Chapitre 17

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J'essayais plusieurs fois de me transformer, mais rien n'y faisait, je n'y arrivais pas. Je ressentais bien cette bête au fond de moi mais c'est comme si elle était loin, impossible à atteindre. Je ne pourrai plus compter sur elle si j'étais en danger. Je me demandais ce qui me rendait incapable de me transformer. A chaque fois que j'essayais, mes poignets se mettaient à me brûler à l'endroit où j'avais ces fameuses marques. Il faudrait que je demande à Nick, peut être qui lui savait. Malheureusement il ne m'avait laissé aucun moyen de le contacter.

Alors que tout le monde dormait  dans le manoir, je fis une petite escapade nocturne. J'ouvris la fenêtre de ma chambre et enjambai le rebord. Je m'agrippai et me laissai tomber sur le sol terreux. En sortant par la porte d'entrée je devais passer devant la chambre des alphas et je ne voulais surtout pas les réveiller car ce que j'allai faire n'était pas validé par eux. Je passai sous leur fenêtre aussi discrètement que possible. Je pris rapidement la direction du bosquet. 

J'hésitai quelques secondes avant de franchir la limite du territoire. Je me demandais si comme la dernière fois Guillaume allait sentir que je quittai le territoire. J'essayai de me repérer mais ne savais plus quel chemin ma bête avait emprunter la dernière fois. Je grimpais à un sapin, une fois au sommet j'essayai de repérer la fumée de cheminée qui m'avait indiqué l'emplacement de leur maison la dernière fois. Dans la nuit sans la vision améliorée de ma bête j'avais du mal à la trouver mais je la repérai enfin et descendis de mon perchoir. Je m'avançai prudemment. J'étais en terrain inconnu et je ne pouvais compter que sur moi-même.

J'arrivai à un cours d'eau. Je me souvenais l'avoir déjà traverser. Mais le temps de passer je serai à découvert, il fallait que je sois rapide et discrète. Je repérai les rochers qui dépassaient de l'eau que j'avais précédemment utilisé. J'attendis d'être sûre que personne ne m'entourait et franchis l'obstacle. Je remerciai mentalement Adam de m'avoir entraîner. 

Je m'enfonçai à nouveau dans la forêt. Un peu plus tôt dans la journée, j'avais emprunter la carte de l'ancien territoire qui comprenait le nôtre et le leur. Il ne me restait plus qu'une ligne droite avant de tomber sur leur repère.

Pour plus de sûreté je grimpai une nouvelle fois à un arbre et observai à cette distance la maison devant moi. Il faisait sombre, je ne distinguais que des formes mouvantes. Je tendis l'oreille. J'entendis quelqu'un se débattre. Deux loups essayèrent de la retenir et de la bâillonner mais elle se débattait férocement. Soudain elle ne bougea plus. Ils la transportèrent à l'intérieur où ils disparurent. Le calme revint. J'attendais d'être sûre que personne n'arrive à l'improviste et m'avançai vers la maison. Bientôt j'arrivai sur une branche qui surplombait le toit de leur maison. Je me lâchai et m'avançai vers une fenêtre de toit. Je ne vis rien à l'intérieur. Je décidai de redescendre et fis le tour de la maison. Je découvris une porte à l'arrière. Je restai attentive. J'étais tellement absorbée par ce qui se disait à l'intérieur que je fis abstraction de se qui se passait autour de moi. Il avait attiré une lionne, ils allaient maintenant procéder aux ... tests ? De quels tests parlaient ils ?

Je n'entendis personne approcher, mais quelqu'un se colla à mon dos. Vu la carrure j'en déduis qu'il s'agissait d'un homme. Je sentais son souffle dans ma nuque. Je n'osai pas bouger. Je restai pétrifiée un moment.

- "Tu n'aurais jamais du venir, mon ange, souffla t-il."

J'étais prise au piège. En venant ici, je voulais obtenir des informations. Je voulais savoir pourquoi Guillaume se méfiait tant de lui et de ce qu'il pouvait faire. Je n'avais pas imaginer tomber sur leur alpha. Maintenant que je me retrouvais dans cette situation je ne savais comment réagir. Je n'allai pas crier au risque d'attirer d'autres Rôdeurs surtout qu'il n'avait encore rien tenté. Mais je m'imaginai mal me laisser faire et le laisser m'attraper. Il fallait que je m'éloigne de lui. Je n'avais pas envie d'être dans la même situation que la lionne un peu plus tôt. Je ne savais pas ce qu'ils leur faisaient à l'intérieur mais elle ne devait pas crier pour rien.

Je jouais la carte de la surprise. Je lui envoyai un super kick, me retournai et le poussai avant de prendre les jambes à mon cou. Je me dirigeai au pas de course vers le cours d'eau que j'avais traverser.

Un poids lourd atterrit sur moi. Je fus plaquée au sol face contre terre sans pouvoir bouger. J'avais la tête à quelques centimètres de l'eau. Je repoussai le sol dans l'espoir de me libérer de son emprise mais il était bien trop lourd. C'est dans cette situation de danger que ma bête se réveilla enfin de son long sommeil. Je mordis son bras à l'aide de mes crocs acérés et sentis le gout de son sang dans ma bouche. Je glissai difficilement un bras dans mon dos et sortis les griffes. Je lui transperçai l'abdomen. Il me relâcha enfin, je roulais sur le coté et me relevais pour traverser le cours d'eau. Je me doutais qu'il avait prévenu sa meute et qu'ils devraient arriver d'une seconde à l'autre. 

Il me rattrapa bien vite et m'agrippa alors que je sautais un rocher. Je perdis l'équilibre et tombais dans l'eau en l'entraînant dans ma chute. C'était peu profond mais l'eau était glacée. Je me débattis alors qu'il essayait de me bloquer les bras. J'étais en dessous de lui et dans cette position il pouvait facilement me noyer. Je passais les jambes entre nous et le repoussai. Je me libérai et lui envoyai un coup de pied qu'il accueillit au menton. Je m'éloignai de lui et sortis de l'eau. Les Rôdeurs arrivaient par la maison et se retrouvaient maintenant au bord de la rive.

Je courais dans les bois. Ils allaient finir par me rattraper. J'eus une idée. Mes griffes étaient toujours sorties, prête à me servir. Je grimpai vivement à un arbre et atteints le sommets en quelques secondes. A travers le feuillage des branches il serait plus difficile de me retrouver. J'évoluais en hauteur, m'arrêtant de temps en temps pour écouter leur pas. Je fus soulagée de constater qu'ils avaient perdu ma trace. Je fus sur le territoire en quelques minutes. 

Étrangement la baignade dans l'eau glacée m'avait donné chaud. Maintenant que l'adrénaline retombait et que je me retrouvais en sécurité sur le territoire, je me mis à trembler de froid. Je redescendis et courus jusqu'au manoir. 

Guillaume m'attendait les bras croisés, il ne paraissait pas du tout fatigué en revanche il était très, très en colère. 

- "Qu'est-ce que tu faisais dehors à cette heure là ? Et ne me mens pas, j'ai déjà une petite idée sur ton escapade nocturne."

Je ne répondis pas. Je me sentais un peu honteuse à présent. 

- "J'ai retrouvé ça dans ta chambre, dit il en jetant la carte sur la table entre nous." Il se rendit compte de mon état. "Pourquoi t'es trempée ?, demanda t-il.

- Je me suis baignée ..."

Je voyais bien qu'il essayait de se contenir mais il explosa. Il voulut connaître mes péripéties sur le champ. Je ne songeais pas un seul instant à lui mentir, cela l'aurait rendu encore plus furieux.

- "Mais pourquoi tu es allée là-bas ? Je t'avais pourtant interdit d'y aller !"

Notre discussion houleuse venait de réveiller les habitants de cette maison. Bientôt nous fûmes rejoint par Vanessa, Adam et Amélie. 

Je racontai ce que je venais de voir. J'y étais allé pour avoir des réponses. Je voulais savoir ce que Damien faisait aux non-loups. Et ce que j'avais vu venait de me conforter dans l'idée d'y retourner et de sortir les métamorphes de cet endroit. 

Je ne sais pas ce qui le mit encore plus en colère mais je me dis qu'il fallait que je ferme ma bouche. Je tentais pourtant de me justifier en lui disant qu'ils ne se gênaient pas pour venir sur le nôtre. J'avais l'impression d'être une enfant disputée par son père. Il me hurla dessus. J'étais inconsciente. Il m'auraient fait quoi si je n'avais pas réussi à les semer ?

- "Mais on ne peut quand même pas laisser tomber ces métamorphes !

- Emy, je te demande de ne pas te mêler de ça, je te l'ai dit je gère la situation. Tu n'y retournes plus, c'est bien compris ?"

Je voulus faire une objection, moi aussi je voulais participer à l'attaque qu'il allait mener, mais son regard me dissuada de tout commentaire. J'acquiesçai. Il m'ordonna de remonter dans ma chambre. Je changeais mes vêtements mouillés et me couchais.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 21, 2020 ⏰

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