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24 Août 2015 - 17 ans

Je soupire de fatigue quand je sors enfin du gigantesque véhicule métallique et bruyant.

Entre les ronronnements incessants du moteur, les cris du nourisson de la rangée d'à côté, l'inconfort des sièges et l'air climatisé qui allait être la cause d'une future angine, je n'avais pas réussi à fermer l'oeil de la nuit.

Autant dire que le vol avait été plus que désagréable.

Et ce n'était pas fini, puisqu'il fallait que je me glisse entre la foule de gens excités pour aller récupérer ma valise bleue à l'espace bagages.

Après avoir attendu dix minutes, et bien galérer à prendre en main la lourde valise, je la fis rouler sur le sol empli d'empreintes inconnues pour sortir de cette pièce qui devenait étouffante.

Je passa un dernier contrôle qui me paru durer une éternité et déboucha sur le hall principal de l'aéroport, où des dizaines de gens de toutes nationalités, mais principalement coréens, attendaient impatiemment le retour de leurs familles.

Moi,
il n'y avait personne pour m'attendre.

Juste le vide, rempli de monde, mais de gens vides, dont je ne connaissais rien, qui ne me connaissaient pas. Avec qui je n'avais partagé aucun souvenir, triste ou heureux.

Juste des gens sans noms sur leurs visages.

Du moins, c'est ce que je croyais, puisque le sourire radieux du jeune homme à présent blond m'accueilli.

Je crû d'abord rêver, mais me rendis à l'évidence quand il appela mon prénom.

"Sunjee !!"

Les larmes me vinrent aux yeux.
Je pensais qu'il m'avait oublié depuis longtemps.

Dès le moment où j'ai dû partir aux Etats Unis pour rejoindre mon oncle en attendant une quelconque réconciliation entre mes deux parents, je m'étais persuadée que Jimin passerait à autre chose.

Et, étant donné qu'à mes 11 ans je ne possédais pas de téléphone et lui non plus, je n'avais aucun moyen de communiquer avec lui à distance.

Alors, pourquoi est-il là ?
Comment avait-il sû le jour où je reviendrais ?

Jimin m'avait manqué.
Il m'avait manqué plus que la Corée, plus que ma maison, plus que mes parents.

Jimin m'avait beaucoup manqué.

Mais Jimin avait changé.
Jimin avait grandi, changé la couleur de ses cheveux, le ton de sa voix, l'innocence de son regard.

Mais Jimin avait toujours ce putain de sourire collé aux lèvres.

Celui qui me donnait envie de pleurer tous les bons moments que nous avions manqué à cause de mon absence.

Celui qui était capable de me réchauffer plus qu'un rayon de soleil en plein hiver.

Il réchauffait l'organe qui m'était vital, celui qui faisait circuler mon sang, cet ADN que j'avais tant de fois eu envie de renier, celui qui contrôlait mes émotions, mes sentiments.

"Sunjee ? Pourquoi tu pleures ?"

Il disait ça comme si j'étais la seule à être émue de ces retrouvailles, la seule à devoir être rassurée, protégée, alors que son ton était chargé d'émotions.
Ses yeux, eux, trahissaient sa sensibilité.

Il voulait essayer d'être fort, je me devais de le faire aussi.

Alors j'essuya mes joues d'un geste rapide, ressera mon emprise sur la valise, et me mis à marcher vers la sortie.

Je savais que Jimin souriait encore nostalgiquement derrière moi, mais il finit par me rattrapper en accélérant le pas.

Un poids sembla m'être retiré, et Jimin s'empara de ma lourde valise.

"Tu as changé."

Dit le jeune homme.

"Tu dis ça, mais regarde tes cheveux !"

Il me regarda en faisant les gros yeux, me faisant comprendre qu'il fallait que je lui dise ce que j'en pense.

Je le trouvais magnifique. La puberté lui avait magnifiquement bien réussi.
S'il était mignon à ses 10 ans, là il était plus masculin, plus intimidant.
Mais sa gentillesse ne changeait pas. Son coeur restait tendre et fragile.

"Bon d'accord...ça te va plutôt bien je dois l'avouer..."

Il sortit son sourire victorieux et son air fier.

"HA ! Je retiens !!"

Je lui tira la langue et pressa un peu plus le pas, hâte de me retrouver dehors, mais je heurta quelqu'un sur mon passage.

J'allais tomber mais la personne me retint par le bras juste avant pour ensuite me hisser à la verticale.

J'ouvris lentement les yeux que j'avais fermé par peur et observa le jeune homme qui me relevait.

"Tu devrais faire plus attention...
Tu vas bien ?"