La meute du Dragon

Chapitre 15

Adam m'appela en urgence. Damien venait de se confronter à l'alpha. Le manoir grouillait de monde lorsque j'arrivai. La meute était agitée. Je demandai des nouvelles de Guillaume mais ne pus aller le voir dans sa chambre. Seuls les loups soumis pouvaient voir l'alpha dans ces moments là. Aucun dominant ne pouvait passer devant sa chambre, le risque étant qu'il défie l'alpha dans un moment de faiblesse. Cela pouvait rendre fou un loup de voir l'alpha aussi mal en point. Pour la sécurité de tout le monde, hormis Vanessa, Samuel et Pauline aucun loup ne pouvait voir l'alpha.

Je me tournai vers Dylan qui avait l'air d'être au courant de ce qui venait de se passer. Guillaume s'était retrouvé au même moment que Damien près de la tombe de leur frère. Sa haine avait décuplé et les deux alphas en étaient venus aux mains. C'était plutôt une dispute de famille qu'un véritable conflit entre les meutes, je ne comprenais pas qu'ils soient autant agiter.

- "Généralement, un combat entre deux alphas se finit par la mort de l'un des deux, lança Adam agressif. Emy je peux te voir ?"

Je comprenais maintenant pourquoi la foule était aussi paniquée. Il fallait quelque chose pour les calmer. La faiblesse d'un alpha pouvait perturber les plus jeunes. Je vis Amélie s'occuper d'un loup en pleine crise. S'il se transformait, il risquait d'en entraîner d'autres avec lui, mais l'on craignait qu'il ne puisse plus se contrôler une fois sous sa forme animale. Elle l'emmena dans un coin plus calme et appela Pauline. Les soumis étaient débordés mais prenaient le temps de calmer les loups, en effet leur présence suffisait à calmer l'animal en eux. 

Je suivis Adam dehors. Il voulait qu'on sécurise la maison, on appela Inès et Dylan en renfort. Les Rôdeurs pouvaient très bien attaquer pour venger leur alpha qui devait être dans le même état que le nôtre. 

Le calme revint à la tombée de la nuit. Guillaume s'était endormi, ses blessures étaient en pleine guérison. Nous restâmes tous pour garder le manoir et le protéger des intrus. La bêta et les soumis avaient fini par calmer la meute. Ils étaient tous épuisés. Je relayai Adam qui gardait la maison. Je surveillais à mon tour, restant sur mes gardes, écoutant le moindre bruit, essayant de percevoir le moindre mouvement. J'observai la fenêtre qui donnait sur la chambre de Guillaume. Rien, tout était calme. Je fis le tour plusieurs fois essayant de repérer une nouvelle odeur qui aurait pu trahir la présence d'un Rôdeur. 

Un craquement sec d'une branche venait de se faire entendre. Quelqu'un venait de poser le pied au mauvais endroit. Je fis comme si je n'avais rien entendu et le laissai approcher. Je prévins Adam, mais cela fut plus compliqué. Mon intervention dans ses rêves venait de le réveiller. 

Il s'approcha un peu plus, au bon moment je décidai de lui sauter dessus. Je le plaquai au sol sur le ventre et passai un bras en travers de sa gorge et serrai. J'étais en train de l'étrangler mais je voulais être sûre d'avoir été assez menaçante avant de le relâcher. Il tapa du plat de la main sur le sol pour me signifier de le relâcher. Je reconnu son odeur avant d'entendre sa voix.

- "Emy, c'est moi, Nick, dit il d'une voix étranglée."

Je me relevai vivement et m'excusai. Je lui demandai ce qu'il venait faire là, ce n'était pas vraiment le moment de discuter. Il s'épousseta et se tourna vers moi ... avant d'être une nouvelle fois plaqué au sol par Adam sur le dos cette fois-ci. Il n'avait pas prévu un accueil aussi agressif et lâcha un soupire lorsque son dos rencontra le sol froid. 

- "Nick que venez vous faire ici ?, demandais-je."

Il était toujours sous Adam qui le retenait au sol d'une main sur la gorge. 

- "Tu le connais ?, me demanda Adam.

- Il est venu au restaurant et m'a donné ça."

Je sortis l'écaille de ma poche et la plaçai devant ses yeux. 

- "Emy vous pouvez demander à votre compagnon de me lâcher ?"

Je n'avais pas d'ordre à donner à Adam et il n'était pas mon compagnon.

- "Que venez vous faire ici Nick ?

- Je suis venu voir votre alpha."

Je regardai Adam. Il ne savait pas s'il pouvait le relâcher. Il décida que non et le maintint dans cette position.

- "L'alpha de la meute de la Triade ne peut pas vous voir pour l'instant. Revenez plus tard et prévenez nous avant de débarquer."

Il en eut fini avec Nick et se leva pour le laisser se relever. Adam fit le tour de la propriété pour vérifier que rien n'avait bougé et me laissa donc seule avec cet individu. Je l'accompagnai au portail pour m'assurer qu'il s'en allait. Je ne savais comment aborder la conversation, s'il était ce que je pensais j'avais tant de question à lui poser. Mais un silence pesant s'installa alors que je réfléchissais à ce que je voulais lui demander.

- "Nick, vous êtes vraiment un dragon ?, demandai-je en m'arrêtant au portail."

Il s'arrêta et se tourna vers moi. Son regard me perturba. Je ne savais pourquoi il me fixait sans rien dire. Puis je compris. Je pris son visage en coupe et le tournai vers la lumière de la lune. Il se laissa faire. Ses pupilles étaient anormalement dilatées pour un humain, cela ajoutée à l'écaille que j'avais dans ma poche et j'avais la confirmation que Nick se transformait bien en dragon. Je retirai mes mains de son visage et reculai le temps de mettre mes idées au clair.

- "Comment vous m'avez trouvé ?"

Il resta silencieux à l'écoute de ce qui nous entourait. Je doutais même qu'il ait entendu ma question. Il posa une main sur mon épaule au moment où il  passait le portail. Ma bête s'agita lorsqu'elle sentit sa présence. 

- "Vous devriez retournez auprès des loups. Restez sur vos gardes."

Je regardai ce qui avait retenu son attention mais ne vis rien dans l'obscurité. J'allai lui demander pourquoi il pensait qu'il y avait une menace mais il n'était plus là. Il avait disparu comme la première fois. 

La nuit fut calme. Aucun Rôdeur ne vint aux abords de la maison. Le lendemain l'alpha était encore trop faible pour se montrer à la meute. Lorsqu'il fut complètement rétabli, il emmena la meute en chasse. Cela rassura les jeunes loups qui reprirent leur bonnes vielles habitudes c'est à dire embêter les plus vieux en leur mordillant les mollets ou en leur tirant les oreilles.