Chapitre 5

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 Le métal claquait lentement sur le marbre froid, maintenant Anna éveillée. Le coeur déchiré, elle luttait contre les larmes qui humidifiaient ses yeux.

Elle se sentait profondément humiliée, en plus de n'avoir rien pu faire, on l'avait capturée et ligotée tel un animal. Tout ce qu'elle avait pu posséder un jour venait de lui être prit ; ses espoirs, ses rêves, Dominique !

Sa Dominique !

Elle se sentait tellement faible que ça en devenait affligeant !

Même maintenant, elle ne pouvait rien faire d'autre que de se laisser porter par le soldat.

Mais, malgré les pertes auxquelles elle devait faire face, elle ne pouvait se résoudre à abandonner, pas encore ! Elle le devait à Dominique !

Le sang royal qui lui avait été légué par son père coulait toujours dans ses veines.

Comme pour confirmer cette pensée, une de ses mèches glissa de son oreille pour apparaître devant ses yeux.

Ce blanc était sa fierté, son seul lien avec son père.

Pour lui qui était toujours de ce monde, elle se devait de rester digne. Et ce, même si le monde devait s'écrouler sur ses épaules. Parce qu'elle était l'héritière.

Elle ferma quelques instants ses yeux puis se redressa autant qu'elle le pouvait.

Faisant face à son futur, quel qu'il soit.

°°°

Quand ils pénétrèrent dans la grande voûte, Anna reconnu instantanément la salle du trône.

Cette pièce représentait le spéctaculaire savoir architectural du peuple de Stillis.

Le plafond d'un bleu nuit, formait un dôme incrusté de diamants. Donnant l'illusion qu'une voûte céleste les surplombaient.

Les centaines de colonnes de pierres blanches renvoyaient l'image d'une forêt dense. Chacune d'entre elles revêtaient l'apparence d'arbre au tronc sinueux et au feuillage luxuriant.

Quant aux fenêtres qui encadraient cette pièce hors du temps, elles étaient aussi grandes que des arbres les plus imposants et aussi nombreuses que les étoiles dans le ciel. Laissant ainsi baigner la salle dans la lumière de la lune. Mais la plus grande merveille de cette salle était le complexe et extraordinaire trône qui étincelait tel le soleil.

Cette pièce est le chef-d'oeuvre de ce château.

Mais se retrouver piégé dans cette salle si particulière, inspirait à Anna un sentiment d'inconfort. La raison qui avait poussés les envahisseurs à investir la salle du trône ne présageait qu'un sombre futur.

A peine l'homme-montagne s'était-il arrêté, qu'il lâchât Anna qui rencontra durement le sol. Maugréant son mal et maudissant cet homme, elle se releva malgré tout. Elle se devait de se redresser, leur faire face avec toute la grâce dont elle disposait. Mais dès l'instant où elle releva son visage, son sentiment de malaise se décupla. Seule, face à ce qui pourrait être des centaines voir des milliers d'inconnus en armures luisantes, elle se sentait soudainement acculée et très seule.

Son coeur ce déchaîna quand elle réalisa qu'ils la mangeaient tous des yeux.

Elle se maudit pour le choix de sa ''tenu'' qui n'était rien d'autre qu'une nuisette de coton blanc. Anna ne baissa cependant pas le regard, soutenant celui des hommes qui l'acculaient, refusant de paraître plus faible qu'elle ne l'était déjà.

Les défiants silencieusement de ne serait-ce que de l'approcher.

Mais ce jeux de regards fut de courte durée, car ses yeux furent comme appelés par l'homme qui siégeais l'assemblée. L'aura écrasante qu'il dégageait l'attirait irrésistiblement.

Quand leur regards se croisèrent, une étincelle envahie le coeur d'Anna.

Elle fut comme aspiré par ce regard.

Ce regard à la couleur d'acier pur.

Il était aussi dur que doux, aussi haineux que aimant, aussi confus que sûr de lui, tant de paradoxe dans un seul regard.

Il était si profond... Si beaux, que notre jeune femme s'y serait bien perdu, si l'homme-montagne n'avait pas surgie dans un coin de sa vision.

Rompant le liens invisible qui les avait lié, l'espace d'un court instant.

Le colosse chuchota quelques mots au jeune homme, puis ce dernier ce leva et s'approcha du cercle formé par les soldats.

Tous baissèrent légèrement la tête à son approche, et s'écartèrent sur son passage.

Anna reconnus alors cet aura qu'il dégageait.

Elle était la même que celle de son père.

Elles avaient été forger, aux prix de longues et dures années, par les meilleurs artisans qui soient.

A présent, l'homme devant elle avait cette aura fait d'or, commune à tous monarques.

Alors elle su que s'était lui, le souverain de toutes cette assemblée.

Elle en était certaine.

Elle regarda plus attentivement autour d'elle, à la recherche d'indices qui la mèneraient à mieux comprendre la situation. Il n'y avait aucune femmes, les carrures des hommes étaient toutes différentes, allant du petit maigrichon à l'immense colosse. Leurs amures étaient complètes et inspiraient la peur à tous les malheureux qui les regardaient.

Leur métal luisait sous la lumière de la lune, chaque pièces de leur armure semblaient aussi tranchante qu'une épée, aucun ne portait de casque, mais ce qui marqua le plus Anna était l'animal posté sur leur buste d'acier. Il était sculpté de tel maniéré que le loup à quatre cornes et à la gueule béante semblait pouvoir surgir hors de leur poitrine pour déchiqueté leur ennemis.

Cette animal, unique, n'est sur les armures que d'un seul pays.

Anna serra les dents, et chuchota comme pour éclaircir ses pensés éparses.

« Les Astériens »

Anna comprit alors, si cette attaque avait été si silencieuse c'est qu'ils s'y étaient préparés, et ceux depuis des années. Leur récente déclaration de guerre n'avait été qu'un leurre pour momentanément apeurer les Stilliciens et les séparer. Le but étant de les surprendre dans une attaque qui n'aurait été possible qu'avec des années de préparation, or cette déclaration des guerre ne datait que de trois mois ! Ils avaient prévu de les envahir depuis bien longtemps et tout le pays n'avait rien vu venir.

Elle serra les dents une nouvelle fois, sentant la colère envahir son système nerveux.

Les salauds ! Cela faisait à peine 3 mois qu'ils avaient ouvert les hostilités, mais cette attaque était bien trop coordonné pour s'être réalisé en 3 mois. Et ces équipements flambant neuf... impossible d'en forgé autant dans ce laps de temps !

Les pourritures !!!!!!

Depuis combien d'années préparaient-ils cette invasion ?

Elle savait qui ils étaient, ce qui signifie que cette homme-aux-yeux-argent n'est autre que le prince Priam . Son physique avenant, cette aura et ce respect qu'il obtient de ses hommes... Ça ne peux être que lui.

Maintenant, le royaume de Stilis était victime de sa sanglante réputation. Celle d'un Prince capricieux prêt à tout pour réaliser ses moindres désirs.

RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant