Ce n'est pas ma journée !

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                      Nora

Lundi retour au travail et de toute évidence Matt est en retard, il m'a averti que la ponctualité n'était pas son truc. Je me débarrasse de mes affaires, je me rends à la salle de repos pour mon troisième café ce matin. Ouais, eh bien, si je n'ai pas ma dose, je pourrais devenir un peu en désordre. 

Je vois cette femme arriver (que dis-je moi, ce bout de plastique arriver). Vêtue d'un tailleur beaucoup trop cintré pour elle, sa poitrine refaite est sur le point d'exploser son chemisier d'un blanc transparent. De longues jambes perchées sur des talons de 15 cm. J'ai de grands yeux lorsqu'elle me regarde avec un regard dédaigneux.

Inconnu - A peine arriver est déjà en pause!

- Pardon ? Vous êtes .

Stupéfaite, elle me regarde étonnée de mon ton.

Inconnu - Cassidy Sparke, votre directrice des ressources humaines, veuillez changer de ton.

- Eh bien, bonjour, Mlle Sparke, pour commencer et je peux vous proposez une tasse de café?

Gabriel approche et je le regarde sourire. ça ne semble pas lui plaire.

Cassidy - Reprenez vos fonctions et cessez cette insolence... Gabriel, j'étais à ta recherche...

Elle va dans sa direction sans lui laisser le temps d'approcher suffisamment de moi. Elle le salue en ricanant et en gloussant avant de se rendre à son bureau, non sans me regarder avec mépris. Alors elle je ne l'ai pas vu venir. Mais Je sais au préalable comment elle a obtenu sa position, elle se donne corps et âme sans l'ombre d'un doute. Plus à corps qu'autre chose.

Je retourne à mon poste avant que cette folle revienne et me met au travail. Gabriel, on félicite Matt et moi sur un dossier qui a été rendu et qui semble beaucoup apprécier son contenu.il me propose de déjeuner avec lui pendant la semaine, ce que je refuse poliment. Il réplique à son sujet que ce sera pour une prochaine fois.

Je mange avec Lisa et Matt, en leur racontant ce qui est arrivé ce matin avec ce gars enragé. Ce qui les fait rire et me la présente comme la personne la plus détestable qui sache, ce qui ne m'a pas beaucoup surpris.

La semaine s'écoule vite, sans la visite de notre chère responsable RH. Je n'ai pas vu Colin depuis ce qui s'est passé. Ce mangeur est néfaste pour l'entreprise, je le trouve lourd et insistant. Il ne faut pas s'étonner qu'il n'arrive pas à garder une assistante. Matt met une bonne ambiance, il est toujours d'une bonne humeur. Très à l'écoute et d'une bienveillance. J'apprécie réellement de travail avec une personne comme lui.

Ce soir, c'est vendredi, Lisa m'a demandé de passer la soirée avec elle. Ce sur quoi j'étais d'accord, elle me donne son adresse, je dois y aller après le travail. Matt m'embrasse la joue avant de quitter l'endroit, je finis mon travail vers 20h00 et ça passe beaucoup trop vite.

Pauvre Lisa qui patiente, je lui envoie un SMS pour la rassurer et la prévenir. Je vais passer le dossier à Gabriel et le quitter dès que possible pour ne pas lui donner le temps d'être trop lourd une fois de trop. Arrivez à l'ascenseur qui prend déjà trop de temps, Je me précipite dedans et peste contre celui-ci.

Inconnu - L'ascenseur vous a ennuyé.

Je suis surprise, cet enfoiré m'a effrayé. Il est fier de son effet. Cet homme a la carrure imposante, une beauté sans défauts, grand, châtain clair, qui impose le respect. J'ai pris le temps de le regarder, ce sont ses yeux qui me troublent, comme les miens, d'un gris intense.

- Désoler je pensais être seul, mais pour répondre à votre question oui, il m'ennuie je suis en retard et il n'est pas une lumière voyez-vous.

Inconnu - Je vois.

- vous voyez . Pas sur, j'aime être à l'heure.

Inconnu - C'est un bon point de départ.

Je le regarde, une conversation stérile, les portes s'ouvrent enfin sur le parking. Je me retourne :

- vous avez de très jolis yeux et un joli regard, eh bien, je vous le dis, mais c'est seulement pour la ressemblance.

Ma réplique le prend par surprise, il ne dit rien que les portes se ferment sur son regard perplexe. Je prends la route de Lisa, je m'excuse du retard, je lui explique le travail à terminer. Notre soirée vin blanc et sushi sans oublier les ragots me fait changer d'avis sur ma dispute avec Colin, en quelque sorte. Je devrais peut-être lui envoyer un texto et avoir une explication, mais mon ego et ma fierté me retiennent.

Cette soirée m'a fait un bien fou. Me faire une amie également. Je décide qu'il est déjà tard et qu'il faut que je rentre chez moi. Nous promettons de recommencer dès que possible.

Lorsque je quitte la maison de mon ami, je me sens observé. Je n'aime pas ce sentiment, je regarde autour de moi, je ne vois rien de suspect, je monte sur ma moto et je file chez moi. La lumière est éteinte dans la maison, seulement le bureau de Malon est toujours allumé, preuve qu'il peaufine encore son travail.

- Alors mon frère toujours sur ton projet ?

Il soupire, il est fatigué, il a des cernes qui prouvent que ces insomnies sont revenues.

Malonn - Oui... J'y travaille. On se voit demain d'accord. Bonne nuit.

Il me renvoie avec finesse qui apparemment ne connait pas, je le regarde mais préfère la fermer et sortir sans un mot de plus. Je vais avoir une discussion avec lui demain, travailler d'accord, mais le repos est important pour la santé. 

Je fais couler un bain moussant, je plonge et je profite de l'occasion pour faire mon gommage. J'aime prendre soin de moi. Je pourrais passer mes journées dans un spa à me chouchouter. Une idée qui me plaît beaucoup et que je vais proposer à ma seule amie ici depuis mon arrivée. Ca sera une journée agréable.

Je vais dans ma chambre, enfile un short et un débardeur. Je vais au lit, avec mon doudou la seule chose que mon père m'a laissée, m'abandonnant dans cet orphelinat. Oui, même à 22 ans, j'y tiens, c'est puéril mais sans ce morceau de tissu je trouve difficile de dormir même si malgré tous mes cauchemars ne s'en vont pas.

Je suis en transe, en sueur, je n'arrive plus à respirer. Je devais probablement crier parce que je vois mon frère entrer dans ma chambre. Il m'étreint, me berce et embrasse le haut de mon crâne, chuchote des phrases rassurantes. 

Il faut des minutes avant qu'il me rallonge. Il tente de partir mais je l'attrape par le bras et le supplie avec mes yeux de rester près de moi, ce qu'il fait. Il me serre contre lui ce que je trouve réconfortant. Je m'endors en sentant sa respiration s'alourdir, preuve qu'il est également plongé dans les bras de Morphée. Ce souvenir, est le plus marquant que j'ai. Les cicatrices dans mon dos et la brulure sur mon ventre sont là pour me rappeler, mon passé, mon enfance, foutu traumatisme, foutu abandon.

Daryl, l'amour inattendu. Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant