Chapitre 17

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MIA
mardi, 15h05.

Je m'assois sur une des barrières et prends mon téléphone pour envoyer un message à Mathieu. Je sais pas trop ce qu'on est lui et moi, on s'embrasse tout le temps mais on ne s'est rien promis.

En attendant, j'ai quand même envie de le voir, alors je prends mon courage à deux mains pour lui envoyer un message.

À : Mathieu

- mon prof de philo est pas là
- du coup j'ai fini là
- on peut se voir ?

De : Mathieu

- dsl mais jpeux pas là :(
- je suis au stud
- jtenvoie un message qd j'ai fini

Je suis déçue, mais c'est pas si grave, après tout c'est normal qu'il ne soit pas à ma disposition tout le temps.

Je ne l'ai pas vu depuis samedi, et j'avoue qu'il me manque un peu. On s'est quand même beaucoup parler par messages, mais c'est mieux quand on se voit en vrai

Quand je relève la tête, je vois que Jean est en train de venir vers moi. Ce midi, quand j'ai raconté à Nabil que Mathieu m'avait embrassé, Jean a entendu et il a fait une tête vraiment bizarre. J'espère qu'il est jaloux et qu'il se rend enfin compte qu'il est passé à côté de la fille la plus géniale de la terre.

- T'attends ton mec ? il demande en arrivant à ma hauteur.

- Non, pourquoi ?

- T'as un truc de prévu ?

Je secoue la tête et je me demande ce qu'il a. Il m'a jamais calculé, et depuis que je m'intéresse plus à lui, j'ai la sensation qu'il me court après.

- J'dois récupérer un truc au square, tu m'accompagnes ?

Je plisse les yeux, sceptique mais finis par céder face à sa moue suppliante. De toute façon, j'ai rien d'autre à faire.

- T'as réussi le contrôle de maths ? il demande.

- Bof pas trop, déjà j'ai pas eu le temps de faire le 7 et après j'ai fait de la merde pour le 5.. je savais plus faire les tableaux de variations.

- Putain moi aussi il m'a mit dans la merde ce batard.. mais vas-y j'avais rien révisé aussi, c'était logique que je me plante..

Je grimace en haussant les épaules.

- Franchement ma moyenne du premier trimestre ça va être chaud, mes parents ils vont m'tuer il rajoute alors.

- Ils sont sévères tes parents ?

- Ouais. Ils disent que j'fous rien, et ils ont un peu raison tu vois.. mais j'ai vraiment pas la determination pour travailler.

- Tu sais ce que tu veux faire plus tard ?

- J'sais pas. Tu sais, mon père a une entreprise dans le bâtiment. Je me suis toujours dit que j'allais reprendre l'entreprise, mais maintenant je sais plus si c'est vraiment ce que je veux faire ou si juste je veux pas décevoir mon père.

- Ouais, ça doit être compliqué c'est sûr.. mais tu peux pas faire toute ta vie en fonction de ton père.

- Ouais, je sais. Faut trouver le courage de dire la vérité. C'est pas toujours facile.

J'hoche la tête, bien consciente que se murer dans le silence semble parfois être la bonne solution pour ne décevoir personne. La vérité c'est que parfois il vaut mieux être sincère et blessant que malhonnête et gentil.

C'est la première fois que je parle autant avec lui. Avant, c'était inimaginable d'aligner deux mots en sa présence alors qu'aujourd'hui ça ne me fait rien du tout.

- Tu vas chercher quoi d'ailleurs ? je demande quand on s'approche du square

- Faut que je récupère du shit pour la soirée de Damien, mais t'inquiète les mecs sont réglo.

J'acquiesce en continuant de marcher. Quand le brun ralentit, je relève la tête et fronce les sourcils quand je vois une tête blonde au loin de dos avec deux autres gars. C'est Mathieu.

J'arrête de marcher et tourne la tête vers Jean qui semble regarder ma réaction.

- T'as fait exprès de m'emmener là ?

- Au moins tu sais qui est le menteur maintenant.

J'hausse les sourcils. Je suis énervée que Mathieu m'ait menti, et énervée que Jean me mette devant le fait accompli. 

- J'ai essayé de te le dire, tu m'as pas cru il reprend alors.

J'hoche la tête, honteuse d'avoir cru naïvement Mathieu alors que Jean a tenté de me prévenir.

- Pourquoi tu t'intéresses à moi maintenant ? j'ose demander.

- Comment ça maintenant ? Ça fait trois ans que j'te cours aères et que tu t'en fous de moi.

Je fronce les sourcils. Je m'attendais à tout, sauf à cette réponse.

- Quoi ?

- Pourquoi t'as l'air choqué de c'que j'te raconte là ? il me demande en fronçant les sourcils.

- Parce que c'est moi qui m'intéresse à toi depuis trois ans et c'est toi qui me calcule pas.

- Quoi ? Mais j'te calcule pas parce que tes potes m'ont toujours dit que c'était mort.

Je fronce les sourcils. Je comprends rien à ce qu'il me raconte, mais qu'importe. Ça doit être un mal entendu. Ou peut-être qu'il se moque de moi. Ça crève les yeux que j'étais folle de lui. De toutes les façons, ça ne m'intéresse plus.

- Tu sais quoi, laisse tomber. Tu m'intéresses plus de toutes façons. Je vais rentrer chez moi.

Je laisse le brun en plan et me tourne une nouvelle fois vers Mathieu qui rigole avec ses potes. Il ne m'a pas remarqué, et heureusement. Je ne sais même pas quoi lui dire, je suis juste déçue.

NanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant