7h02 avant la fin
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Le salon. Bad Guy de Billie Eilish. Les lumières suivent le rythme de la musique. Rouge Jaune Bleu Vert à un rythme effréné. Harry est appuyé contre le mur. Le seul à ne pas danser. Son visage est recouvert par les couleurs. Elles semblent l'empêcher de respirer. Pourtant, son expression reste étrangement fixe et inanimée. Dans ses yeux se reflètent les corps qui dansent. Il sent le mur trembler derrière lui. La musique pulse jusque dans ses veines, liquide et épaisse.
Il ne bouge pas, jusqu'à ce qu'un garçon déguisé en Dracula tombe presque sur lui. Alors, déséquilibré, il se retient à son bras pour ne pas tomber. Le garçon lui sourit, s'excusant. Du faux sang coule sur sa bouche.
DRACULA : Pardon... Monsieur Pirate.
HARRY : Harry.
DRACULA : Hein ?
HARRY : C'est mon prénom. Harry. Je ne suis pas vraiment un pirate.
Ils sont obligés de crier un peu, à cause du volume de la musique. Le garçon le fixe en souriant, visiblement déstabilisé.
DRACULA : Je sais que tu n'es pas un pirate... On est tous déguisés.
Harry hoche la tête. Son regard se décroche de celui du faux Dracula, qui repart danser après lui avoir jeté un dernier coup d'oeil dubitatif. La musique change. Harry ne connaît pas celle-ci. Il se met à marcher dans la pièce, longeant le mur. Il atteint le buffet, prend une coupe de champagne. Assise sur une chaise, une fille habillée en poupée vaguement inquiétante l'observe sans rien dire. Il s'approche.
HARRY : Tu ne danses pas ?
FILLE : Toi non plus.
HARRY : Est-ce que tu es Mathilde ?
FILLE : C'est moi.
HARRY : Ma mère aime beaucoup ton déguisement. Elle m'en a parlé tout à l'heure.
MATHILDE : Et toi ?
HARRY : Quoi ?
MATHILDE : Tu l'aimes ?
HARRY : Ça va.
La fille a un petit rire.
MATHILDE : Tu es spécial toi. On me l'avait dit.
HARRY : Spécial ?
MATHILDE : C'est le mot qu'on prononce quand on parle de toi.
HARRY : Qui parle de moi ?
MATHILDE : Les gens... Tu les connais. Mes parents adorent les ragots, par exemple.
HARRY : Je ne vois pas ce qu'il y a d'intéressant à dire sur moi.
MATHILDE : Ils disent que tu es malade. C'est l'autre mot.
Harry ne répond pas. C'est comme s'il n'avait pas entendu. Pourtant, Mathilde sait que ce n'est pas le cas. Elle observe le profil du jeune homme, parfaitement dessiné dans la lumière crue des néons. Son maquillage rend ses traits très blanc, sûrement bien plus qu'ils ne le sont en réalité. Ses yeux sont d'un vert presque translucide. Elle le trouve beau. Elle avait hâte qu'il vienne lui parler... C'est peut-être pour ça qu'elle est restée assise, sans danser. Elle savait qu'il finirait par s'approcher.
Et puis, à nouveau, Harry concentre son attention sur elle. Ses sourcils sont légèrement froncés. Il prend une gorgée de champagne et marmonne.
HARRY : Je trouve ça ridicule.
MATHILDE : De danser ?
HARRY : Oui. Tout. Les déguisements et... Le reste.
MATHILDE : Mais toi aussi, tu es déguisé.
HARRY : C'est ma mère qui m'a forcé à mettre ça.
MATHILDE : Tu parles d'elle comme si tu la détestais.
Le regard d'Harry erre sur les corps qui dansent. Il pince un peu les lèvres, hausse les épaules. L'avouer n'est pas très difficile.
HARRY : C'est le cas.
MATHILDE : Pourquoi ?
HARRY : Je n'ai pas envie d'en parler.
Mathilde, à son tour, se tait. Elle observe Harry finir sa coupe de champagne, puis en prendre une autre. Quand la musique change à nouveau pour laisser place à Thriller de Michael Jackson, elle se lève et prend la main libre du jeune homme dans la sienne.
MATHILDE : Viens. Allons ailleurs.
Harry la suit. La porte du salon se referme derrière eux.
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THE DEVIL IN MY BRAIN (whispering my name)
أدب الهواةOS LARRY STYLINSON // C'est la nuit d'Halloween. La nuit a remplacé la lumière. Lucifer rôde.