Chapitre 4

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\Début de la lettre/

Au fil du temps, je me questionne sur la pertinence de votre absence dans ma vie. Une sensation d'avoir perdu quelque chose m'envahit, au point de m'égarer dans mes bonnes manières. Bonjour, maman, papa...

Encore une lettre destinée à se perdre dans le vent, car je n'aurai jamais le courage de la déposer sur votre tombe. Une énième missive, comme celles que j'écrivais, accompagnée d'une énième larme et d'une énième bouteille. Jamais je ne suis aussi sincère et touchée que lorsque je parle de vous, alors pardonnez-moi si mes mots semblent acérés.

Depuis que vous avez quitté ce monde, un vide immense s'est creusé dans mon cœur, une absence insurmontable qui me hante jour et nuit. Chaque instant est imprégné de votre absence, chaque souffle étouffé par le poids de votre départ. Je me sens comme un bateau dérivant sans cap, perdu dans les eaux tumultueuses de la vie, sans le phare rassurant de votre amour pour me guider.

Écrire ces mots est une tentative désespérée de communiquer avec vous, même si je sais que vous ne pourrez jamais les lire.

Je n'ai jamais réussi à me défaire de ce sentiment de culpabilité. Je m'accroche toujours à l'idée que c'est de ma faute, que vos derniers instants avant de fermer les yeux étaient tournés vers votre fille. La culpabilité me ronge, comme un poison insidieux qui s'infiltre dans chaque fibre de mon être. Je me blâme pour votre départ, pour chaque erreur, chaque omission, chaque moment où j'aurais pu être meilleure, être là pour vous.

Je me dis que si j'avais pu m'échapper, vous seriez peut-être encore là, que papa ne se serait pas endormi aux volant de la voiture. J'aurais dû être à la maison, je n'aurais jamais dû sortir... Scott ne cesse de me répéter que tout cela est ma faute, que je suis responsable de votre perte, et chaque mot qu'il prononce est comme un coup de poignard dans mon cœur meurtri.

Chaque hôpital que je traverse réveille en moi les souvenirs douloureux de votre agonie, de votre lutte pour la vie. Le bruit des machines, l'odeur âcre des désinfectants, tout me ramène à ce moment où j'ai vu votre vie s'échapper lentement de vous, impuissante, désespérée, brisée.

Je donnerais n'importe quoi pour revenir en arrière, pour effacer le passé, pour vous serrer une dernière fois dans mes bras et vous dire combien je vous aime, combien vous me manquez, combien ma vie est vide sans vous. Mais je sais que c'est impossible, que vos voix ne retentiront plus jamais dans cette maison qui résonne maintenant de silence et de solitude.

Chaque battement de cœur est un rappel de cette douleur, chaque souffle un murmure de regrets étouffés. Je suis désolée, désolée de ne pas avoir été assez, de ne pas avoir su les protéger, de ne pas avoir su être là. Et dans ce tourbillon de regrets, mon esprit se brise, laissant derrière lui un champ de ruines où fleurissent les fleurs fanées du chagrin.

\Fin de la lettre/

PDV : Willow

Je lève mes yeux vers lui, perçant le voile de mes larmes, cherchant désespérément un réconfort dans son regard. Mais au lieu de cela, je suis submergé par une vague d'émotions brisantes. Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi ne puis-je pas simplement effacer toutes ces douleurs de ma mémoire, les reléguer au statut de simples chimères d'une nuit ?

Willow : Si seulement tu ne m'avais pas retenu ce jour-là. Murmuré-je entre deux sanglots.

Mes mots étouffés par l'étau de la tristesse.

Willow : Je serais enfin libre, libéré de l'emprise de mes cauchemars incessants.

Sa voix, empreinte de regrets et de compassion, s'élève doucement dans la pénombre qui nous entoure.

Liam : C'est à cause de Scott, n'est-ce pas ? Je regrette profondément, mais je ne pouvais pas te laisser partir. Je ne pouvais tout simplement pas rester là à te regarder sauter dans l'abîme. Cette décision m'aurait hanté pour le reste de mes jours.

Non, il ne comprend pas, ce n'est pas mon frère. Mais lui, il m'a pris tout ce qui m'était cher,  il ma tout enlever, mais personne ne comprend. C'est de plus en plus insupportable, la douleur et si intense. Je dois partir, je dois m'échapper, c'est impératif. Je refuse de me laisser encore engloutir, de rester enchaîné à lui...

PDV : Liam

Elle se lève, son visage marqué par une terreur indicible. Les ombres dansent dans ses yeux, révélant un tumulte intérieur que je ne saurais déchiffrer. Quels tourments la hantent ? Quels sombres secrets enveloppent son existence ? Je me sens investi d'une responsabilité profonde, celle d'être son havre de paix dans cette tempête qui la consume.

Le jour où j'ai croisé son regard, au bord du précipice, mon cœur a fait une halte, comme suspendu entre la peur et l'espoir. La vision de sa fragilité m'a ébranlé au plus profond de mon être, semant en moi une inquiétude lancinante. Depuis qu'elle est parti de chez moi, comme une ombre furtive dans la nuit, elle hante mes pensées, telle une énigme à déchiffrer. Son absence est un vide insoutenable, une absence qui résonne dans les murs de ma maison comme un écho funeste.

Elle m'intrigue, bien au-delà de ce que j'aurais pu imaginer. À travers ses silences, ses regards égarés, je perçois les fissures de son âme, les cicatrices invisibles qui la marquent profondément. Elle est comme une fleur fanée, privée de sa splendeur passée, égarée dans les méandres de son propre désespoir. Quelque chose en elle s'est brisé, une part d'elle-même qui s'est évanouie dans les ténèbres de son histoire.

Mon cœur se serre à l'idée de sa souffrance, de son isolement. Je ressens le besoin impérieux de lui offrir refuge, de lui tendre la main dans ce dédale d'ombres et de douleur. Peut-être, à travers ma présence, trouvera-t-elle un réconfort, une lueur d'espoir dans cette nuit obscure qui l'enveloppe. Je suis prêt à l'accompagner sur le chemin de la résilience, à être son phare dans la tempête, car en elle réside une beauté brisée qui mérite d'être révélée, une âme blessée qui aspire à la guérison.

Elle se met à trembler violemment, et je la vois chanceler, à deux doigts de tomber. Je me précipite pour la rattraper juste à temps. Ses paupières se ferment lentement, emportée par le poids du stress qui l'accable. Avec précaution, je glisse une main sous ses cuisses et l'autre sous son dos, la soulevant délicatement dans mes bras. Je décide de la ramener chez moi, où elle pourra enfin trouver le repos dont elle a tant besoin.

Éléonore : Se tourne vers moi, l'air inquiet. Tu penses qu'elle va bien ? Et pourquoi Scott s'intéresse-t-il à elle ? Je ne comprends pas, il a toujours semblé si gentil. Dit-elle, visiblement désorientée.

Je prends une profonde inspiration avant de répondre, tentant de dissimuler mon propre trouble.

Liam : Écoute, je n'en sais rien, mais une chose est sûre, elle ne va pas bien. Nous devons l'aider. Le jour où elle a envisagé de sauter, elle était déterminée. Et qui sait, elle pourrait être à deux doigts de recommencer à tout moment. Je vais la ramener chez nous.

Sans attendre de réponse, je quitte ma sœur et me dirige vers ma voiture. Je l'installe côté passager avant de prendre place du côté conducteur. Le moteur ronronne doucement alors que je nous conduis vers notre domicile, déterminé à lui offrir le réconfort dont elle a tant besoin.

A Suivre...

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