— Au fait, je viens de me souvenir de ce que tu m'as dit tout à l'heure, quand on portait encore nos masques. Tu... tu es bien consciente du fait que c'est de toi que je suis amoureux, hein, pas d'une autre ?
— Euh... Tu reconnaîtras que, techniquement, ça avait tout l'air d'être une autre, de mon point de vue comme du tien, à ce moment-là... souffla-t-elle en baissant les yeux.
— Marinette... souffla-t-il à son tour tout en attrapant ses mains entre les siennes. Techniquement, comme tu dis, j'étais déjà amoureux des deux côtés de toi. C'est juste que... je me voilais bêtement la face. Je suis... je suis sincèrement désolé de t'avoir repoussée, tu sais.
— Si on va par là, moi aussi je t'ai repoussé, Chaton... reconnut-elle dans un gros soupir tout en relevant les yeux vers lui. Alors que, honnêtement, je n'aurais pas repoussé mon partenaire si je n'avais pas rencontré Adrien au collège et découvert la personne qui se cache sous sa façade lorsque tu m'as parlé en toute franchise de toi, avant de me donner ton parapluie...Il déglutit, pris par l'émotion, et lui caressa la joue tendrement.
— Bon, au moins, on n'aura pas de mal, du coup, à inventer une histoire pour nos amis et nos familles. On n'a pas de nouvelle personne qui débarque de nulle part à leur présenter, remarqua-t-il sur un ton malicieux. Ça va être du gâteau de construire un truc plausible.
— C'est vrai, tu as raison, ça va être bien pratique, ça, et du coup ça protège encore mieux nos identités secrètes. Enfin...
— Oui ?
— Il faudra quand même qu'on fasse très attention à ne pas se faire griller par les autres, précisa-t-elle avec une pointe d'inquiétude.
— Bien sûr ! Pourquoi ça serait davantage le cas qu'avant ?
— Eh bien... il ne faudrait surtout pas qu'Adrien et Ladybug, ou Chat Noir et Marinette, soient trop proches en public, quel que soit ce public, par exemple...
— Oh ! Bien sûr, tu as raison, ma Lady !
— Mmmh... Et il faudra aussi qu'on fasse attention aux surnoms qu'on se donne l'un à l'autre, d'ailleurs.
— Ah. Euh... Je peux t'appeler Princesse, quand on est en civil ? Parce que j'imagine que Maribug, Ladynette, Buguinette ou ma Lady, ça ne passe pas, du coup ?
— Princesse, si tu veux, mais les autres, non, ça ne passe clairement pas, Adrien, bien trop risqué ! s'exclama-t-elle en riant. Même Chaton, d'ailleurs, je ne suis pas sûre que ce soit prudent que je l'utilise sans le masque...
— Dommage, j'aime beaucoup ça, soupira-t-il sur un ton mélodramatique. Euh... sinon...
— Oui ?
— Tu... tu proposais qu'on se fréquente et qu'on devienne amis en civil. Et après, potentiellement, qu'on... qu'on sorte ensemble, si tu en as envie bien sûr. Et... euh... Tu envisages ça à quel rythme, du coup ?
— Oh ! Euh... Eh bien... La situation est un peu différente de ce que j'avais prévu, en fait... Toi et moi, nous sommes déjà amis en civil. Du coup... on peut faire ça au rythme que tu veux.
— Si tu me dis ça, Marinette, je vais te proposer de sortir avec moi tout de suite ! objecta Adrien avec fougue.
— OK, répondit-elle simplement, un large sourire aux lèvres.
— Hein ? Euh... OK comme dans d'accord ? vérifia-t-il tandis qu'elle hochait la tête pour confirmer. Tu... tu es d'accord pour devenir ma petite amie ? Oh waouh ! C'est trop beau pour être vrai, Buguinette, c'est beaucoup trop beau pour être vrai ! Pince-moi, je rêve !Marinette s'exécuta aussitôt avec un sourire en coin, pinçant légèrement mais d'une main ferme l'avant-bras d'Adrien.
— Aïe ! Mais ça fait mal ! s'écria celui-ci sur un air offusqué, tout en se massant la zone en question.
— C'est toi qui me l'a demandé, rappela-t-elle malicieusement.
— Oh, je découvre Marinette sans la timidité ni les bafouillements... Tu es vraiment géniale, tu sais ? assura-t-il en rougissant légèrement.
— Je t'avoue que j'ai le cœur qui bat à cent à l'heure, mais savoir que tu es mon Chat Noir rend tout tellement plus simple, tellement plus évident... Ça sonne terriblement juste... Et je n'ai plus peur de te faire fuir, ou que tu me repousses.
— Jamais ! assura-t-il avec ferveur tout en la prenant dans ses bras. Euh... surtout dis-le moi, hein, si ça te dérange que je fasse ça, ou quoi que ce soit d'autre.
— Non, ça ne me dérange pas, assura-t-elle tout en se blottissant davantage encore contre lui. Dis-moi, Adrien, mon Chaton... je peux t'embrasser ?Sous le coup de l'émotion le jeune homme perdit totalement sa voix pendant un moment. Tout ce qu'il parvint à faire fut de serrer sa toute nouvelle petite amie un peu plus fort entre ses bras, tout en enfouissant son visage dans les cheveux de la jeune fille.
— Bien sûr... finit-il par murmurer d'une voix enrouée. Oui, oui, oui... Mille fois oui !
— Je ne suis pas sûre de pouvoir t'embrasser mille fois ce soir ! remarqua-t-elle en riant, pour dédramatiser la situation.
— Puisque nous sortons ensemble maintenant, je suis certain que les mille fois arriveront très vite, assura-t-il d'une voix plus ferme. Euh... En tout cas, j'espère bien. Et surtout, j'espère me souvenir de chacun de nos baisers à partir de maintenant...
— Oh ! s'écria-t-elle en portant ses mains à ses lèvres. C'est vrai que tu ne te souviens pas de la première fois, et que nous avons tous les deux oublié notre second baiser... En plus, la première fois, toi tu ne voulais pas, et moi je me sentais obligée...
— Je t'accorde que ce n'était pas très romantique... Mais malgré tout, je suis heureux que tu l'aies fait. Un baiser d'amour pour vaincre la haine, hein ?
— Euh ouais... Et dire que, à l'époque, je me suis persuadée que ça marchait forcément aussi avec une amitié ou un partenariat comme le nôtre... Qu'est-ce que je me suis voilé la face...
— Je suis bien content qu'on sache maintenant tous les deux qui on est ! indiqua-t-il avec ferveur. Et... euh... ce baiser... tu envisages ça comment ? continua-t-il d'une voix nerveuse. Parce que bon, d'une certaine manière, c'est quand même un peu notre premier baiser, non ?
— Ne dis pas ça, Chaton, ça me rend encore plus nerveuse ! avoua-t-elle avant d'enfouir sa tête dans le torse de son petit ami.
— Entre nous, ça me rassure de ne pas être le seul à être nerveux, ma Ladynette... souffla-t-il dans ses cheveux. Et... tu sais... on n'est pas obligés de s'embrasser, hein. Je ne voulais pas te mettre la pression.Tout en restant dans ses bras, elle s'écarta de lui en riant.
— Tu crois qu'on s'est autant pris la tête avant le baiser qui a suivi la purification d'Oblivio ? s'esclaffa-t-elle.
— Euh non... reconnut-il en se frottant la nuque. Mais c'était différent...
— De maintenant ? Je ne crois pas, ou quasiment pas. Vu que nous avions tous les deux utilisé nos pouvoirs avant d'être touchés par cet akuma, nous nous sommes forcément détransformés et retransformés. Et sans notre mémoire... il y a des chances que nous ayons passé tout notre temps ensemble, y compris en civil.
— Oh ! Mais cela veut dire que nous sommes retombés amoureux l'un de l'autre malgré notre perte de mémoire, alors ?
— Eh bien... J'avoue, je refusais de l'admettre jusque-là, parce que je n'imaginais pas... enfin tout ça, quoi... Mais maintenant, je suis bien forcée de reconnaître que c'est sûrement le cas.Adrien pencha sa tête vers Marinette et leurs fronts se rejoignirent.
— Toi et moi contre le monde entier... souffla-t-il. Je suis sûr que, quelles que soient les circonstances, quelles que soient les apparences, nous nous retrouverions toujours, toi et moi, mon amour...
Profondément émue, la jeune fille se dressa sur la pointe des pieds et, tout en passant les bras autour du cou de son petit ami, le fit taire d'un fougueux baiser.
Fin
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Un grain de sable dans le Love Square
FanfictionC'est décidé, Marinette renonce à Adrien. Et rien ne pourra la faire changer d'avis. Il y a un garçon de son entourage que cela pourrait sérieusement intéresser... Mais Ladybug est-elle vraiment prête à faire un tel saut dans l'inconnu ?