Le Jour J

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L'attente est si longue et interminable dans cette salle si calme. Les sages-femmes, deux jeunes femmes brunes, autour de la trentaine. Je ne connais pas leurs prénoms, pourtant j'ai souvent entendu leurs prénoms. Mais je suis tellement occupé à penser à l'accouchement, que je n'ai rien retenu. Elles sont accompagnées d'une sage-femme blonde, moins jeune et tout autant gentille.

Elles ne font pas mal d'aller et retour, surtout pour savoir quand la poche des eaux va éclater. Mon col est ouvert comme il se doit maintenant pour l'accouchement.

Je suis allongé sur le lit, côté gauche. Relier avec deux machines, le monitoring et une autre qui est branchée pour suivre les battements du cœur. Cela fait un bon moment, que j'entends les « bips » de ses machines.

« Bonjour » entendis-je en silence. Je lève mes yeux vers l'entrée, et vois la psychologue en face de moi, avec son faux sourire. Il ne manquait plus qu'elle soit là maintenant.

"Bonjour", répondis-je.
"Je viens vous voir, j'ai appris la bonne nouvelle, c'est pour aujourd'hui !" S'exclame-t-elle plus radieuse.
"Oui, enfin !" Dis-je.
"Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Je viens vous voir pour vous dire que je passerai dans deux jours, car demain je ne suis pas là, mais aussi je vous laisserais avec votre petite princesse et vous reposez."
"Merci à vous."
"Il vous tarde de l'avoir avec vous ? "Me demande-t-elle.
"Bien sûr, plus que jamais."
Elle m'agace tellement !
"Ah" Me dit-elle simplement.
"Tout se passera bien", s'incruste ma mère dans la conversation.

Elle devait s'attendre à ce que je dise non . Elle paraît déçue. Mais pourtant au contraire elle devrait être contente. Elle a du mal à faire son travail avec moi. Et ce n'est pas mon problème, je n'ai pas besoin d'elle.

- Allez ! C'est l'heure de la péridurale ! Me dit une sage-femme en entrant dans la salle.
- Ah ! Super, dis-je soulagé.
- C'est un infirmier qui va venir vous la faire. Il est dans les couloirs, il arrive. Je vais vous demander de vous asseoir sur le lit en attendant.
- Je vais partir, alors ! Nous dit la psychologue. Bonne chance à vous, j'espère que tout se passera très bien ! Ajoute-t-elle.
- Merci. Dis-je simplement.
- A dans deux jours alors. au revoir à tous !

Je laisse tomber mes jambes sur le côté gauche, dans le vide en m'assaillant sur le lit, pendant qu'elle quitte la pièce. L'infirmière me dénoua le nœud de la blouse blanche que je porte.

- C'est vrai que l'aiguille est longue ? Demandais-je.
- Oui, mais courageuse comme vous êtes, je suis sûr que vous n'en aurez pas peur.
- Mais il y a des risques, si la piqure est ratée ? Demandais-je à nouveau.
- Oui, il y en a, ne vous en faites pas, ça se passera bien. Me répond-elle en se passant le désinfectant sur les mains.
- Je ne veux pas voir ça ! Dit ma mère en partant au fond de la salle.

La jeune sage-femme brune, se mis à rire voyant ma mère partir de ce pas. L'infirmier, un jeune, petit homme, entra en hurlant « bonjour », très joyeux. Il égaye la salle, et cela fait plaisir. Il s'installe derrière moi, se désinfecte les mains et commence sa préparation que je ne veux pas voir. A vrai dire, je doute et stress à la fois de la péridurale. J'inspire profondément, pendant que la sage-femme me retire tous les fils auxquels je suis branché.

- Allez, je vais vous demander de rester bien droite, et de ne plus bougé, me demande l'homme derrière moi, posant ses mains froides sur mon dos.

Je me retourne pour acquiescer à sa demande et vis cette longue aiguille en même temps, entre ses mains, avant de me retourner et me tenir droite. Je vis ma mère au fond de la salle, regarder par la fenêtre la pluie tomber en trombe.

« Qu'est-ce que je fais là déjà ? » me demandais-je, paniqué.

La sage-femme se place face à moi, me rassurant que tout se passera bien, en voyant ma tête. Elle me tient la blouse, pour laisser mon dos nu.

J'inspire quand il finit son compte à rebours, avant de sentir cette grosse aiguille entrée dans mon dos. En même temps se fait ressentir une nouvelle contraction. Je me retiens tant que je peu de ne pas bouger. Je sens ce liquide chaud entré dans mon dos. A vrai dire l'aiguille ne fait pas mal du tout mais par contre ce liquide oui me fait mal.

Je me sens enfin rassurer quand il retire l'aiguille, je peux souffler et me re allonger.

- Et voilà ! Nous le savons que vous êtes courageuse ! Me rassure l'infirmière.
- Enfin fini ! Dit ma mère en revenant vers nous.
- Je m'attendais à ce que l'aiguille me face mal, dis-je.
- Et vous avez eu mal ? Me demande l'infirmier en me souriant.
- Pas du tout. Répondis-je en replaçant mon coussin.

L'infirmier se sent satisfait et quitte la salle rapidement. C'est parti pour encore une longue attente. Mais je ne ressens plus aucune contraction, je me sens tellement que je finis par m'endormir.

15h38

La poche des eaux a éclaté avec l'aide de la sage-femme, car c'est le moment de mettre au travail. J'insiste auprès de ses trois femmes pour que ma mère reste avec moi.
Les sages-femmes sont dans la salle avec nous, dont une qui m'accouche. Une autre, la blonde, prépare dans la salle d'à côté et viens de temps en temps me voir. Et la troisième resta comme ma mère près de moi, à me dire quoi faire.

Pousser, inspirer, respirer, pousser. Je n'entendais que ça. Une pulvérisation d'eau de temps-en-temps. Ma mère continua de m'encourager en même temps.

Mais à un moment donné je sentais mon corps se relâcher, je me sentais partir dans un malaise avant que la sage-femme" me rattrape.

- Nous allons attendre un petit peu avant de reprendre. Me dit la femme qui m'accouche.

Mais nous devons nous dépêcher. Alors je me remets vite à pousser, la tête arrive enfin. Le temps d'inspirer, avant de pousser enfin de faire sortir le corps, le bébé tomba. La sage-femme la rattrapa à temps.

- Presser de sortir ! Rigole-t-elle. La
voilà ! Quinze heures cinquante-quatre.

Un petit cri résonne dans toute la pièce, je vis le bébé entre ses mains qu'elle me posa sur la poitrine.

« C'est bien réel » me dis-je.

Je vis ma mère émue à côté de moi. Elle est si petite ! Je n'arrive pas imaginer qu'elle était cachée dans mon ventre tout ce temps. Une larme m'échappe.
Je n'osais pas la toucher mais posa main sur son dos et protège son corps nu avec un bout du drap. La petite princesse bougea sa main vers mon cou. Une minuscule main. Les sages-femmes semblent être tout autant émue.

- Elle vous ressemble, me dit la sage-femme qui est resté à mes côtés.
- Elle ressemble beaucoup à son grand-père aussi, dit ma mère à côté de moi.
- Tu trouves ? demandais-je.
- Oh oui, la même tête que ton père, me dit ma mère. Mais elle m'a l'air d'être très petite ! Elle ne doit même pas faire trois kilogrammes, dit ma mère aux trois femmes.
- Oh si ! Elle l'ai dépasse largement ! Réponds la sage-femme qui prépare l'autre salle en attendant. Venez avec moi ! Si je ne vous ment pas. S'exclame-t-elle gentiment.

La sage-femme me la prend dans l'autre pièce.

Elle me manque déjà de la savoir tout ce temps dans l'autre salle.

- Ne vous inquiétez pas. Vous allez rester encore deux heures ici, avec elle. Elle a besoin d'être au contact de sa maman. Elle va avoir aussi son premier biberon également. Me dit celle qui m'a accouché.

Ma mère sort de la salle avec mon bébé habiller, dans ses bras à l'a contemplé. Je n'ose pas lui donner le biberon. C'est ma mère qui s'en charge avec la sage-femme qui l'a pesée.

- En effet, elle est grande. Cinquante centimètres pour trois kilos et sept cent vingt grammes. Me dit ma mère en la regardant à nouveau. Elle est belle, ajoute-t-elle.

Elle s'approche de moi émue en me la posant sur ma poitrine délicatement. Je n'ose pas l'a touché, elle me paraît si fragile. Je ne dis rien, je ne fais que l'a regardé, regarder le moindre détail. Son nez, ses yeux, ses lèvres, ses petites mains, ses peu de cheveux. Je lui caresse la tête en lui mettant son petit bonnet délicatement.

Dans la pièce, c'est elle et moi. J'oublie tout, et reste focalisé sur ce petit être qui était cacher dans mon ventre tout ce temps, et qui vient de changer ma vie mais en bonheur, car à cet instant je ressens que de la joie et de la chance ne l'a savoir pas ici et en bonne santé.

Deux joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant