La meute du Dragon

Chapitre 8

Je me réveillai courbaturée de partout. J'étais installée dans un lit confortable. Il faisait encore nuit, je n'étais pas restée évanouie bien longtemps. Des conversations attirèrent mon attention. Samuel discutait avec une jeune femme, Amélie, qu'on me présenta comme la bêta de la meute. On me laissa seule avec elle. Elle avait apporté avec elle le matériel de premier secours et de la glace, beaucoup de glace. Elle m'en donna et je l'appliquai aussitôt sur ma joue.

- " Et ben, vous n'y êtes pas allés de main morte toute les deux, dit-elle."

J'émis un grognement en retour. Tout mon corps me faisait souffrir. 

- "Que comptes tu faire maintenant ? Tu vas me défier ?"

J'eus du mal à parler.

- "Je n'avais même pas l'intention de défier Inès ... "

Elle me lança un regard d'incompréhension. Elle eut un temps de réflexion avant de reprendre la parole.

- "Elle t'a provoquée, c'est ça ?"

Je hochais la tête.

- "Je ne comptes pas te défier."

Je ne la connaissais pas mais elle était bienveillante ce qui devait être une des principales qualités d'un bêta. De plus si par hasard je la battais en duel, je ne me voyais pas prendre sa place. J'avais en face de moi une femme sûre d'elle, qui gardait son calme à toute épreuve, je ne doutais pas un instant que bêta était le rôle qu'elle devait avoir dans la meute.

- "Dans ce cas comptes tu défier Adam ? L'oméga ?"

Elle rit lorsque je lui demandais si c'était l'armoire à glace. C'était d'ailleurs lui qui m'avait attaqué le premier jour où je m'étais présentée au manoir. Cette fois-là il était sous sa forme de loup, mais il était au moins aussi imposant que sous sa forme humaine. J'eus des sueurs froides à l'idée de me battre contre lui. Je lui demandais plus d'information sur cet homme. Il faisait parti de la meute depuis plus d'un an. Il était assez silencieux et se contentait généralement de s'adresser aux alphas. Il protégeait le territoire de nos ennemis. Je lui demandais qui étaient leurs ennemis mais je n'eus aucune réponses. Au lieu de cela elle vérifia mes bandages et se leva pour me laisser seule. Avant de passer la porte elle me donna un dernier conseil. 

- "Emy tout le monde sait que tu es différente au sein de la meute, et je ne chercherai pas à le cacher, certains étaient contre ta venue, tu n'es pas une louve. Mais Guillaume a refusé de te laisser et les garçons ont été très convaincants. Mais du coup le conseil que je peux te donner c'est : essaie de te fondre dans la masse. Chacun y trouve sa place mais elle ne doit pas empiéter sur celle d'un autre."

Elle partit. Je passais la nuit au manoir, le lendemain je n'avais plus rien. Comme les loups je guéris assez rapidement. Je passai une main sur mon visage, rien, aucun coquard ou hématome. J'entendis de l'agitation, je me levais et allai à la rencontre des loups. Je croisai Dylan qui me prit par les épaules et m'emmena déjeuner avec eux. Après le déjeuner je fus attendue dans le bureau de l'alpha. Les deux alphas m'y attendaient, ainsi qu'Amélie et Adam. On me rappela que je pouvais défier l'un des deux. L'oméga me regarda de bas en haut. Je n'arrivais pas à deviner ce à quoi il pensait, son visage était fermé. J'avais jusqu'à ce soir pour donner ma réponse. J'avais eu tout le temps de réfléchir cette nuit. Alors que j'allai répondre que je voulais en rester là, une voix puissante dans ma tête coupa toutes mes pensées pour dire une seule chose : Oméga. J'eus une certitude, ma bête venait de me parler. Je n'étais d'un coup plus si sûre de moi.

Je quittai le manoir peu de temps après et ne revins que le soir. J'en discutais avec les garçons, Dylan se moqua de moi lorsque je lui rapportais la discussion et la réaction qu'avait eut ma bête. Il était en train de rire comme une baleine alors qu'il m'imaginait en train de me battre contre Adam. Je me renfrognais et ne lui adressais plus la parole. J'allai voir Samuel qui était de bon conseil. Je ne savais pas quoi faire. Je ne voulais pas me battre contre l'oméga mais ma bête risquait de se manifester. Finalement elle ne me laisserait pas le choix. Nous en discutâmes sur le chemin qui menait au manoir.