The Life I Had Before / P. Jm. [FINI]

Part 2-3 : I'm sorry

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"Pourquoi tu es venu me chercher ?"

Je lui demandais gentillement, essayant d'apaiser la tension qui flottait depuis notre entrée dans l'habitacle étroit.

"J'en avais envie."

Un faible sourire étira mes lèvres et j'observa le visage de profil du jeune blond.

"Merci."

"Pourquoi tu me remercie ?"

"Pour être là."

Je marqua une pause, puis repris la parole.

"Tu as des nouvelles de mes parents ?"

"Pourquoi devrai-je en avoir ? C'est toi leur fille."

Je haussa mes épaules et me renfonça dans le siège du taxi.

"Nos conversations téléphoniques sont superficielles, et je n'ai pas de nouvelles d'eux depuis trois mois."

Expliquai-je ennuyée.

"Tu n'as pas rappelé ?"

Je retins un ricannement qui me titillait.

"Si, le répondeur m'a salué de nombreuses fois. À croire qu'ils font tout pour m'éviter. Mais ma trêve prend fin et me voilà de retour."

"Je vois...j'avais l'habitude de croiser ta mère de temps en temps dans le supermarché, mais ça fait quelques mois que je ne l'ai pas vu."

Je soupire en détournant mon regard vers la fenêtre qui faisait défiler le paysage urbain. Les nuages s'étaient mis à couvrir me ciel, assombrissant les rues et les passants.

On dit que le mauvais temps est un mauvais présage.

"Vous êtes arrivés jeunes gens."

Signalait notre chauffeur. Je saisi mon portefeuille, mais Jimin me devança et lui tendis une somme. Le conducteur le remercia et nous descendîmes de la voiture sans oublier de récupérer le bagage.

Nous avions fait exprès de laisser une certaine distance entre l'endroit où il nous avait déposé et ma maison.

Je voulais revoir cet arbre majestueux.

La voiture s'éloigna, et je pris la direction du vieil arbre de mon enfance.

"Ils annoncent une tempête ce soir."

M'informa Jimin. J'hochais la tête, et il suivit mes pas.

Après quelques courtes minutes passées à marcher sous ce ciel gris, l'arbre se dressait devant moi.

Son écorce était fragile, grisée, ses branches amoindries et cassantes, ses feuilles moins pigmentées, comme si leur vitalité leur avait été dérobée.

Ce vieux tronc, cet ancêtre qui m'avait vu grandir me rendait nostalgique.
Il me ramenait au temps ou aucun problème ne venait entraver mon bonheur.

Celui où Jimin et moi étions soudés et complices.

J'ai la désagréable impression que, tout va changer.

Je ne saurais l'expliquer. Un peu comme...comme si cet arbre me le disait à travers son écorce fatiguée.

Je baissa la tête en fermant les yeux.

Je veux revenir à cette époque. Pourtant rien n'était encore arrivé.
Je ne veux pas perdre ce qui me reste, ce à quoi je tiens.
Je ne veux pas perdre ce garçon au sourire bienveillant.
Je ne veux pas perdre de temps, d'années sans but.

"Sunjee, tu te souviens ?"

Je releva la tête quand Jimin me sortit de ma torpeur.

"De quoi ?"

Jimin secoua la tête négativement, comme si ce n'était pas ce qu'il voulait dire.

"On devrait se dépêcher, il va pleuvoir."

J'acquieça, et observa le grand arbre protecteur une dernière fois avant de me retourner.
J'avais ce sentiment que c'était la dernière fois que je le verrai.

Nous avions courru sous ces gouttes scintillantes et froides qui trempaient nos cheveux, nos vêtements.

À ce point là, il ne servait plus à rien de courir jusqu'à la maison.

Nous avions ris, sauté dans les flaques, un peu comme avant. Mais ce n'étaient pas les mêmes rires insouciants.

J'avais peur, de ce qui m'attendait là bas.

Seulement, l'heure finit par arriver, et je me retrouvais devant la porte en bois vert.

"Bon, je vais te laisser. Je n'oserais pas déranger vos retrouvailles."

Je hocha la tête tristement. J'aurais aimé qu'il reste avec moi encore un peu.
J'avais six ans à rattrapper.

Mais il parti sans se retourner dans les trombes d'eau que le ciel abattait sans pitié sur nous.

Je me retrouvais seule face à cette porte qui me hantait presque.

Ma mère sera t-elle couverte d'ématomes ? Mon père sera t-il aussi dévasté ?

J'avais peu d'espoirs, je dois l'avouer.

Je souffla, puis enfonça courageusement la lourde porte, pour déboucher sur un salon vide et sombre.

À cet instant, un millier de frissons me parcourèrent sans raisons apparentes.

Quand j'alluma la lumière, un homme apparu devant mes yeux.
Mon père.

Mais ses yeux étaient sombres, cernés de traces bleues, ses cheveux étaient sales, son apparence négligée.

Mais surtout, il tenait dans sa main un objet noir et massif. Aussi lourd que du plomb, aussi discret qu'un couteau.
Son doigt grattait la surface de l'objet, et des sueurs froides coulèrent de ma tempe gauche.
Ce n'était pas un jouet.

"Bienvenue à la maison, Sunjee. Je n'attendais plus que toi, tu es là pour me délivrer."

Mais, quelque chose en moi me disait qu'il ne parlait pas d'un enfermement physique, mais d'une libération d'esprit, de conscience.

Il releva ses yeux injectés de sang vers moi, me portant un regard ravageur, en souriant largement.

Je voulais revoir le sourire de Jimin, pour effacer le sourire affreux et malfaisant que m'offrait mon père.

Je veux partir loin d'ici, loin de cette atmosphère pesante et étouffante.

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Pardon papa, je suis désolée.
J'aurais dû être là, je ne l'ai pas été.

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