Mesterul Manole

11 0 0
                                        

L'Arges en aval

Dans le joli val

Le Prince Noir vient

Et il s'entretient

Avec neuf maçons

Maîtres, compagnons

Et Manol dixième,

Leur maître suprême.


Afin qu'ils choisissent

Un endroit propice

Sur ses vastes terres

Pour un monastère.

Et voici, soudain,

Que sur leur chemin,

Un berger les scrute,

Jouant de sa flûte ;

Dès qu'il surgit,

Le Prince lui dit :

"Petit berger, fier,

Jouant de doux airs,

Allant en amont

Avec tes moutons,

Ou descendant de l'eau

Avec ton troupeau,

N'as-tu pas vu là,

Par où tu passas,

Des murs délaissés

Et non achevés,

Parmi des piliers

Et des noisetiers ?"


"Si seigneur, j'ai vu

Des murs délaissés

Et non achevés :

Mes chiens, quand les voient,

Hurlent et aboient,

Comme ils pressentent

La mort qui les hante.

Le Prince l'entend

Et repart soudain,

Suivant son chemin

Avec neuf maçons

Maîtres, compagnons,

Et Manol dixième,

Leur maître surprême.

Les voici mes murs !

Donc vous compagnons

Et maîtres maçons,

Passez aux travaux :

Il faut qu'aussitôt,

Ici, vous leviez

Et le bâtissiez

Mon beau monastère

Sans pareil sur terre.

J'offre mes richesses,

Des rangs de noblesse ;

Ou sinon sachez,

Je vous fais murer,

Murer tous, vivants !...


Travaillant sans trêve,

Leur grand mur s'élève ;

Mais tout travail fait,

Le Quatrième PentamètreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant