SCENE VIII

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2h09 avant la fin


C'est toujours la chambre d'Harry. Il fait plus chaud. Une chaleur moite et épaisse. Les draps ont l'odeur des peaux humides de sueur, et de l'amour. Louis est allongé prés d'Harry, sur le flan. Il le regarde, serein, apaisé. Sur sa bouche, un sourire flotte.

Harry a les yeux un peu flous. Il a l'air ailleurs. Il est comme ça depuis qu'il s'est réveillé. Il fixe Louis, l'air un peu béat, plein d'une adoration folle. Sa main droite caresse le ventre du jeune homme, avec lenteur.

HARRY (la voix basse): J'ai envie de te dire que je t'aime.

LOUIS : Pourquoi tu ne le dis pas ?

HARRY : Parce que tu trouverais sûrement ça stupide. On se connaît depuis quelques heures.

LOUIS : Je ne trouve pas ça stupide.

HARRY : Si je te disais que je t'aime, qu'est-ce que tu répondrais ?

LOUIS : Essaye, tu verras.

Harry se mordille la lèvre. Il regarde Louis, et ses yeux brillent, mais pourtant, il ne dit rien. Ses doigts descendent un peu, retracent le nombril du jeune homme, s'arrêtent sur une petite marque plus sombre, en haut de sa hanche.

HARRY : C'est un tatouage ?

LOUIS : Non. Une tâche de naissance.

HARRY : Elle est rouge.

LOUIS : Depuis toujours... Qu'est-ce que tu fais ?

HARRY : Je l'embrasse.

Louis ferme un peu les yeux. Il pose sa main sur les cheveux de Harry, le laisse embrasser la tâche, la redessiner avec sa langue. Il a encore envie de faire l'amour. De prendre Harry contre le mur, sur le sol, de tout dévorer de lui, de le faire pleurer de plaisir à nouveau. Il n'aurait jamais pensé que ce serait si fort, si intense... Il frissonne.

LOUIS : Harry ?

HARRY : Hm ?

LOUIS : Dis-moi que tu m'aimes.

Harry se redresse. Il laisse sa main sur la hanche de Louis, son pouce caressant son os, lentement.

HARRY : J'ai trop bu. Je ne sais pas si ce que je dis, si ce que je ressens, si ce que je suis là maintenant est réel.

LOUIS : Tu n'as pas trop bu. Je t'ai embrassé et tu n'avais pas le goût de l'alcool. Je crois que tu n'as jamais été autant toi que maintenant.

Harry reste un moment silencieux. Sa main continue de caresser la hanche de Louis, descend un peu sur sa fesse.

HARRY (murmurant) : Je t'aime. Je t'aime comme on aime un humain de passage, soudainement, en sachant qu'au petit matin, il ne restera rien de ce qu'on a ressenti. Je t'aime et je t'ai aimé à l'instant où tu as levé les yeux vers moi, à l'instant où j'ai vu tes pupilles de chat, à l'instant où tu as posé ta main sur la mienne, sur la bouteille.

Louis prend son menton entre ses doigts. Il pose son pouce sur ses lèvres. Harry cesse de parler. Il le regarde, et dans le noir, ce regard a une intensité toute particulière.

LOUIS : Je ne veux pas être seulement de passage.

HARRY : Je ne peux pas t'aimer pour toujours.

LOUIS : Pourquoi ?

HARRY : Ma mère me tuerait. Et... Je suis malade. Je deviendrais vite un poids pour toi.

THE DEVIL IN MY BRAIN (whispering my name)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant