Partie 6

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Le matin au levé, je fus réveillée par des baisers. Quentin me caressait amoureusement les joues. Je papillonnais lentement jusqu'à ouvrir totalement les yeux. Je souris à la vue de son visage et lui réclama un vrai baiser, qu'il me donna aussitôt.

- Bonjour mon ange, dit-il, il faut te lever pour te préparer sinon on risque d'être en retard.

Alors que je m'étais réveillée dans un état d'esprit heureux, je me souvenais que ce matin, je devais prendre un chemin autre que celui de l'église. Lorsque Quentin voulut quitter le lit, je le retins par le bras et commença une scène de théâtre qui se voulait indéniablement crédible.

Je mis ma main sur mon front et le regarda d'un air choqué.

- Mince, j'ai complètement oublié chéri ! L'affaire d'hier avec Louise n'est pas terminée et nous avons prévu de la continuer aujourdhui.

- Hé bien, faites le en après-midi et c'est réglé.

- Non, en après-midi ce n'est pas possible, elle va rendre visite à sa belle-famille avec son mari. Ils l'avaient prévu depuis deux semaines.

Quentin s'assit correctement face à moi et s'intéressa encore plus. Quand il prenait cet air, cela signifiait qu'il allait coûte que coûte essayer de trouver une solution, chose qui ne m'arrangeait absolument pas à l'instant précis.

- Quel est le but de la réunion ? Vous ne pouvez pas la repousser à mardi ou faire une vidéo conférence ?

- On doit signer avec une grosse compagnie d'informatique Québécoise demain et je dois analyser les termes du contrat avec elle. Il y a plusieurs aspects qui entre en ligne de compte et je ne peux pas me permettre de négliger ce contrat chéri, je risque gros.

- Il sert à quoi ton secrétaire ?

- Quentin, il s'agit de la plus grosse affaire que j'ai eu à traiter depuis deux ans. Secrétaire ou pas et d'ailleurs, Louise ou pas, je dois revoir les propositions qu'ils me font à la loupe pour être certaine de ne passer sur rien. Ça risque de me prendre du temps.

- Mais...

- Mon cœur, si je vais à l'église, sincèrement, je serais beaucoup trop préoccuper pour bien écouter la parole et je sais que tu n'aimes pas que je ne sois pas concentrée.

Il me regarda droit dans les yeux comme pour déceler la faille puis, après environ de trente longues secondes, il passa sa main dans ses cheveux et dit.

- Très bien, va chez Louise et bosser consciencieusement. Je ne veux surtout pas mettre en péril cette boite qu'on a peiné à monter.

Il m'embrassa avant de disparaitre derrière la porte de la douche. Lorsque j'entendis le bruit de l'eau, je soufflais d'une traite. J'avais retenue mon souffle sans le remarquer. Je me recouvris du drap, ruminant silencieusement mon acte.

Quentin sorti de la douche et s'habilla rapidement. Il récupéra la clé de sa voiture sur sa table de chevet et sorti de la chambre pour prendre ses chaussures. Je le suivis.

Avant de franchir la porte de la maison qui menait au garage, il se tourna vers moi, posa ses mains sur mes hanches tandis que je mis les miennes sur ses épaules.

- Père Maxime ne sera pas content que tu manques la messe, tu le sais.

- Oui je sais, il dira encore que ce n'est pas bien de manquer l'église pour le travail car c'est Dieu qui nous l'a donné et il faut l'en remercier.

Il sourit à cette parfaite imitation de Père Maxime. Il me fit la bise et ouvrit la porte du garage avant de monter dans sa voiture et de s'en aller.

Une Histoire de NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant