Mlle Bustier ne tarda pas à arriver et le cours commença sans retard, comme les semaines précédentes, dans l'inflexibilité de ces lundis matins répétitifs.
- Bonjour, les enfants. J'espère que vous vous êtes tous salués ? ... Oui ? Bien, je vais faire l'appel.
La professeure de français s'exécuta. Il manquait Lila, comme depuis des mois. Mlle Bustier haussa les épaules et se concentra à annoncer la leçon du jour.
- Aujourd'hui, nous allons continuer la séquence sur La Princesse de Clèves. Euh, eh bien... Je vois des regards surpris... J'espère que tout le monde a pensé à apporter son livre ?
- Max, Max, dis-moi que tu l'as ?! supplia Kim à son voisin dans un chuchotement indiscret.
- Chut ! Je l'ai, ne t'agite pas comme ça.
- Ouf...
Caline Bustier ignora la scène. Le corps enseignant comme les élèves le savait bien, cette femme était bien trop bonne et suffisamment professionnelle pour ne pas subir l'idée d'afficher un élève devant ses camarades.
- Si vous le voulez bien, on va commencer la quatrième séance. Notez le titre que j'écris au tableau. Elle s'appelle : "La rencontre amoureuse".
L'ensemble de la classe s'exécuta dans un bruit de feuilles et de stylos quatre couleurs.
- L'objet d'étude sera la scène du bal, la rencontre entre Mme de Clèves et M. De Nemours.
La mort dans l'âme, Marinette se mit à recopier le cours en silence. Bon sang, elle qui voulait faire sa flamboyante déclaration d'amour aujourd'hui, elle avait bien autre chose à penser : que voulait dire le moment de complicité entre Juleka et Adrien qui avait eu lieu plus tôt ?
Sa curiosité ayant raison d'elle, la brune se tourna un instant. Au fond de la classe, la gothique était comme d'habitude. Rien de notable dans son attitude, pas d'accès de timidité extrême suite à cet échange inhabituel, rien dans son comportement qui puisse évoquer les attitudes étranges d'une fille réservée et peu habituée à l'amour d'un garçon lorsqu'il survient.
Vraiment rien. Bon. Si elle était comme d'habitude, alors c'est qu'il ne se passait rien. Marinette connaissait bien Juleka et ses humeurs quand quelque chose la tracassait. Or, là, son amie était on ne peut plus paisible.
En fait, cela ne venait sûrement pas de Juleka. Cela devait venir d'Adrien. C'était lui qui était venu lui parler.
- Vous avez tous fini d'écrire ? Bien, maintenant, ouvrez vos livres à la page de la scène du bal. Page soixante, si vous avez la même édition que moi. Tout le monde y est ?
Marinette poussa un profond soupir et ouvrit son livre sans volonté, trop occupée à penser et émettre des théories. Impossible de se concentrer. Elle était si amoureuse qu'elle devenait folle à chaque fois qu'Adrien riait avec une autre fille dans son champ de vision. C'était infernal. Ça l'étouffait. Vivement qu'elle puisse les extraire de son corps pour les transmettre au garçon : sinon, elle pensait devenir folle.
- Marinette, lui murmura Alya à côté, t'es à la mauvaise page !
- ... Quoi ? Ah, mince !
- C'est page 40 pour toi.
- Merci...
Alors que ses joues se teintaient de rouge et de feu, la fille de boulanger trouva l'endroit convenu après quelques secondes à feuilleter l'ouvrage.
- Marinette, tu peux commencer la lecture ? interrogea Mlle Bustier en regardant dans sa direction, aussi avenante que d'habitude.
- Comme par hasard, grommela Marinette dans sa barbe.
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Dans la langue de Mozart - Lukadrien (MLB)
FanficMarinette a rejeté Luka, Ladybug a rejeté Adrien. Les mots sont décidément un langage bien cruel. Peut-être que ce qu'il leur faut, c'est la langue de Mozart. Une langue que les deux garçons semblent parler avec passion.