Chapitre 5 - Amber

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"L'amour véritable est un feu dévorant."
- Jean-Jacques Rousseau

         Je regagne le salon en m'efforçant de faire comme si de rien n'était. Je ne sais pas quelle excuse bidon Hayden a donné à sa copine pour pouvoir venir me retrouver, mais je ne veux pas que son parfait mensonge tombe à l'eau. Dans toute cette foule de personne, il n'y a qu'une personne que je meurs d'envie d'étriper : Klaus. Nous avons le même sang, et même si je n'ai jamais vraiment cru à ces conneries autour de la famille, ça me blesse qu'il ait pu me cacher une chose pareille pendant autant de temps. J'aurais largement préféré savoir à quoi m'attendre en arrivant ici, mais ils ont préféré se ranger du côté d'Hayden. Mon cousin a préféré se ranger du mauvais côté.

J'esquisse un sourire aux autres en passant, notamment à Lana. Elle m'énerve. Elle ne m'a rien fait, et il n'y est pour rien, mais c'est plus fort que moi. Elle pue le fric, et je ne savais pas que c'était le style d'Hayden. Avec ses longs cheveux blonds et ses jambes élancées, je ne fais pas le poids. Je mets ma main à couper qu'elle est modèle photo et qu'elle fait des footings tous les matins.

Je retrouve la seule personne qui ne m'a pas trahie : Christian. Je m'installe à côté de lui sur le canapé et je souffle lourdement. J'ai beau appris à contrôler un peu mieux mes émotions, je ne suis pas non plus la reine dans ce domaine et là, je suis triste. C'est ça, triste.

J'ai pensé qu'Hayden allait mieux juste parce qu'il m'a envoyé deux chansons pour mon anniversaire, mais il y a eu une période où il allait tellement mal qu'il a trouvé du réconfort dans les bras d'une autre. C'est ce qu'il a dit : Lana était là quand personne ne l'était. Ça signifie que la bande non plus n'a pas réussi à l'aider.

Ce qui me fait du mal, c'est que je ne comprends pas comment il peut me dire qu'il l'aime elle, après tout ce que nous avons vécu. Ça ne semble pas logique dans mon esprit.

— Ça va pas ? me demande Chris'.

— La grande blonde, c'est sa meuf. Ça fait quatre mois qu'ils sortent ensemble.

Je vais me morfondre une fois que je serai seule dans mon lit, pendant qu'il sera dans le sien avec elle dans ses bras.

— Sérieux ?

Il se retourne pour jeter un coup d'œil vers elle, puis se replace et me passe sa bière. Je bois une gorgée directement au goulot.

— Quel enfoiré, et ça ne fait même pas une heure qu'on est là.

— Elle ne sait même pas qui je suis. Tous les autres ont gardé le secret.

— Tu déconnes ?

J'hoche la tête en signe de négation.

— Je savais que ça allait être compliqué pour vous de vous revoir, mais c'est plus la merde que ce que j'avais imaginé.

— Bienvenue dans la bande, soufflé-je en lui rendant sa bière.

Nous échangeons un regard et comme d'habitude, il ne suffit que de ça pour qu'on se comprenne. Il appuie sa main contre ma main pour que je me repose sur son épaule et discrètement, il me dit :

— Promis, ça va aller.

J'esquisse un sourire.

— On va s'éclater, avec ou sans lui.

Heureusement qu'il est là. Tant que Christian est à mes côtés, je suis sûre de ne pas sombrer. Je me blottis davantage contre lui et je souffle, cherchant à me détendre.

— Qui a parlé de s'éclater ? lance Klaus.

Je relève légèrement la tête et aussitôt, mon sang se remet à bouillir dans mes veines. S'il y a bien une personne que je n'avais pas envie de voir maintenant, c'est bien lui.

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