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Pov Travis :
J'arrive devant l'entrepôt et pousse la légère petite porte en bois. Il faudrait penser à mettre une serrure pour plus de sécurité. J'allume ensuite les lumières. Il fait toujours froid ici. Je m'approche de la cage du loup, même lui semble avoir froid car il s'est enroulé dans le drap.

- Alors mon beau, t'es réveillé ? Tu t'en es remis ?

Soudain, je suis complètement sous le choc en découvrant une jeune fille qui sort sa tête du drap. Je suis encore plus boulversé quand je découvre sa beauté. Elle est tout simplement magnifique.

Pov Louisa :
Lorsque j'entends une voix masculine résonner dans ce qui me semble être une cave, ma curiosité l'emporte sur ma peur alors je décide de sortir de ma cachette. Je découvre un jeune homme brun aux yeux noisette. Il est assez baraqué et vraiment très séduisant. Il m'observe quelques secondes avec un air très étonné puis me demande encore sonné :

- Que faites-vous ici mademoiselle ?

Je n'ai aucunement réfléchi à ce que j'allais pouvoir dire en me montrant ainsi. Néanmoins, il ne me faut pas beaucoup de temps pour monter une histoire de toute pièce.

Je réponds timidement :

- Euh, je passais par là quand j'ai entendu des cris de loup. J'ai décidé de suivre ces hurlements qui m'ont guidés jusqu'ici. C'est là que j'ai vu ce beau loup doré affaibli. J'ai donc ouvert sa cage pour le libérer car je soutiens vraiment la protection animale et il m'est inconcevable de voir un animal enfermé ainsi; c'était plus fort que moi. Hélas, une fois libéré, le loup terrifié m'a sauté dessus et mon premier réflexe a été de m'enfermer dans cette cage pour me protéger... Il s'est ensuite enfuit par la porte en bois qui a claqué sur son passage.

Après avoir débité mon mensonge, j'examine son expression du visage pour voir si j'ai été crédible... Le jeune homme me détaille du regard. J'espère vraiment que mon histoire tient la route. J'ai ma réponse puisqu'il s'empresse de sortir une clé de sa poche avant de déverrouiller le cadenas et de s'exclamer :

- Ohh mais c'est terrible ! Vous allez bien j'espère ? Misère, je vois que vous saignez de la tête !

Je me retiens de lui dire « c'est normal que je pisse le sang crétin, c'est toi qui m'a assommée dans la forêt tout à l'heure ! » À la place, je lui réponds calmement :

- Oui, tout va bien ne vous inquiétez pas.

Il me tend alors sa main pour m'aider à sortir de là. Je la saisis et ce contact me réchauffe directement. Soudain, le drap manque de me glisser des mains quand je me lève. Le jeune homme le remarque et s'exclame :

- Oh mon dieu, pourquoi vous êtes nue ?!

- Ahh ça... euh, c'est le loup qui a déchiré tous mes vêtements avec ses griffes en me sautant dessus... lui répondis-je.

Pour le coup, je n'ai pas trouvé mieux mais cela a l'air de fonctionner puisqu'il me répond affolé :

- Ohlala ma pauvre, venez vite je vais vous prêter des vêtements, il fait un froid de canard ici !

- Merci, vous êtes bien gentil.

Sur ce, il enlève son sweat et il se retrouve en teeshirt qui révèle ses gros biceps. Je me reconcentre et le remercie puis enfile son sweat qui m'arrive au-dessus des genoux. Il sent délicieusement bon. Le sweat. Le garçon aussi, j'avoue...

- Quel est votre nom mademoiselle ? Je crois que je ne vous ai jamais vue auparavant. Me questionne-t-il.

- Moi c'est Louisa et oui je ne pense pas que l'on se connaisse puisque je viens d'arriver dans cette ville.

- Enchanté Louisa, moi c'est Travis. Et vous venez d'où ?

Vite, je dois trouver un nom de ville...

- Euh... je viens de... Wolfy City.

Roohhh quelle cruche ! Alors là c'est sûr, je n'aurais pas pu trouver un nom plus réaliste...

Il me répond :

- Oh c'est charmant, je ne connaissais pas encore l'existence de cette ville.

Tu m'étonnes...

Il reprend :

- Et qu'est-ce qui vous amène ici, à Dolow ?

- Et bien je viens pour rentrer à l'université de... Dolow.

Je croise les doigts intérieurement pour qu'il y ait une université quelque part dans cette ville, si c'en est une, dont je viens d'apprendre l'existence il y a à peine trois secondes...

- Oh génial, j'y suis inscrit aussi ! Les cours commencent dans quelques jours en plus. Vous habitez où ?

Bingo, il y'a une université ici, c'est déjà ça... Maintenant où j'habite ? Tiens donc, je n'en ai aucune idée, dans la forêt pardi. Bon, je vais devoir improviser, pour changer.

Je m'exclame :

- J'avais prévu de louer un petit studio près de l'université, à une vieille dame.  J'étais donc venue aujourd'hui pour m'installer quelques jours avant la rentrée. Hélas, en arrivant devant mon studio ce matin, j'ai vu que celui-ci avait été rasé. J'ai appris plus tard dans la matinée que la vielle dame, qui était ma propriétaire, était décédée il y'a peu de temps. Son bien a donc été saisi et rasé par la ville car cela faisait des années qu'elle le louait illégalement. Enfin bref, je n'ai pas très bien compris toute l'histoire que la voisine m'a racontée mais ce que je sais, c'est que je suis vraiment dans la merde. Je viens d'arriver dans une ville qui m'est inconnue, je n'ai pas de logement et en plus de cela, les cours commencent dans quelques jours à peine... J'étais donc en train de me promener pour me vider la tête quand j'ai entendu ces cris de loup. Voilà comment je suis arrivée ici, je sais c'est pas croyable...

Je m'améliore de plus en plus niveau mensonges même si j'avoue que cette fois c'était un peu tiré par les cheveux avec cette histoire de studio rasé... Travis me regarde d'un air dubitatif suite à mon monologue douteux puis dit tranquillement :

- Quelle aventure, je vous plains Louisa, cela ne doit pas être facile de vivre tout ça en une journée...

Tu m'en diras tant...

Il poursuit d'un air suspicieux :

- Et vous n'avez rien sur vous ?

Je baisse la tête pour admirer la tenue, enfin, plutôt l'unique sweat que je porte. Heureusement qu'il fait sombre car je me sens rougir. Je relève la tête soudain gênée.

Il hausse les sourcils, puis, réalisant la situation, il rit de bon cœur et cette délicieuse mélodie résonne à mes oreilles comme un chant de sirène.

Il demande calmement en souriant toujours :

- Je voulais dire pas de valise, pas d'affaires avec vous ?

Je rougis davantage et remercie intérieurement, encore une fois, mon bourreau de m'avoir enfermée dans un endroit obscure.

Plus sérieusement, je lui réponds :

- Oh.. Non plus car en arrivant à l'aéroport ce matin, j'ai appris qu'on avait égaré ma valise. Je me retrouve donc perdue ici, sans-abri, sans affaires...

AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant