Une Histoire de Nom

Partie 5

Louise était heureuse que j'acquiesce enfin à sa requête, cependant, je ressentais tout de même un pincement au cœur par rapport à Quentin. Et ma foi? Est ce que j'étais en train de pécher? Cette question s'imposa dans mon esprit un court instant, mais j'étais poussée par le désir, voir le besoin et la nécessité de découvrir les raisons pour lesquelles je n'enfantais pas. Louise remarqua mon air songeur et passa un bras autour de mon épaule.

- Anna écoute, je sais qu'au fond de toi, tu n'es pas vraiment certaine de ta décision mais je te promet que tu ne seras obligée à rien. A n'importe quel moment, si tu le désir, on arrêtera tout. Et puis, je serais avec toi, tu n'iras pas toute seule.

Ces paroles réconfortantes m'avaient hottées d'un poids indescriptible et je me sentis prête à franchir le pas.

- Comment est ce qu'on fait pour le rencontrer ?

- Ce n'est pas un homme, c'est une femme au nom de Nana.

- Nana ? Comme les serviettes, me moquais-je.

- Quel sens de l'humour ! C'est certainement un surnom. Ce genre de personne ne donnerait pas son vrai nom à tout le monde. Nana vit à environs deux cent kilomètres du super marché en construction. Sa maison est assez reculée.

- Le super marché que Quentin et son équipe construit. Alors Nana vit en plein centre-ville ? Bah dis donc! J'avais en tête une petite hutte au fin fond de la forêt. Elle a donc d'autres activités je suppose ?

- Je n'en sais rien, tout ce que je sais, c'est qu'elle a plein de chats dans sa maison et parfois sa me donne de l'urticaire rien qu'à les voir. Et puis, si elle a une autre activité, elle doit certainement être jardinière ! Tu seras surprise de la verdure qu'il y a chez elle. La jungle devant cette maison, n'est qu'un petit bouquet de fleur.

Nous nous mîment à rire un bon moment, puis Louise reprit un air sérieux.

- Quand veux-tu y aller ?

- Le plus tôt possible, surtout avant que je ne change d'avis. On peut la consulter à n'importe qu'elle heure ?

- Non, bien sûr que non. Tu n'irais pas voir quelqu'un à n'importe quel moment de la journée. Puis elle, elle reçoit généralement le matin. Tu sais, elle est capable de voir des choses mais, elle reste un être humain qui respecte les règles de bien séances de la société.

- Oui bien sûr. Mais tu sais, à force d'écouter des histoires sordides sur les charlatans, on leur donne le plus souvent un aspect mystérieux, voir étrange.

Le mari de Louise coupa notre conversation en arrivant à l'encadré de la porte. Il s'excusa auprès de moi et demanda la présence de sa femme un moment. Je lui répondis par un sourire en disant qu'il n'y avait pas de problème puis Louise souffla un « je reviens tout de suite » avant de se lever et d'emboiter le pas à son mari.

Le silence m'envahit instantanément. Il n'y avait plus que le bruit des feuilles carressées par le vent et quelques moteurs de voitures que l'on entendait au loin. La question de Louise me revint « Quand veux-tu y aller ? ».

Instinctivement, je repensai à Quentin. Si je voulais y aller, il ne fallait absolument pas qu'il le sache, il fallait que je sois discrète. Je prie ma tête entre mes mains et souffla bruyamment. Était-ce le bon choix ? J'allais désobéir à Quentin et m'aventurer vers un chemin inconnu dont la finalité m'effrayait autant qu'elle m'attirait.

Alors que ma conscience pesait encore le pour et le contre, Louise revint à cet instant, un sourire collé aux lèvres.

- Mon chéri nous prépare le repas selon une recette qu'il a trouvé je ne sais où et ignorais à quoi ressemble le thym.