Chapitre 2

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\Flashback/

La nuit est devenue une compagne cruelle, elle s'étend tel un voile sombre sur nos existences déjà éprouvées. Il est si tard pour que rester éveillée... Je m'en rends compte, alors que mes pensées se déversent sur ce papier dans l'obscurité qui m'entoure. Tu dois sûrement être plongée dans le sommeil à cette heure-ci, loin de toute cette douleur qui m'habite, loin de ces mots que je ne peux prononcer que dans le silence de la nuit.

Peut-être as-tu remarqué récemment que je ne mangeais plus... Que mes pas étaient devenus plus lourds, mes sourires plus rares, presque fantomatiques. Je me terrais dans ma chambre, non pas pour me reposer, mais pour échapper à la réalité qui me semblait insupportable. Je ne parlais à personne, perdu dans un océan de désespoir où même le simple acte de sourire semblait être une tâche trop lourde à accomplir. Je faisais semblant de t'écouter, d'être présent, mais mon esprit était ailleurs, prisonnier de pensées sombres et de tourments indicibles. Je faisais semblant d'être malade, mais la maladie qui me rongeait n'était pas physique, elle était bien plus profonde, bien plus insidieuse. Je simulais simplement la vie, en attendant que chaque jour passe, en espérant que peut-être demain serait meilleur, mais en sachant au fond de moi que rien ne changerait jamais.

Il y a trois ans, mon âme a été volée... Arrachée de mon être sans la moindre pitié, laissant derrière elle un vide béant que rien ne semble pouvoir combler. Ce jour-là, l'innocence a été brisée, la confiance a été trahie, et depuis lors, je me suis senti perdu, déchiré entre l'ombre de ce qui était et l'incertitude de ce qui serait.

Il faisait si sombre ce jour-là... Les nuages noirs avaient envahi le ciel, présageant la tempête qui allait s'abattre sur ma vie. Et lui, il était là, insaisissable, impitoyable, incarnant toutes les peurs qui hantaient mes nuits. La pluie tombait en rafales, comme des larmes versées par le ciel lui-même, alors que je courais à en perdre haleine, espérant échapper ne serait-ce qu'un instant à cette terreur qui me poursuivait sans relâche. Mais il m'a attrapé, son emprise glaciale m'enveloppant tel un linceul, et malgré tous mes efforts, je n'ai pas su me libérer...

J'ai hurlé de toutes mes forces, ma voix se brisant dans l'obscurité, mais mes cris sont restés lettre morte, perdus dans le tumulte de la nuit. Personne n'est venu à mon secours, personne n'a entendu mes appels désespérés, et je me suis retrouvé seul, face à lui, face à l'horreur qui m'attendait.

Il a jeté mon téléphone au sol, brisant le lien fragile qui me reliait au monde extérieur. Il a écrasé mon unique espoir, réduisant en poussière toutes les illusions de secours qui m'avaient habité. Et malgré mes cris, malgré mes larmes, il m'a emmené chez lui, loin de tout ce qui m'était familier, loin de tout ce qui représentait la sécurité et le réconfort, me laissant seul avec mes tourments, mes peurs, et mes regrets.

Dans l'obscurité étouffante de cette chambre, où la seule lumière vacillante émanait d'une mince lueur de lune à travers la fenêtre, j'ai senti le poids insupportable de la terreur s'abattre sur moi. Ses mots résonnaient dans l'air lourd, chargé de menace et de violence, comme des lames aiguisées prêtes à déchirer mon âme fragile. Il m'a menacé de mettre fin à ma vie, de briser mes espoirs et mes rêves d'un simple mouvement de ses mains cruelles.

Son image, déjà floue dans mon esprit tourmenté, semblait lointaine, impuissante face à la menace qui pesait sur moi. J'ai fermé les yeux, priant dans le silence étouffant de cette nuit sans fin. Mais même mes supplications semblaient se perdre dans le vide, étouffées par la présence oppressive qui se dressait devant moi.

DétruiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant