Chapitre 5

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\Début de la lettre/

Je me demande souvent si vous pensez à moi, comme moi je pense à vous. Chaque jour qui passe, cette question me hante, me ronge de l'intérieur. Je n'arrête pas de vous avoir en tête. Vous êtes constamment avec moi, vous me suivez partout, comme une ombre inséparable. Chaque jour, chaque nuit, à chaque instant, vous hantez mes pensées. Même dans les moments les plus banals de ma vie, votre souvenir est là, omniprésent, pesant.

Chaque minute qui passe, je pense à vous. Votre absence me pèse tellement que parfois, je me dis que j'aurais mieux fait de mourir à la naissance ou de ne jamais venir au monde. Peut-être que, dans ce cas, vous seriez toujours là, et je ne connaîtrais pas cette douleur incessante, cette peine sans fin. Vous seriez là pour me guider, pour me réconforter, pour partager avec moi les joies et les peines de la vie. Mais hélas, ce n'est qu'un rêve, un désir impossible.

Vous savez, je n'ai jamais trouvé les mots justes pour exprimer ce que je ressens. Les mots me manquent, et ceux que je trouve semblent toujours insuffisants, maladroits. C'est pour cela que je vous écris des lettres. Dans ces lettres, je peux essayer de mettre en mots ce que mon cœur crie en silence. Je sais bien que vous ne les lirez sûrement jamais et qu'elles resteront à jamais enfermées dans ma boîte, poussiéreuses et oubliées. Mais laissez-moi vous écrire, car c'est tout ce qu'il me reste. Écrire à vous, même sans réponse, même sans espoir, me donne un semblant de réconfort, une illusion de présence.

J'ai toujours été incapable de retenir les gens qui comptaient pour moi. Ils finissent toujours par partir, me laissant seul avec mes regrets et mes questions sans réponse. Vous en êtes la preuve la plus douloureuse. Vous, qui étiez tout pour moi, vous m'avez laissé. Et depuis, il n'y a plus rien qui puisse combler ce vide, cette absence insoutenable.

Il est temps que tout cela s'arrête. Je suis épuisé, maman. Épuisé de lutter contre cette douleur, contre cette solitude. Chaque jour est une épreuve, chaque nuit un cauchemar. Je ne sais pas combien de temps encore je pourrai supporter cela. Mon cœur est lourd, si lourd, et l'idée de continuer sans vous me semble insurmontable.

Je voudrais tant que les choses soient différentes, que vous soyez encore là, que je puisse entendre votre voix, sentir votre étreinte. Mais je sais que ce n'est pas possible, que ce souhait est vain. Alors je vous écris, encore et encore, dans l'espoir insensé que quelque part, vous puissiez m'entendre, me comprendre.

Je suis fatigué, maman. Fatigué de cette vie sans vous, de ce monde où vous n'êtes plus. Je ne sais pas comment avancer, comment trouver la force de continuer. Tout ce que je sais, c'est que vous me manquez terriblement, chaque jour un peu plus.

\Fin de la lettre/

PDV : Willow

Je me réveillai avec un mal de crâne lancinant, ma peau moite de sueur. En ouvrant les yeux, je réalisai que je me trouvais dans une chambre étrangère, loin d'être la mienne. Fronçant les sourcils, je me redressai lentement, tâchant de ne pas faire de bruit. Prudemment, je quittai le lit et me dirigeai vers la porte que j'ouvris avec une discrétion infinie, espérant passer inaperçue.

Je descendis les escaliers sur la pointe des pieds, chacun de mes sens en alerte maximale. L'atmosphère était lourde et silencieuse, amplifiant chaque craquement du bois sous mes pas précautionneux. Alors que je progressais prudemment, des voix indistinctes commencèrent à résonner depuis le rez-de-chaussée. Surpris par ce murmure soudain, je tressaillis et, dans un instant de panique, perdis l'équilibre.

Mon pieds glissa sur une marche, et avant que je ne puisse me rattraper, je fus emporté dans une chute incontrôlable. Les marches défilèrent à une vitesse vertigineuse alors que je dévalais les escaliers, chaque impact résonnant comme un coup de tonnerre. L'air me manquait et, en un instant interminable, ma tête heurta violemment le sol en bas, me coupant le souffle et arrachant un cri de douleur à mes lèvres.

Étendu sur le sol froid, la douleur irradiait de ma tête et brouillait mes pensées. Les voix, plus proches maintenant, continuaient à murmurer, indifférentes à ma chute spectaculaire. Mes muscles étaient engourdis, mon esprit embrouillé, et tout ce que je pouvais faire était de rester allongé là, complètement sonné. Je maudissais ma maladresse, me demandant comment j'avais pu en arriver là, dans cette maison inconnue, plongé dans une situation aussi absurde et douloureuse.

Chaque tentative de mouvement ravivait la douleur, me forçant à rester immobile et à réfléchir à ce qui s'était passé. Pourquoi étais-je ici ? Comment avais-je pu me retrouver dans cet état lamentable ? Les souvenirs de la nuit précédente étaient flous, fragmentés, et semblaient s'échapper à chaque fois que j'essayais de les saisir.

J'entendis des pas précipités se diriger vers moi, mon cœur battant la chamade. La douce voix de Claire résonna dans l'air, mêlée à celle, plus grave, de Liam.

Claire : Mon Dieu, Willow ! S'exclama Claire en courant vers moi.

Elle s'agenouilla à mes côtés, son visage marqué par l'inquiétude.

Liam se pencha doucement pour m'aider à me redresser sans aggraver mes blessures.

Liam : Tu as mal quelque part ?  Demanda-t-il avec une tendresse qui contrastait avec l'urgence de la situation.

Je les regardai, clignant des yeux, encore étourdie par ma chute. La douleur pulsait dans ma tête, et en levant ma main, je sentis un liquide chaud et poisseux. Je la retirai pour découvrir du sang.

Willow : Merde, je me suis ouverte la tête... Murmurai-je, la voix tremblante. Je suis vraiment une putain de conne.

Claire, les larmes aux yeux, sortit un mouchoir de sa poche et tenta de tamponner doucement la plaie.

Claire : Ne dis pas ça, Willow. C'était un accident.

Liam me tend la main et m'aide à me relever avec douceur, me guidant prudemment vers le canapé. En m'asseyant, je prends un moment pour observer la pièce qui m'entoure. Elle est chaleureuse et accueillante, décorée de nombreux cadres photo qui ornent les murs. Chaque cadre contient des souvenirs d'une famille heureuse, capturés dans des moments de joie et de complicité.

Alors que mes yeux parcourent ces images, je sens une vague d'émotion monter en moi. Je baisse la tête, mordillant ma lèvre pour retenir les larmes qui menacent de couler. La vue de ces photos, de cette famille comblée, m'étreint le cœur d'une douleur aiguë. Elle me rappelle cruellement que je suis désormais seule, sans personne pour partager mes joies et mes peines.

La comparaison entre cette vie remplie d'amour et la solitude qui m'envahit est accablante. Je suis confrontée à une réalité difficile : l'absence de proches autour de moi. Cette prise de conscience rend ma situation encore plus poignante, me laissant face à un sentiment de vide et d'isolement profond.

Quelques minutes plus tard, Claire revient avec tout le nécessaire pour me soigner. Elle commence doucement à désinfecter ma plaie, ses gestes précis et attentionnés apaisant légèrement la douleur. Elle travaille avec une délicatesse évidente, effectuant chaque étape avec soin. Une fois les soins terminés, elle me sourit chaleureusement, comme pour m'encourager. Puis, elle se retire discrètement, me laissant seule avec Liam, qui reste à mes côtés pour me soutenir.

Liam : Alors... 

A Suivre...

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