Mémoire Léthargique

𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎

Dans une contrée lointaine et peuplée d'arbres immenses, le chant des oiseaux animait la sérénité de ce lieu. Je courais là où le vent m'emmenait sans tenir compte des potentiels obstacles sur mon chemin. Je vis tout un regroupement d'oiseaux dans le ciel se dirigeant ensemble dans ma direction. J'avais une idée en tête, j'étais en quelque sorte dirigée par cette idée qui m'obsédait tant. Ma vie était un long métrage que j'observais, je ne contrôlais aucun de mes faits et gestes. Le sentiment de liberté fleurissait en moi chaque fois que je m'en approchais un peu plus. Je respirais enfin car à cet instant précis la solitude était un besoin. En ce temps maussade, les éclaircies reflétaient pour moi, un pur exil. Pourtant, ma vie me convenait terriblement, j'avais tout ce dont une adolescente pouvait rêver : une famille aimante et une multitude d'amis. Au plus profond de moi-même je souhaitais m'évader de cette perfection incessante d'entrer dans un monde monochrome. C'est pour cela qu'en me dirigeant vers mes envies la nuit tombait et le brouillard s'installait.

Étais-je folle de vouloir de la mélancolie dans mon Univers ? Le bonheur est une chose que beaucoup recherchent, alors pourquoi courrais-je dans le sens inverse ? De titanesques bouts de bois étaient disposés par milliers sur le sol. Le calme résidait dans cette forêt, tellement que le bruit des branches résonnait lorsque l'on marchait dessus. L'oiseau rapace solitaire qu'est la chouette me fascine, ce mystérieux animal me fixait avec son profond regard noir et magnétique. Le vide dans ses yeux m'attira', une force me tira à l'intérieur, comme si je tombais de haut. L'immense vide dans lequel j'étais, je vis une petite lueur blanche lointaine et paraissant presque inatteignable. Comme un long tunnel avec une sortie lumineuse. J'étais à priori simplement rompue avec moi-même.