IX- Nouveau Rival

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Sur ce, le match débuta. Et dès le commencement, ce fut l'équipe des miracle qui eût l'avantage. Et pourtant, dans leur tête, il était clair que cet affrontement n'avait aucune valeur, juste un divertissement. Quelle surprise eurent-ils, en découvrant le véritable niveau de leurs adversaires. Il était clair qu'aucun d'entre eux n'avait le génie des joueurs de Teiko et de leur binôme. Cependant, leur hargne et leur détermination étaient leur meilleure arme. Chaque duel aerien, lors des rebonds, ou défensif, n'étaient gagné d'avance selon eux. Ainsi, ils se jetaient sur toutes les balles et, malgré leur adresse encore à développer, n'hesitaient pas à tirer à toute opportunité présentée.

Un, particulièrement, se démarquait du reste de son équipe. Bien évidemment, il s'agissait du basketteur au physique de rêve. Il donnait du fil à retordre à celui qui défendait sur lui. Et au grand mécontentement de notre as de Tôo, c'était Kagami qui devait assurer le marquage de cet adonis. À la vue du sourire rivé au lèvres de Taiga, tout de suite le bleuté se dit qu'il avait un rival digne de son homme. Sauf que celui-là, il ne l'aimait pas, même pire il le haïssait. Son américain avait l'air si content, d'affronter de nouveau un basketteur de ce nom. Un joueur qui n'abandonne pas et qui semble aimer plus que tout ce sport.

Cette image ne lui plut pas du tout, au point qu'une malheureuse petite voix intérieure se méfiait de ce garçon. C'était quelque chose qu'il ne contrôlait pas et, même s'il ne voulait pas écouter cette dernière, Aomine ne pouvait faire autrement. Voir Daiki jaloux était rare. Même son copain avait eu droit à ce privilège, que lors de trop peu d'occasion. Les trois quarts du temps, où le numéro cinq de Tôo laissait ressortir une infime partie de cette dernière, c'était histoire de marquer le coup, de montrer que ça l'agaçait. Le carmin et lui savait très bien que cela n'était que très succinct et ne déteindrait en rien leur relation.

De ce fait, Kagami ne connaissait pas entièrement la facette possessive de son petit copain. Et ne savait absolument que dalle de son comportement, quand Aomine éprouvait de la jalousie. Lors du match contre Asuka, il n'avait pas remarqué, qu'en réalité, c'était cette dernière qui s'était exprimée. Malheureusement pour lui, Taiga allait le découvrir.

Malgré leur duel attaquant-défenseur, auquel le carmin et l'apollon d'en face se livraient, celui-ci le provoquait bel et bien. Derrière ses fresques grotesques, pour attiser le marquage intensif de Kagami, il ne se gênait pas pour dévoiler le fond de sa pensée. 

Au bout d'un moment, lorsque la lumière de Seirin intercepta une passe du basketteur charmant, et dunka de toute sa puissance par la suite, l'adversaire dit :

"Ah ! enfaite, t'es pas que mignon, tu sais jouer aussi. (il aborda un sourire en coin) T'es plus intéressant que je pensais, tout compte fait.

- Je... Euh... Ouais je sais, souffla le concerné.

C'était plutôt une bonne réponse, en soi. Il ne répondait pas à ses avances, et, en bonus, ça gonflait un peu plus son égo. Cela dit, il n'en fallut pas moins au bleuté, pour le mettre en pétard.

- Eh le beau gosse, l'interpella-t-il. Tu vas ranger ta langue, parce que ce que tu dis, ça me plaît pas du tout !

- Laisse-moi dire ce que je pense. T'as beau être plus fort que moi, t'es personne pour me dire quoi faire !

- Seulement, j'ai pas besoin d'être un grand pour te dire que ça me plaît pas ! S'enerva Aomine. Donc... Range bien ta langue et fait attention à ce que tu dis ! Lâcha-t-il, d'une voix affreusement calme.

- Sinon quoi ?  T'es son mec, peut-être ?

- Pardon ! T'as quoi dans l'crânes mec ? T'essaies de bomber le torse et de jouer les caïds, devant lui ? Dit-il en désignant Kagami du doigt. T'essaies de l'impressionner, avec ta grande gueule ? Tu crois que t'y arrive ? Tu crois qu'il est bouche bée, face à ton charisme de caniche ? Tu crois sûrement que ta gueule tout droit sortie d'un magazine pour vieille meuf, te donne le droit de faire les gros dur ? Tu veux un conseil ? Me cherche pas. Ou tu vas le sentir passer, cracha Daiki, poings et dents serrés, à un rien de le frapper de toute sa rage. Ce détail n'échappa pas à son petit ami, qui se précipita vers lui pour tenter de le calmer. Il déposa une main sur l'épaule de Aomine, et l'autre à sa taille, dans l'espoir d'attirer son attention.

-Daiki, non, ne fait pas ça ! Il...
Mais Kagami n'eut même pas le temps de finir sa phrase, car son amant le repoussa brusquement en arrière. Il en tomba à la renverse et se retrouva au sol, presque apeuré par la haine dans les yeux de son compagnon. 

- Comment ça, non ?  Cria-t-il. Me dit pas t'as peur pour sa gueule d'ange, après ce qu'il vient de faire ? Il ne mérite que ça.

Le basketteur au physique hors paire se jeta vers Kagami et commença à vouloir le relever ; sous le regard tueur du basané.

-Tu vois ce qui me retiens de le frapper, c'est qu'il se soit jeté sur toi ! ( Aomine regarde la source de sa jalousie) Tu peux le remercier abruti, parce que c'est à grâce à lui que t'as pas la gueule en sang, au moment où je te parle. Bon, je vais me vider la tête, j'ai pas envie de voir ce spectacle, je reviens à l'appart' après. Amusez-vous bien. Toi aussi, Kagami, avec ton nouveau rival !

De son pas blasé et las, il quitta le terrain en direction du centre ville.

« Avec ton nouveau rival » savoir son petit ami penser cela blessait profondément Kagami. Tellement qu'il préféra laisser partir son abruti de copain, dans sa colère et sa jalousie. Non, ce n'était pas pour autant son « nouveau rival ». Il en avait qu'un seul et c'était son amant, l'ancien as de génération miracle. En aucun cas, cet imbécile qu'il ne connaissait à peine.

Dès le départ du tanné, le match prit une autre tournure. La défense du carmin devint plus étouffante. Si au début, il jouait pour plaisanter, à présent il avait envie que tout prenne fin. D'ailleurs, le match se termina grâce à, ou à cause de, la défense de Kagami. L'inconnu ne toucha guère un ballon. Il partit pour serrer la main des ses adversaires, mais un seul lui serra à contre cœur.
Une fois que les autres basketteur partirent, la bande retourna chez l'américain pour boire un thé, suite à son invitation. En vérité, ce n'était qu'un prétexte pour ne pas se retrouver seul et éloigner l'instant où il devrait attendre son petit-ami. Et Kuroko le comprit parfaitement, ce fut pour cela qu'il convainc Akashi de rester, peut-être un peu plus longtemps. Lui-même, un bon nombre de fois, c'était disputé avec son bien aimé, chez lui ou chez Akashi, et un bon nombre de fois aussi, s'était confronté à ses plus sombres doutes sur son couple. Ainsi, de cette manière, il souhaitait apporter son soutien à sa lumière.

Tous étaient dans l'appartement de Kagami, une tasse fumante à la main. A travers le brouhaha agité, Kuroko engagea :

"T'en fait pas il va revenir. Je pense qu'il était jaloux, et tu sais à quel point il impulsif.

- Ouais, je sais, mais le simple fait qu'il m'en veuille me déprime. En plus je ne l'ai jamais vu comme ça, autant en colère et pour être honnête... Ça me terrifie, avoua le carmin.

- C'est parce qu'il te faisait des avances ouvertement. Sans compter qu'il était aussi insolent que lui... De plus, Aomine a bien vu que son physique te troublait. Il se sentait peut-être en danger.

- En danger ? Mais danger de quoi?! S'emporta Taiga.

- Le fait que son physique te trouble et que, pendant qu'il était là, tu faisais presque jeu égal avec lui, ça l'a un peu perturbé .

- Ouais ! bah ! tu vois il ménerve ! À quel moment je lui ai pas montrer ce que je ressentais pour lui, pour qu'il se sente en danger, sortit-il comme par dégoût.

-Vous verrez ça entre vous. Mais en tout cas, je le connais bien ; c'était sa jalousie qui parlait. Bon, a tous fini notre boisson il est temps pour nous d'y aller. On se revoit bientôt Kagami, dit Kuroko en se levant, avec le sourire.

-Merci pour ton repas et ton hospitalité, Kagami. C'était délicieux, fit Akashi en entourant son cyan par la taille.

- Merci, Akashi. Rentrez bien tout le monde, les salut l'as de Seirin.

Tout le petit monde repartit dans les voitures, qu'avait avancé Akashi. Et Taiga se retrouva seul, avec ses doutes et ses réflexions pessimistes.

Tu es l'homme que j'aime !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant