U L T I A. [I]

XIX.

XIX.

... - Fais pas ça, stp.

Je sursaute, mes mains tiennent brusquement et fermement les bords de la fenêtre. J'ai comme l'impression de me rendre compte du vide qui est sous mes pieds. Mes yeux rencontrent ceux de ma mère qui s'est effondrée, mon frère est parti également en courant suivi de près par Wazeul.

... - Pense à ta mère Ultia. Pense à ton... Ton mari. Pense à ton frère.

- Je... Émir j'veux mourir... Dis-je en me penchant vers l'avant.

Peu m'importe que ce soit Émir, je m'en fous de lui il verra mon pire côté. Elle est loin la gentille Ultia qui lui donnait à manger quand sa mère en réclamait. Parce que oui... Émir, je le connais et Taïr ne l'aime pas, et je me demande aussi pourquoi il a fait genre de ne pas me connaître à la salle.

Bref ... Là tout de suite ...

Tous mes sens sont aux aguets, j'ai le nez qui coule, le visage baigné de larmes, le coeur battant et le corps tremblant.

Je suis à quelques secondes de me laisser tomber, j'ai peur mais en même temps j'ai l'impression que le sol m'appelle, il m'attire.

ÉMIR - Écoute moi, on les a arrêtés, on a arrêté Djibril et Selena, ils ne te feront plus jamais rien.

Et mon fils ?

- Et tu... Tu peux me ramener mon fils ? Nan ! Alors ferme la.

Je sens une chaleur près de moi, au moment où je veux lâcher, je sens des bras entourer ma taille et me soulever avant de me poser sur le lit d'hôpital.

J'explose encore plus en larmes.

J'ai raté ... J'ai raté ...

- Laisse-moi tranquille Émir, laisse moi, n'me touche plus jamais.

... - ULTIA !

Je ne lève même pas les yeux face au cri des garçons qui viennent d'entrer. Je sens des bras entourer ma nuque cette fois puis une tête se poser dans mes cheveux, petit à petit mon corps s'apaise et je sens de l'eau couler dans ma robe et dans mon dos.

... - Putain Ultia... Pour... Pourquoi ... Pourquoi tu veux m'tuer, jusqu'au bout comme ça ?

Taïr... Il pleure.

Mon homme.

Ma vie.

Mon cœur se serre et je pleure sans pouvoir respirer et pour la première fois de ma vie, je vois Taïr craquer. Il se recule de mes cheveux et me regarde les joues pleines de larmes, sa lèvre tremble et ses yeux sont rouges.

TAÏR - J'ai... J'ai cru que... Que t'allais sau... Sauter... Pourquoi tu m'fais ça ?

J'ai honte.

Les autres sont sortis de la chambre, de toute façon Émir a déglingué le verrou.J'ai vu le regard apeuré de mon frère et ça aussi ça m'a donné des frissons.

- Taïr lâche-moi... Me touche pas...

Il fronce les sourcils et essuie ses yeux.