Radio - PLK

Chapitre 8

On parle de quoi ? Je sais pas par contre on peut parler du fait que je suis grave dans la merde là. PLK c'est quoi cette manie d'arriver au milieu des conversations là ? Je regarde Aladin, en espérant qu'il trouve un bon mensonge. je n'ai aucune idée de quand le polak est arrivé et de ce qu'il a entendu.

" - En fait j'ai connu Gabrielle parce qu'elle m'avait envoyé une prod, donc je lui demandais comment elle les composait !"

Bon alors en soit je ne sais pas si ce mensonge m'arrange. Mais il est plutôt crédible. Même si PLK était arrivé au début de notre conversation, ce mensonge était cohérent. Mais le rappeur était donc au courant que j'étais dans le monde musical. Du moins que j'essaie d'en faire partie.

"-Ah ouais c'est pour ça que ton pote a dit que t'aimais le rap ?

- Oui en partie, j'aimais bien mais comme je sais pas rapper mais que je sais faire de la musique je me suis dit pourquoi pas.

- T'as quelque chose sur toi pour qu'on écoute ?"

Merde. Les seuls extraits de mon travail sont avec ma voix dessus. Et je ne peux pas lui faire écouter. Et en plus je ne sais pas pourquoi il voudrait écouter. J'apprécie le fait qu'il s'intéresse à mon travail, mais ça n'arrange pas trop mes affaires.

" - J'ai pas pris mon ordi avec moi, je ne pensais pas en avoir besoin en fait...

-  T'es sérieusement venue dans un studio de rappeur, en sachant où tu allais, sans prendre ton travail et essayer de nous le vendre ? Soit t'es complètement conne, soit t'as aucune envie de percer.

- Eh doucement Mathieu, lui parle pas comme ça. "

Whaou. Merci Aladin d'avoir pris ma défense. Je ne sais quoi dire devant la violence dont fait preuve PLK. Déjà que j'avais des doutes sur sa gentillesse et sur le fait qu'il m'appréciait, là je suis fixée. Il ne m'aime pas, et c'est clairement un connard.

" - En fait, je ne pensais pas me vendre à vous, j'ai pas envie de travailler avec des gens comme toi qui me parle comme de la merde.

- Tu me connais pas, parle pas de gens comme moi, tu sais pas comment je suis

- Ah peut être que je te connais pas, mais en tout cas j'aime pas le peu que je connais."

Aladin se décide enfin à intervenir :

" - Bon calmez vous les gars, y'a rien de grave.

- Nan Adrien, je veux pas d'elle dans mon studio, cassez vous là c'est bon, j'en ai assez.

- T'inquiète, je comptais pas rester de toute manière, au plaisir de ne jamais te revoir, t'inquiète Adrien, je connais la sortie"

Je n'en reviens pas. Comment il peut me parler comme ça ? Je rebrousse chemin en me dirigeant vers la sortie. Sur le chemin je croise Elyo, mais je suis tellement énervée que je ne lui adresse pas la parole. Je l'entends demander aux mecs derrière moi ce que j'ai. Mais j'ai déjà franchi la porte quand ils répondent à sa question.

Je passe le chemin du retour à insulter le polak dans ma tête. Je suis pas prête d'oublier son comportement. C'est mort, j'écoute plus un seul de ses sons. Plus jamais. Et dire que je suis passée sur son planète rap pour l'aider ! J'ai toujours été gentille avec lui, je ne lui ai rien dit. Je ne suis pas particulièrement rancunière, mais je déteste qu'on me parle mal pour rien. Je décide d'appeler mon meilleur ami pour lui raconter.

Lui aussi me saoule. La seule chose qu'il a trouvé à me dire était que j'aurais du être plus maligne, et ne pas commencer à me faire des ennemis dans le rap game. Que effectivement j'aurais pu lui faire écouter mes sons, que je ne pourrais pas rester toute ma vie anonyme et que être soutenu par un mec avec autant d'influence que PLK ça aurait été un bon départ. Je l'emmerde son bon départ. J'ai pas besoin de me faire aider. Je réussirai toute seule, avec comme seul allié ma détermination.

En rentrant chez moi, je me mis au travail, pour mettre ma rage au service de mon art. Personne ne devrait se laisser manquer de respect. Pour aucune raison. Plus jeune, j'avais du mal à m'imposer, à me défendre, mais c'est fini. Je n'accepte plus qu'on me traite comme une moins que rien.

Le lendemain, je vois sur mon téléphone un appel manqué de Elyo, et un sms de Adrien. Je ne sais pas quoi faire par rapport à eux. Je ne les connais pas bien, mais j'ai beaucoup apprécié les rencontrer et discuter avec eux. Et ils ne m'ont rien fait. Mais à chaque fois que je les ai vu, PLK était dans les parages.