Alpha

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Pov Travis :
Au départ, j'avais vraiment du mal à croire cette fille qui sortait de nulle part mais après tout, il est impossible qu'elle ait inventé toute cette histoire. C'est juste une fille qui n'a vraiment pas de chance dans la vie. La pauvre, elle a l'air complètement perdue et bouleversée. Elle a eu une journée très éprouvante. Je lui demande alors :

- Et vous n'avez pas pu prévenir votre famille ?

Elle plonge son regard dans le mien. Ses yeux brillent et elle me répond tristement :

- Je suis orpheline...

Je regrette terriblement d'avoir posé cette question. J'ai soudain envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter. Cette jeune fille seule, frêle et fragile, d'une beauté saisissante...

- Ohh Travis t'en mets du temps, le loup t'a bouffé ou quoi ?

Je me retourne surpris et vois mon père à l'entrée de l'entrepôt. Je remarque que son regard se pose sur Louisa puis sur la cage vide. Il s'exclame furieux :

- C'est quoi ce bordel putain ?! Qui a laissé filer le loup ? Et c'est qui elle ? Je t'ai déjà dit de ne pas ramener tes conquêtes dans mon territoire.

- Bon je vais y aller moi, c'était un plaisir... Travis. Dit doucement Louisa.

- Non attends ! Tu n'as nulle part où aller, reste. Je m'exclame en la tutoyant sans me poser de questions.

- Non elle ferait mieux de partir, vous vous verrez une prochaine fois les tourtereaux. Rétorque mon père d'un ton qui se veut autoritaire.

- Tais-toi ce n'est pas le moment papa ! Tu ne comprends rien.

- Je ne te permets pas de me parler sur ce ton Travis. En plus ce n'est pas la première fois que tu ramènes des traînées ici, je t'avais dit la dernière fois que je n'acceptais plus ça donc bonne soirée mademoiselle ! Réplique mon père, furieux a l'adresse de Louisa.

Il ne sait même pas de quoi il parle, depuis ce temps là j'ai changé. Louisa me regarde avec un air de dégoût. Elle a l'air très énervée de cette situation. Je la comprends, elle se fait traiter de traînée alors qu'elle n'a rien demandé sans oublier mon père qui raconte que des conneries à mon sujet.

- Sinon quelqu'un peut me dire où est passé ce foutu loup bordel ?! Reprend mon père.

- Nulle part, il s'est échappé ! Je réponds, à bout de nerfs.

- Ouais bon salut. Me dit froidement Louisa.

Puis elle se dirige vers la sortie en tremblant de froid. Je la suis en trottinant pour être à son niveau. Je passe donc devant mon père et celui-ci me met une tape sur l'épaule :

- Toi tu restes là !

Je l'esquive en le bousculant pour qu'il me laisse passer et il me lance un regard noir emplit de rage.

Pov Louisa :
Je sors enfin de cet entrepôt et inspire une grande bouffée d'air frais. Je me réchauffe comme je le peux en me frictionnant les bras. J'entends des pas derrière moi qui se rapprochent pour arriver à mon niveau. Travis me prend la main ce qui me fait frissonner de plus belle.

- Où tu vas comme ça ?

- Je ne sais pas mais je vois que je ne suis pas la bienvenue ici. Je réponds sèchement en me détachant de sa main.

Il regarde ses mains, déçu, puis reporte son attention sur moi et reprend :

- Ne fais pas attention à mon père, c'est un imbécile. Et tu n'as nulle part où aller en plus...

- Je peux me débrouiller seule tu sais.

- Oui je n'en doute pas mais je n'ai pas envie de te laisser partir. Dit-il en me regardant dans les yeux.

- Et moi je n'ai pas envie de rester... Je rétorque en détournant le regard.

- Très bien, on peut aller quelque part ensemble si tu veux ?

- Où ça ? On ne se connaît même pas.

Je reste tout de même sur mes gardes, il ne sait pas qui je suis et vice versa. Il est loin de se douter de ma vraie nature et c'est pour cela que j'essaye un maximum de rester distante. Cependant, je sens que quelque chose m'attire chez lui, une sorte de tension, une force que je ne saurais décrire...

- Eh bien on peut aller manger un morceau pour apprendre à se connaître justement... me propose t'il de sa voix suave.

Ma tête me dit de refuser et de fuir le plus loin possible mais pour une raison que j'ignore, je réponds d'une voix peu assurée en tremblant de froid :

- C'est d'accord...

C'est sans doute la faim qui a parlé. En effet, je meurs de faim. Je compte quand même garder mes distances avec lui car les humains et moi ça ne fait pas bon ménage en général.
Un sourire radieux illumine son visage et il s'exclame enchanté de ma réponse :

- Super ! Je vais d'abord aller te chercher quelques fringues, tu peux m'attendre dans la voiture si tu veux.

Il me confie ses clés et se dirige vers sa maison. Je m'apprête alors à entrer dans la voiture quand une voix rauque m'interpelle :

- Dis donc jeune fille, je ne sais pas ce que tu as fait à mon fils mais c'est la première fois qu'il raccompagne une conquête chez elle.

Le père de Travis me jauge de la tête au pieds avec un air démoniaque. Je ne le sens vraiment pas ce type mais en tout cas il m'en apprend beaucoup sur la personnalité de Travis. Je constate donc que c'est un coureur de jupons. Je lui réponds avec une froideur absolue :

- Je ne suis pas une conquête, monsieur.

Je n'attends pas sa réponse et monte dans la voiture côté passager. Je vois Travis qui me rejoins au même moment. Il est vêtu d'une veste en cuir noire. Il me tend un jogging gris ainsi qu'une paire de baskets blanches avec un sourire timide.

- Merci beaucoup. Lui dis-je en lui rendant son sourire.

- Il n'y a pas de quoi. Tu peux t'installer à l'arrière pour te changer si tu le souhaites.

Il allume la radio avant de se tourner vers moi en me fixant dans les yeux. Je commence à me perdre dans son regard noisette avec rempli d'éclats dorés. Soudain, un bruit nous fait sursauter, c'est le père de Travis qui toque à sa fenêtre.

- Putain, qu'est-ce qu'il veut lui encore ! S'exclame Travis en baissant la vitre.

- Amusez-vous bien les jeunes, rentre pas trop tard fiston. Et surtout faites attention, protégez vous... avec tous ces loups qui rôdent dans les parages ! Dit-il en me fixant puis en ricanant.

Travis souffle d'exaspération et referme la vitre sans lui répondre. Il regarde quelques secondes dans ma direction, embarrassé par les sous-entendus de son père, puis commence à démarrer la voiture. J'en profite alors pour passer à l'arrière de la voiture avec les vêtements en main et pouvoir enfin me changer, ou plutôt m'habiller.