Daryl, l'amour inattendu. Tome 1

Souvenir

                            Nora

Je me réveille devant mon frère qui saute sur mon lit depuis cinq minutes, je gémis et je l'insulte. Je déteste les matins, mais c'est pire quand Malon pense que je devrais me lever.

-MALONN ! je crie et il rit. Arrête et fais-moi mon café pour la dernière fois, ou je jure que je me vengerai !

Il saute de mon lit, me claque les fesses et sort en ce marrant ce con. Je le rejoins non sans faussement le bouder. Il m'a fait un déjeuner pour compenser.

Malonn - Tu es en beauté, ma soeur, rien à me dire.

Je suis en train de rougir en pensant aux mains expertes de Daryl.

- Non une bonne nuit de sommeil, je récupère vite que veux tu.

Malonn - Tu as encore hurlé pendant que tu dormais. Ensuite ça ne fonctionne pas avec moi (il croise les bras et me regarde).Je pensais que les choses s'amélioraient. Tu peux m'en parler, je suis là et je t'écoute.

Je le regarde sans dire le moindre mot. Je sais qu'il est ici, mais je crois que je l'ai suffisamment ennuyé avec tout ça. Il voudrait passer à autre chose et surtout je voudrais qu'il cesse de se sentir coupable. Ce n'est pas sa faute, je l'ai défendu et protégé parce que c'est moi qui ai fait une erreur. Il a voulu se faire accuser pour moi. Comme si j'allais le laisser sachant ce qui l'attendait. Puis j'ai choisi et le superviseur me le fait regretter amèrement et je suis marqué physiquement comme mentalement.

Je n'ai connu qu'un seul homme et même pour lui mes cicatrices étaient trop. II n'a jamais touché mon ventre et mon dos. Il disait que c'était au-dessus de ses forces. Je hais mes marques et il ne m'a pas aidé. Il m'a humilié, critiqué et jugé, mais je l'aimais. 

Difficile dans les moments intimes aussi car il refuse de sentir les cicatrices, même les frôler ça le dégoûtait. Et un jour j'en ai parlé à mon frère, avec difficulté, évidemment pour qu'il entende mes sentiments sur mes relations sexuelles. Et tout d'un coup, il n'était plus là, Malonn y était pour quelque chose, je sais, et ensuite je l'ai remercié. Et depuis personne, trop effrayé par le jugement, les questions, ou la pitié dans les yeux. 

Jusqu'à hier.

Lui, son charisme, ses doigts experts, sa bouche, son regard brulant rien que d'y penser ma féminité se contracte, j'ai chaud. Je ne sais pas comment expliquer pourquoi je me suis comporté comme ça avec lui et pas avec un autre, mais c'était comme si mon corps le revendiquait. Attiré par lui et manifestement il a réagi avec une certaine dextérité.

 Un fantasme à lui seul.

Une douche froide et me voilà apprêté. Je pars travailler. Je retrouve Matt en salle de repos pour le café du matin, de bonne humeur.

Je l'adore, lui et sa façon d'être, toujours là pour plaisanter. II est à l'aise et direct. Il est honnête, j'aime ça. Tu ne t'ennuyais pas avec lui. Sans parler du fait qu'il aime avoir le dernier mot, disons que la guerre est toujours déclarée entre nous. Son côté protecteur, limite grand frère peut-être agaçant par moments mais c'est tout à son honneur. Il possède un charme fou et aucune fille ne peut lui résister. Malgré tout il reste célibataire préférant avoir du plaisir à cause d'une mésaventure précédente, que je peux facilement comprendre d'ailleurs.

La journée s'annonce rapide. À midi j'ai déjeuné avec Matt et Lisa, pas de trace de Colin. Je devrais envisager d'aller le voir pour lui parler, peut-être demain quand il sera dans son bureau. Je pars la dernière voulant avancer sur le dossier confier par Gabriel. Je souffle en regardant l'heure tardive. J'éteins l'ordinateur après avoir enregistré, je prends mes affaires direction ce foutu ascenseur.