Chapitre 5

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En me réveillant, je dus enjamber des corps pour accéder à ma chambre. Je manquais de trébucher à cause d'une boite à pizza. J'arrivais en cours exténuée. J'étais nerveuse et je manquais même de me faire sortir de cours parce que je rigolais (c'était ma façon de déstresser). 

Je rejoignis Élise, une amie que je m'étais faite dans la classe. C'était naturellement que je m'étais installée à coté d'elle le premier jour de la rentrée. Aujourd'hui c'est ma confidente, je lui dis tout (enfin presque tout). On est tellement ensemble que les gens confondent entre Éli et Emy. Je m'éclatais avec elle, elle me permettait d'oublier mes soucis et me faisait rire. Dans les moments où j'avais besoin de me confier elle était là et m'écoutait d'une oreille attentive. Je savais qu'elle passait des moments difficiles en ce moment, je me montrais toujours présente pour elle. Parfois je passais chez elle à l'improviste, elle habitait plus près du lycée que moi, c'était assez simple d'aller chez elle quand on avait du temps. Elle n'était jamais venue à la maison si bien que je crois que Mia ne l'a jamais vu. J'ai déjà dû lui parler d'elle mais elle ne m'écoutait pas, préférant passer du temps avec Antoine.

Lorsque je rentrais après avoir passé le début de soirée chez Éli, je tombais sur ma sœur et Antoine très proche l'un de l'autre. Je n'étais pas prête lorsque j'ai ouvert la porte et que je suis tombée sur eux deux en train de s'embrasser. 

- "Je dérange peut-être ?"

Ils remarquèrent enfin ma présence. J'en déduis qu'ils en avaient marre de se cacher. Ma sœur était rouge de honte. Je les laissais et montais dans ma chambre. Le soir ils m'annoncèrent qu'ils s'étaient mis ensemble. J'eus un pincement au cœur en les voyant collés l'un à l'autre. Ce n'était pas de la jalousie que je ressentais, je me sentais surtout perdue. Je voyais ma sœur m'abandonner petit à petit. Mais je n'avais rien à leur dire, ils faisaient ce qu'ils voulaient, c'était simplement égoïste de ma part de la vouloir pour moi seule. Malgré mes sentiments je ne manquais pas de leur dire que j'étais heureuse pour eux.

Soudain je me sentis de trop, alors je leur demandais :

- "Est-ce que vous voulez que je m'en aille, je peux peut-être me trouver un logement étudiant...

- On ne te demande pas de partir, me coupa le nouveau copain de ma sœur. C'est plutôt à toi qu'on doit demander si tu n'es pas trop gênée de rester. On ne veut pas que tu aies l'impression de tenir la chandelle. On comprendra si tu as envie de partir."

Je le contredis et les félicitais. J'eus un moment seule avec Antoine, je ne passais pas par quatre chemins et le prévins sans pour autant être agressive :

- "Je ne m'opposerai pas à votre relation, j'ai l'impression que vous êtes heureux ensemble mais si tu lui fais du mal tu auras affaire à moi."

Il n'eut pas le temps de répondre que Mia revint. Je me demandais s'il me croyait capable de la défendre. Après tout je faisais une tête de moins que lui, sans compter qu'il était un lycanthrope. Je me demandais si Dylan leur avait dit ce que j'étais. Je le supposais car Antoine prit mes propos au sérieux. Je ne le menaçais pas, je le prévenais simplement qu'elle n'était pas seule. Il eut l'air de comprendre mon point de vue.

J'avais bien conscience que ma réaction était disproportionnée. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être protectrice envers ma sœur. Je me demandais si elle ferait la même chose pour moi. Probablement pas. Ce constat m'attrista. Je n'allais pas jusqu'à dire que ma sœur avait de l'indifférence pour moi, mais elle s'est toujours montrée assez distante. 

 Nous passâmes une agréable soirée, je m'éclipsais dans ma chambre avant eux pour leur laisser un moment à deux et aussi pour récupérer mes heures de sommeil.

La meute du DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant