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Pov Travis :
Mon père me gave clairement. Il est toujours là pour tout gâcher ! Il m'énerve au plus au point.

Je démarre donc la voiture pour aller au centre-ville. En roulant, je remarque que Louisa est en train d'enfiler les affaires que je lui ai donné toute à l'heure et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur. Elle est tellement canon ! Avec sa longue chevelure dorée qui lui arrive jusqu'aux côtes, et ses yeux bordel ! Ses magnifiques yeux bleus qui tirent vers l'émeraude. Elle a un regard si profond avec ses longs cils noirs et épais. Cette fille est tout simplement parfaite. Je pourrais rester des heures à l'admirer sans jamais lui trouver ne serait-ce qu'un seul défaut. Elle me sort de me rêverie en croisant mon regard dans le rétroviseur et en s'exclamant :

- Ehhh regarde ailleurs !

- Désolé de te donner de faux espoirs mais je regarde si il n'y a pas de voiture derrière moi avant de changer de route. C'est bien à ça que sert le rétroviseur ? Dis-je en souriant.

Elle rougit de confusion puis regarde derrière avant d'exploser explose de rire. En effet, nous sommes sur une route à voie et à sens unique, impossible pour moi de changer de voie.

- Okay je me rends, tu m'as grillée... dis-je en riant avec elle.

Elle finit de s'habiller et repasse devant côté passager.

Nous sommes arrivés dans un restaurant local et nous nous installons autour d'une petite table ronde. Je reste bouche bée lorsque Louisa passe sa commande :

- Bonsoir, deux côtelettes d'agneau, un filet de bœuf, une blanquette de veau ainsi qu'un poulet basquaise s'il vous plaît.

- C'est noté, je vous apporte ça au plus vite messieurs dames ! Dit gentiment la serveuse.

- Euh, je n'ai encore rien commandé. Je réplique calmement.

- Oh ! Autant pour moi, s'exclame la vendeuse toute gênée.

Je passe ma commande et dévisage ensuite Louisa qui attend les bras croisés. Après tout je n'ai rien contre les filles avec un gros appétit. Celle-ci me sourit avant de s'exclamer :

- Quoi ? J'ai rien avalé aujourd'hui. J'ai la dalle !

- Oui je me doute bien ! Dis-je en riant.

Un serveur ramène nos assiettes quelques minutes plus tard et nous attaquons. Le repas de Louisa prend plus de la moitié de la table ce qui me fait sourire. D'habitude, les filles que j'amène au restaurant font les timides et se donne un style en prenant uniquement une salade ou une tranche de pain mais elle, elle n'est pas comme les autres. Elle dévore chaque aliment comme si elle n'avait pas été nourrie depuis des jours. En même temps je la comprends, cela n'a pas été une journée facile pour elle. Je suis en train de l'observer lorsqu'elle relève la tête doucement avec une cuisse de poulet dans la bouche. Elle est trop mignonne, je rigole et elle ris à son tour, la bouche pleine.

Pov Louisa :
Je suis tellement affamée que j'en oublie les bonnes manières et enfourne tout ce qui passe dans ma bouche. Mes canines aiguisées sont sur le point d'apparaître mais je les contiens, heureusement que je sais bien me contrôler. Cela faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien mangé; il fallait que je reprenne des forces...  Je finis même toutes mes assiettes avant Travis, c'est pour dire ! Et oui, les loups-garous mangent comme les humains. Enfin pas tous, JE peux manger comme les humains grâce ou à cause de ma particularité... Travis me sors de mes pensées en s'exclamant :

- Humm ! Je me suis régalé !

- Oui moi aussi, c'était un super dîner !

- Ouais je vois ça, répond il en désignant les 5 assiettes vides qui se trouvaient devant moi.

Je souris et il reprend d'un air inquiet tout à coup.

- Tu comptes dormir ou ce soir ? Me questionne t'il.

C'est vrai que je ne me posais pas trop la question car je comptais dormir dans la forêt sous ma forme animale. Même si il y fait un froid glacial, ça n'aurait pas été pire que ce que je vivais avant... Évidemment, je ne peux pas lui dire ça.

- Euh, je n'en sais trop rien. Je pense prendre une chambre dans un hôtel...

- Je ne veux pas te décourager mais ici, il faut réserver au moins une semaine voire un mois à l'avance, tout est blindé.

- Ce n'est rien, je vais me débrouiller.

- Ne dis pas ça, je vais chercher un endroit avec toi. Je n'ai pas envie que tu te retrouves à la rue.

- Ne t'inquiète pas pour moi, vraiment.

- J'insiste.

- Merci. J'accepte ton aide pour cette fois. Dis-je vaincue.

Il me gratifie d'un sourire puis se lève pour payer l'addition. Je déteste ce sentiment de dépendre de quelqu'un mais je n'ose pas protester car je n'ai absolument rien sur moi. Je me contente de le remercier le plus sincèrement possible pour tout ce qu'il fait pour moi. Je lui revaudrai cela.

Nous sortons enfin du restaurant et faisons le tour de la ville pour trouver une chambre quelque part. Hélas, tout est déjà complet. Il me propose en dernier recours de venir dormir chez lui mais il en est hors de question. Je n'ai jamais dormi ni même mis les pieds dans une maison d'humains alors ce n'est pas maintenant que cela va changer.

- Non Travis, je regrette, je ne peux pas venir chez toi... Tu peux repartir, je vais très bien m'en sortir. Merci pour tout !

- Il n'y a pas de ça avec moi. Tu es inconsciente de penser que je vais te laisser seule ici, dans la nuit, en plein centre-ville. Allez rentre avec moi s'il te plaît. Juste pour cette nuit, après on verra bien. J'ai une chambre d'amis !

Il insiste pendant de longues minutes et je finis par céder, ne sachant où aller et quoi lui dire. Nous remontons alors dans la voiture et il est tout content de m'avoir persuadée de rentrer avec lui.

- Il est tard, avec un peu de chance, mon père et ma belle mère doivent déjà dormir. Dit Travis.

- Ta belle mère ? Je demande perplexe.

- Oui. Ma mère est décédée d'une morsure de loup, quand j'étais tout petit. Déclare t'il tristement.

Mon sang ne fait qu'un tour. Comment un loup aurait-il pu faire ça ? Seuls les Omégas sont capables d'une chose pareille. Ça me met en rogne de savoir qu'un tel type de race existe dans ce monde, c'est désolant. Les Omégas sont des êtres sans coeur, ils sont prêts à tout. C'est une race de loups garous mais leur particularité, c'est qu'ils se nourrissent de sang humain uniquement. Je sais c'est écœurant et dégoûtant. Je reviens à la réalité en observant Travis. Son regard s'est assombri. Je m'empresse de répondre un faible :

- Je suis vraiment désolée, pour ta maman.

- Ne t'en fais pas, c'était il y a longtemps. Je ne l'ai presque pas connue. Cela doit être d'autant plus difficile pour toi qui es orpheline.

- En effet... mais on s'y habitue. Je marmonne.

C'est complètement faux. On ne s'y habitue pas. Surtout lorsqu'on les a vu mourir devant nos yeux... Quand on perd un être cher, ou deux dans mon cas, on ne s'en remet pas. Certes, j'ai essayé de faire mon deuil mais impossible. Peut-être aussi que c'est trop frais, trop récent et qu'il est trop tôt pour oublier ce qu'il s'est passé. Cela fait à peine un mois. Ce qui est sûr, c'est qu'ils restent dans mon cœur à tout jamais. Ils me manquent terriblement mais je sais qu'ils sont là pour moi. Les larmes me montent aux yeux. Ne pense pas à ça Louisa, pas maintenant, ce n'est vraiment pas le moment...

AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant