Le Gardien

Chapitre 8 - Bienvenue dans mon monde

PDV Shoto

J'installe la tête d'Izuku dans mon cou, puis soulève ses jambes d'un bras.
Je me relève, déploie mes ailes, puis d'un bond, je m'engouffre dans le ciel obscure.
Je risque beaucoup en le portant au sanctuaire des Gardiens, mais peu m'importe. Seul lui compte...

Après plusieurs minutes de vol, sans jamais cesser de blottir Izuku contre moi, je me pose enfin sur le sol marbré.

Izuku- Mmh...

Mon charme ne tiendra pas longtemps, je dois me hâter avant de ne croiser quelqu'un. Je ne laisserai personne me le prendre...
Je reprends mes pas rapides vers mes appartements, lorsque l'on m'interpelle.

Ochako- Shoto! -s'exclame-t-elle non loin de moi en courant dans ma direction.

Je m'arrête de dépit.
Pourquoi arrive-t-elle toujours dans un moment pareil...?

Shoto- Ochako... -soupiré-je.

Ochako- Tu es enfin de retou- Hein...?

Elle me fait maintenant face, les yeux écarquillés de stupeur. Sa fureur ne saura tarder...

Ochako- Qu'est ce que...? Que fais-tu avec un humain?! Pourquoi tu l'as rammené ici?! -explose-t-elle en dévisageant Izuku.

Shoto- Ochako, écartes-toi. -demandé-je, le regard grave.

Ochako- Réponds-moi! Qu'est-ce qu'il fait là?! Tu es enfin devenu complètement fou?! Tu sais bien que-...

Shoto- Écartes-toi. -rétorqué-je fermement d'une voix glaciale.

Elle se fige net, la peur remplissant ses yeux et son corps, puis me laisse passer, la tête basse.
Pardon, Ochako... mais je n'ai ni le temps ni la force de t'expliquer la situation.
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Arrivé dans ma chambre, je dépose doucement Izuku sur mon lit, puis le couvre de mes dras. Je m'asseoie ensuite près de lui, mes yeux ne pouvant quitter ses épaules et son cou couverts de coupures sanglantes.
Il en a tellement...
Je glisse ma paume, éclairée d'une faible lueur bleutée, sur sa peau écorchée. Ses entailles se referment peu-à-peu, recousues par des fils de lumière.
Malgré mes soins, il gardera de légères marques. J'ôse tout de même espérer qu'il sera libéré de la douleur à son réveille...
Un bleu colore sa tempe, ainsi que sa pomette droite. Ses yeux clos sont rougis par les larmes et sa lèvre inférieure est ouverte de sang.
...
J'efface les coups sur sa peau, puis sa plaie en caressant sa lèvre de mon pouce. Je longe ensuite de mes doigts les profondes taillades habillant presque entièrement son dos.
Elles sont plus anciennes, et il n'aurait pas pu se les infliger lui-même. Alors qui?

Je soupire...

Ma rage face à la découverte de son triste état ne s'est toujours pas éteinte. Mais... le bonheur de lui avoir volé un baiser non plus.
Cela fait-il de moi un monstre à nouveau?

...

Je me penche au dessus de lui...

Shoto- Je suis devenu trop gourmand de tes lévres, Izuku...

... puis m'empare tendrement de sa bouche précieusement entrouverte.
Ce léger goût de fer n'enlève en rien la chaleur et la douceur de ses chairs rosées... J'en avais tant de fois rêvé depuis que tu m'as ouvert ton cœur... Et j'aimerais savoir d'où vient ce sentiment.
Pourquoi est-il aussi fort avec toi, et seulement toi...?
...
J'ai besoin de plus de temps.

Je me détache de lui avec regret, puis caresse sa joue en observant avec mélancolie son paisible visage. Lorsque je me résigne enfin à m'écarter, il ouvre lentement les yeux.