Chapitre 3

864 57 3
                                    

Chat Noir grimaça puis soupira.

— Oui. J'ai vraiment essayé de renoncer à toi, indiqua-t-il sobrement.
— Et... ça a marché ?
— Non, reconnut-il à contre-cœur et sur un ton contrit.
— Ah. Si... si ce n'est pas indiscret, tu as tenté quoi ?
— Ben... j'ai notamment essayé de sortir avec une autre fille.
— OK. Et ça a donné quoi ?
— Bof. Je crois qu'elle m'aime bien, cette fille, mais moi j'ai compris que, malgré mes efforts, je ne la vois pas du tout comme ça.
— Ah. Tu sais... en fait, ma meilleure amie m'a conseillé de faire ça.
— Ah oui ? demanda-t-il d'une voix un peu chevrotante, tentant de masquer l'espoir objectivement fou que cette idée avait fait naître en lui.
— Elle m'a rappelé que, en dehors du garçon que j'aimais, il y en avait un autre qui avait des sentiments pour moi et m'en avait parlé, mais qu'il ne m'attendrait sûrement pas éternellement.
— Tu... tu lui as parlé de moi ? s'étonna Chat Noir.
— Bien sûr que non. Pas même à mots couverts, ce serait trop dangereux. En fait... hum... elle parlait du frère d'une amie commune.
— Ah... soupira-t-il, ses épaules s'affaissant sous l'effet de la déception.
— Enfin, même si je suis un peu paumée dans tout ça, j'ai au moins une certitude. Ce garçon-là, c'est juste un ami, je n'ai pas de sentiments pour lui.

Chat Noir soupira de soulagement, ce qui n'échappa pas à Ladybug.

— Et... Et moi ? Est-ce que... Je suis juste un ami ?
— Toi, tu es mon Chaton, répondit-elle avec un petit sourire. Mais... Chat Noir, je ne veux surtout pas te donner de faux espoirs. En toute franchise, je ne sais absolument pas ce que je ressens pour toi exactement. C'est plus que de l'amitié, ça j'en suis sûre. Et en fait... quand mon amie m'a parler de ce garçon sans le nommer, c'est à toi que j'ai pensé. Mais...

Sur le visage du super héros se disputaient l'espoir et un reste d'inquiétude.

— Ma Lady... Tu n'es pas obligée de faire quoi que ce soit... soupira-t-il sur un ton terriblement honnête qui la remua profondément. Ce n'est pas parce que tu as renoncé à celui que tu aimes que tu dois sortir avec quelqu'un d'autre. Ce n'est pas parce que le frère de ton amie ou moi avons des sentiments pour toi que tu dois essayer de nous les retourner. Je... je sais bien que ça n'est pas aussi simple que ça. C'est toi qui est importante, toi et ce qui est bon pour toi.

Durant toute cette tirade, Ladybug fixait son partenaire avec de grands yeux et, brusquement, elle le serra dans ses bras. Chat Noir ne put empêcher un hoquet de surprise de lui échapper face à cette réaction à laquelle il ne s'attendait absolument pas. Mais la jeune fille le relâcha presque aussitôt, reprenant inconsciemment ses distances.

— Merci, merci, merci Chaton ! lui assura-t-elle d'une voix chaleureuse. Je crois que c'est ça que j'avais besoin d'entendre, pas ce que ma meilleure amie m'a dit.

Touché, il s'inclina gravement et silencieusement, ce qui contrastait grandement avec son comportement habituel. De son côté, et grâce aux paroles de son partenaire, Ladybug venait enfin de trouver les mots pour exprimer son ressenti.

— Mais... reprit-elle d'une petite voix. Tu sais... Pour être tout à fait honnête, je crois que l'idée de sortir avec toi me terrifie.
— Toi ? Tu as peur ? Mais, euh... de quoi ? s'étonna-t-il, la fixant d'un air perplexe. Pas de moi, j'espère ?
— Non ! s'empressa-t-elle de répondre pour le rassurer. Peur... de toutes les implications, de tous les risques... soupira-t-elle.
— Ah... Euh... Quel genre de risques, en fait ?

Ladybug se tourna vers la ville, se passant nerveusement une main dans les cheveux.

— J'ai peur que les choses changent, entre nous.
— Je reconnais qu'elles changeraient, si... si tu...commença-t-il avant de s'interrompre, ne sachant trop comment finir sa phrase sans la braquer.
— Si nous sortions ensemble, soupira-t-elle, il y a beaucoup de choses qui changeraient.
— Et... et c'est mal ?
— Euh... je ne sais pas. Mais... tu vois, Chaton... Par exemple, je ne voudrais pas que ça gâche notre partenariat. Pire encore, je ne voudrais pas que ça gêne notre lutte contre le Papillon.
— Oh. Ah. D'accord. Euh... Mais, en fait... Pourquoi ça le ferait ?
— Eh bien... Par exemple, si ça ne marchait pas entre nous, et qu'on se disputait ? suggéra-t-elle. Ou si je m'apercevais que ce que je ressens pour toi, ce n'est pas vraiment de l'amour, et que je voulais rompre ? Et si...
— Ma Lady, calme-toi, s'il te plaît ! s'écria-t-il tout en lui attrapant délicatement les mains. Tu n'as pas besoin de stresser. Ce n'est que moi. Pas la peine de te mettre la pression. Et quoi qu'il se passe entre nous, je te promets que je n'ai aucune intention de gâcher notre partenariat ou que ça pose problème dans la lutte contre le Papillon.

La jeune fille soupira profondément, tout en se détendant légèrement au contact de son partenaire.

— Je ne sais vraiment pas si ce que je ressens pour toi c'est de l'amour, Chaton, mais une chose est sûre : je ne veux absolument pas te perdre. Tu es beaucoup trop important pour moi, expliqua-t-elle sur un ton grave. Tu es bien plus qu'un ami, bien plus qu'un simple partenaire.
— Tu es très importante pour moi aussi, ma Lady, lui assura-t-il avec un sourire tendre. Et je te promets solennellement que, quoi qu'il se passe entre nous, tu ne me perdras pas.

Passablement rassérénée, elle serra ses mains entre les siennes. Sentant qu'il y avait encore autre chose qui la travaillait, Chat Noir pencha sa tête sur le côté, pesant ses mots avant de reprendre la conversation.

Un grain de sable dans le Love SquareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant