The Summer Love

Chapitre 4 - Hayden

"On oublie jamais ce qu'on aime."
- Henri Gougaud

        J'étais persuadé qu'un aussi long moment sans la voir réduirait ce que je ressens pour elle. J'étais sûr que cette séparation avait réduit à néant notre lien, mais je me suis trompé. Sinon, pourquoi je saurais exactement ce qui se passe dans sa tête rien qu'en la regardant dans les yeux ?

Elle est en train de se demander qui est la blonde avec moi. Elle culpabilise et elle panique, je le sais. Je peux lire l'inquiétude dans ses yeux bruns. Je ne dis rien, mais c'est seulement parce que de la revoir me fait l'effet d'une gifle. Non, d'une tornade. J'aimerais que la rancœur que je ressens à son égard prenne toute la place, mais ce n'est pas ce qui se passe.

À la place, je me retrouve dans un calme absolu. Je me contente de contempler son regard noisette, parcouru par des centaines de papillons à la fois. J'ai l'impression que depuis tout ce temps, j'étais en train de me noyer, et maintenant qu'elle est en face de moi, mes poumons s'emplissent pleinement d'air.

Je ne sais pas comment c'est possible. Je savais que de la revoir me chamboulerait, mais pas au point d'avoir envie d'écraser mes lèvres sur les siennes. Si je le pouvais, je l'embrasserais, et je lui hurlerais qu'elle m'a manqué, mais je ne peux pas.

J'aime Lana, je suis en couple, et je me déteste qu'elle me fasse autant d'effet. Il suffit qu'elle se mordille nerveusement la lèvre ou qu'elle détourne son regard pour que je sois subjugué. J'ai la sensation que ce moment n'est pas réel. Qu'elle n'est pas réelle. J'aimerais la toucher pour m'assurer qu'elle est bien là et me rappeler ce que ça fait de sentir sa peau contre la mienne.

Je n'ai pas le droit, alors je me contente de la regarder. Mes yeux suivent les traits de son visage, allant de ses lèvres charnues et pulpeuses, à ses petites taches de rousseur sur son nez et ses joues. J'ai toujours trouvé qu'Amber était magnifique. Pour moi, elle a toujours été la plus belle fille que j'ai eue la chance de rencontrer, à tel point que je ne pensais pas qu'elle puisse l'être davantage. Mais elle l'est. Bon sang, Amber est encore plus sublime qu'avant, encore plus irrésistible.

Mon cœur bat si bruyamment dans ma poitrine que je me demande si les autres ne l'entendent pas. J'entrouvre discrètement les lèvres pour respirer.

Amber appartient au passé, il faut que je passe à autre chose, pensé-je.

C'est ce que je me suis répété, mais je ne suis plus sûr de rien. Ma copine est là, et j'ai les yeux rivés sur une autre fille. Si Lana découvre quoi que ce soit, je suis un homme mort.

Je tente de relativiser en me disant que c'est normal, quand on sait qu'on a vécu quelque chose de fort, mais en vain.

— Salut, répond-elle d'une petite voix.

Elle baisse les yeux, j'aimerais la supplier de continuer à me regarder. Ça fait trop longtemps que je n'ai pas vu ses yeux.

Seulement, elle est mal à l'aise, comme tout le monde ici. Ils savent tous ce qu'elle représente pour moi, alors une gêne règne dans la pièce. La personne qui met un terme à ce moment est la seule personne qui ne sait rien : Lana. Elle me demande si je veux à boire et aussitôt, le monde se remet à tourner. Amber s'empresse de déguerpir et je prends une grande inspiration. Pendant qu'elle s'éloigne vers le canapé, je remarque que ses cheveux ont poussé et que les courbes de son corps ont changé.

Je réponds à Lana que je veux bien un verre d'eau gazeuse et elle m'embrasse tendrement la joue avant de se rendre dans la cuisine. Entre temps, je salue tout le monde. Au moment où Christian, son demi-frère, me serre la main, je sais qu'il est au courant. Je sais juste qu'elle allait très mal et s'il est ici, c'est qu'il a dû être présent pour elle. De plus, il me regarde d'un air sévère.