Partie 2

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La confusion était totale dans ma tête à tel point que je ne savais même pas comment réagir. Je ne savais pas si je devais considérer cette proposition comme indécente et me mettre en colère ou simplement la faire sortir de mon bureau. Louise connaissait ma confession religieuse, elle savait que jamais je n'accepterais une proposition pareille alors, pourquoi m'en parler quand même.

- Merci pour ton aide Louise mais je veux un enfant pas piétiner mes convictions religieuses.

Je retirais brusquement ma main de la sienne et me levai du canapé pour me réfugier derrière mon bureau cependant, dans ma hâte, je renversais une pile de documents sur le sol. Alors que je me courbais pour les ramasser, Louise sempressa de me rejoindre en protestant.

- Personne ne te demande cela Anna. Il s'agit juste d'une consultation.

- Même s'il ne sagissait que d'une demi-consultation, je ne la ferai toujours pas ! Il est hors de question que je me tourne vers ces gens pour quoique ce soit.

Comme tombée dans l'oreille d'une sourde, elle insista dans sa démarche. Debout devant moi, de l'autre côté du bureau, elle ressemblait à un avocat qui devait à tout prix convaincre les jurés et les membres de la cour de l'innocence de son client. Elle avançait de plus en plus d'arguments vantant les mérites des « ngangas », ce qui avait le don de faire monter en moi une colère sans nom. Je coupais court à la discussion qui sétait de toute façon, transformée en monologue.

- Écoute, je crois en avoir vraiment assez entendu, tu devrais t'en aller maintenant.

Elle se tu et me fixa les sourcils arqués. Elle retira ses mains de la table et les croisa sur sa poitrine.

- C'est pour toi Anna, pour ton propre bien. Quelle logique sors-tu de toute cette situation si ce n'est celle que je t'ai donné ? Tu n'es pas d'accord avec moi que c'est tout de même louche que les médecins te disent que tout va bien mais que depuis trois ans, tu n'as pas denfant ?

- Louise, ça suffit !

Le ton commençait à monter et je la fixais, essayant de contenir mon courroux. Je me levai de mon fauteuil et lui indiqua la porte par un geste de la main. Au bout d'une minutes, elle se dirigea enfin vers la porte et saisit la poignée. Soudain elle fit volte-face une dernière fois.

- Qu'est-ce qu'il y a encore, dis-je agacée.

- Réfléchis à ce que je t'ai dit Anna.

Elle s'en alla et ferma la porte derrière elle. Cette dernière phrase causa comme un déclic en moi. L'expression sur son visage à ce moment témoignait plus d'une femme dont on venait de dénigrer l'expérience que de celui d'une commère ayant partagé des on-dit. Quelque chose brulait à présent dans ma poitrine, une chose dont j'ignorais totalement la nature.

À présent, deux heures s'étaient écoulées depuis mon arrivée et mon travail n'avait pas avancé. Encore soucieuse de l'indécente proposition de Louise, mon esprit vagabondait entre l'indignation et le regret car, je comprenais, bien tard, que Louise ne tenait qu'à mon bien être en me faisant part, avec indélicatesse, d'une solution parmis tant d'autres.

Malgré mon état, lamas de dossier sur mon bureau ne disparaîtrait certainement pas de lui-même alors j'en piochai un qui me regardait silencieusement sur ma gauche pour en retirer une chemise cartonnée jaune. Il y était marquée l'inscription « Travis & Barney », c'est une PME qui voulait se munir d'un système informatique de pointe pour la gestion de leur base de donnée.

Une tape à la porte me sortit de ma concentration. Je répondis d'un « Oui » distrait sans relever la tête et l'inconnu entra. Un parfum d'homme emplissa instantanément la pièce climatisée, ce qui me fit lever les yeux. S'était David, mon secrétaire.

Une Histoire de NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant