Pov Travis :
Nous arrivons enfin chez moi. J'espère que Lynn, ma belle mère, et mon père dorment déjà. Nous sortons de la voiture et Louisa me suit en me demandant si je suis certain qu'elle ne dérange pas. Je lui réponds que oui, même si je sais que mon père n'aime pas tellement que je ramène des filles à la maison mais cette fois-ci, ce n'est pas ce qu'il croit. Il ne se passera rien de toute façon. Bon on ne va pas se le cacher, je ne serais pas contre mais... Travis ressaisit toi ! Elle a l'air d'être une fille trop bien, elle...J'ouvre doucement la porte d'entrée mais celle-ci me trahit en grinçant. Heureusement, tout a l'air calme alors nous marchons sur la pointe des pieds pour éviter de réveiller tout le monde. Je conduis Louisa à l'étage où se trouve ma chambre et la chambre d'amis. Elle s'assoit sur le grand lit de la chambre d'amis en me remerciant pour la énième fois . Puis, je lui dis de m'attendre là le temps que j'aille lui chercher de quoi se couvrir. Lorsque je reviens, avec une grosse couette chaude à la main, elle s'est déjà assoupie. Elle s'est endormie toute recroquevillée et elle est adorable. Elle avait l'air épuisée. Je dépose délicatement la couverture sur elle et lui souhaite une bonne nuit avant de me rendre dans ma chambre.
Pov Louisa :
J'ouvre lentement les yeux et remarque que le soleil est en train de se lever. Il me faut quelques secondes pour m'apercevoir que je suis bel et bien chez Travis. Je n'avais jamais aussi bien dormi. Ce super matelas moelleux et ultra confortable à mémoire de forme me change vraiment de cette minuscule cellule où j'étais enfermée durant un mois, à dormir parterre, telle une malpropre... Rien que l'évocation de ces douloureux souvenirs me donne la chair de poule. Je suis sûre qu'ils sont à ma recherche en ce moment même...Il est temps pour moi de partir. Je dépose alors sur le lit les vêtements que Travis m'a prêtés. Ensuite, j'ouvre la fenêtre, prends de l'élan et saute à travers celle-ci. Lorsque je suis dans les airs, ma transformation s'effectue naturellement puis je retombe légèrement sur mes quatre pattes. Je cours en direction de la forêt pour me dégourdir. Cela fait du bien de se sentir vivante.
Quelques heures et kilomètres plus loin, je cours toujours. Je cours sans but, sans savoir où aller. Je dois fuir mais pourquoi ? Et pour combien de temps ? Je refuse de passer ma vie à fuir. Depuis toute petite je fuis. Sois disant pour ma protection mais cela n'a pas porté ses fruits puisque nous avons été capturés, mes parents et moi. Je hurle de rage à ce souvenir atroce. Je ne peux m'empêcher de penser que tout cela est de ma faute. Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je différente des autres ? Pourquoi je ne peux pas vivre ma vie comme je l'entends ? Je suis toujours obligée de fuir, constamment.
C'est terminé. Je ne laisserai plus ces êtres répugnants diriger ma vie. Les Omégas veulent me capturer ? Qu'ils me trouvent et qu'ils le fassent. Je les affronterai, un par un si il le faut. Ma décision est prise. Il est tant pour moi d'affronter les choses en face.
Pov Travis :
Je suis réveillé par une voix forte qui s'exclame :- Putain Travis, c'est toi qui a laissé la fenêtre de la chambre d'amis ouverte ? T'es inconscient avec le froid qu'il fait !
Mon père... de bon matin. Que souhaiter de mieux pour son réveil ? Je mets mon oreiller sur la tête pour essayer de retrouver le sommeil. Il reprend :
- Oh je te parle ! De toute façon tu t'en fous, c'est pas toi qui paye EDF pour le chauffage ptit con. Que cela ne se reproduise pas !
Puis il claque la porte derrière lui. Ça y est il m'a réveillé, il peut être fier de lui ! En plus je n'ai rien compris à ce qu'il disait. De quoi il parlait au juste ? Tout à coup, mon cerveau se met en marche, je sais, il est long au démarrage. Il a parlé de chambre d'amis mais pas de Louisa... Je me lève d'un bond et tape un sprint pour aller jusqu'à la chambre d'amis. Usain Bolt a peur pour sa carrière. Plus sérieusement, je découvre que la chambre est totalement vide. Je descends au rez-de-chaussée pour vérifier qu'elle est bien là mais aucun signe de sa présence.
Je me pose dans ma chambre et réfléchis à tout cela. Pourquoi est-elle partie comme une voleuse ? Et d'ailleurs comment a t'elle pu sauter depuis la fenêtre qui se trouve à 5 mètres du sol ? Je ne m'attarde pas tellement sur ces détails car au fond de moi, je suis très déçu... Je commençais à bien l'apprécier et c'est la première fois qu'une fille part comme ça, sans laisser aucune trace.
Pov Louisa :
Je compte bien tenir ma résolution qui est d'arrêter de fuir et pour cela, je vais m'installer dans cette ville afin de vivre ma vie de jeune fille.Pour commencer, je vais peut-être songer à reprendre mon apparence humaine. Aussitôt dit, aussitôt fait, je redeviens humaine. Seul problème, j'ai une fâcheuse tendance qui consiste à me balader sans vêtements de secours sur moi. Je récupère alors quelques grosses feuilles d'arbres qui me passent sous la main pour me créer un semblant de vêtement. Cependant je suis totalement perdue et je ne sais pas du tout où je me trouve. Il y'a des champs aux alentours et c'est tout ce que je peux distinguer.
Je marche alors droit devant moi pendant une dizaine de minutes jusqu'à trouver une petite maison au loin. Je m'approche de celle-ci et, coup de chance, du linge est pendu dehors. C'est vrai qu'avec ce vent, tout doit sécher très vite. Je m'excuse d'avance pour le vol que je vais commettre car ce n'est pas dans mes habitudes. Hélas, je n'ai pas vraiment le choix. Je saisis alors un gros jean bleu foncé et une chemise à carreaux bleus et blancs. J'enfile d'abord le pantalon sans problème, je pourrais rentrer mes deux jambes dans une seule. Heureusement, celui-ci possède une ceinture que je serre à son maximum. Ce n'est toujours pas suffisant pour entourer ma taille très fine mais cela fera l'affaire. Du côté de la chemise, je l'enfile et elle me va beaucoup trop longue également. Je fais alors un noeud sur le devant et le style final n'est pas si mal : assez loose et tendance à la fois. Ensuite, devant la porte d'entrée de la petite chaumière, je repère une paire de chaussons déposée à côté du paillasson. Je m'empresse de les enfiler et manque de tomber mais je me retiens in extremis sur le rebord de la fenêtre. Évidemment, maladroite que je suis, je fais tomber un pot de fleur qui se casse en mille morceaux sur le sol. J'entends des bruits qui viennent de l'intérieur alors je me dépêche de partir.
Quand je suis un peu éloignée de la maisonnette, je me permets de tourner la tête et vois un vieux monsieur moustachu avec des cheveux blancs me courir après en agitant un balai. Je retiens un rire et m'excuse en criant pour qu'il m'entende bien :
- Je suis désolée monsieur, je vous revaudrai ça !
Je continue de courir et lui s'arrête pour se plier en deux, les mains sur les genoux, à bout de souffle. Avec mon ouïe surdéveloppée, je l'entends marmonner :
- C'est pas croyable ! Ahlala la jeunesse...
J'ai un pincement au coeur pour ce petit monsieur qui avait l'air adorable.
Je continue mon chemin durant quelques temps encore jusqu'à arriver au centre-ville de Dolow.

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Alpha
Manusia SerigalaUn monde où humains et loups sont indispensables à la survie de chacun. Louisa, 18 ans, loup garou et magnifique jeune fille. Travis, 18 ans, humain et charmant jeune homme. Ils vont se rencontrer dans des circonstances, pour le moins, inadaptées. C...