Penchée sur le bord de ma fenêtre, une de mes mains soutenant ma tête lourde en pensées diverses, j'observe au loin. C'est une belle journée aujourd'hui, comme peu souvent. Mes yeux restent fixés aux gouttes de pluie tombant du ciel nuageux, je me laisse bercer par cette mélodie plus que douce à mes oreilles.
Pourquoi les gens n'aiment t'ils pas la pluie? Ne voient ils pas à quelle point elle est bénéfique pour ce monde? J'observe avec attention les ondulations formées à la surface des flaques naissantes et laisse mes yeux se fermer pendant quelques secondes, profitant pleinement de ce son plaisant que font les perles d'eau tombant sur la végétation environnante.
Lorsqu'il pleut, la vision des choses qui m'entoure change, l'endroit où je vis actuellement et qui devint un lieu si monotone est alors changé lorsqu'il pleut. Je peux admirer chaque petit détail que le ciel capricieux inflige à cet endroit. Une flaque ici, une flaque là, des gouttes glissant le long des feuilles teintées d'ambre en cette saison automnale, quelques escargots tirés de leur long sommeil se baladent sur les multiples pots de fleurs décorant mon jardin, certains trouvaient même l'audace d'escalader le peu de pots cassés laissés ça et là par ma négligence.
Les mousses collées aux arbres ainsi que les champignons y ayant trouvé refuge semblent alors revivre et montrer tout leur charme à Dame nature comme reconnaissant de cette pluie bienfaisante. Le lierre lui non plus n'est pas en reste, parfaitement installé sur les murs entourant ma fenêtre, la plante avait trouvé la force et le moyen de s'étendre sur plusieurs zones de ce jardin tombant en cascade depuis mon toit. Bien que cette plante grimpante était devenue quelque peu envahissante, je n'ai jamais eu le courage de demander à la couper ne serai-ce qu'un peu, ayant moi même un profond respect pour la combativité dont elle avait fait preuve jusqu'à présent pour pouvoir en arriver là, elle se présentait maître de mon jardin et elle avait mérité ce titre.
Détournant mon regard du lierre je me concentrais alors sur l'amandier au fond près du mur. Mon amandier, mon bel amandier, toi qui est si majestueux... Karel m'as dit que cet arbre appartient à la famille des Rosacées et pouvait vivre très longtemps a t'il précisé le nez dans son livre d'arboriculture. Il devait avoir environ 60 ans, je l'ai toujours connu depuis que je suis enfant, je m'amusais souvent à grimper à travers ses branches. Des tas d'enfants ont dû le faire avant moi, pensais- je amusée. Alors que je retombais dans ma rêverie sans fin, un grondement sourd se fit entendre, suivi d'un éclat de lumière recouvrant presque la moitié du gigantesque ciel me rappelant la triste réalité.
Et oui me dis-je en lâchant un long soupir, le " Gory " se rapproche de plus en plus, il n'est plus très loin. Je me redressai doucement et me retournait pour faire face à mon bureau dont on distinguait à peine la couleur tant les livres qui l'encombrait étaient nombreux. Parmi eux, légions étaient les œuvres où la poussière avait installé son royaume. Après tout, les recherches furent menées ici depuis déjà plusieurs mois. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu à faire de telles recherches, depuis l'université scientifique pour être exacte.
Je levais les yeux et contemplais dans la vitrine en face du bureau les nombreux prix Nobel que j'avais acquis au cours de ces dernières années, eux aussi remplis de poussière. Ils étaient pourtant les témoins de cette époque où j'était pleinement dans l'étude de la météorologie.
D'un coup de main, je m'empressais d'essuyer les livres et de priver cette fine couche de couleur grise de ses conquêtes.
J'ouvrais le livre que je venais de prendre en main, et je tournais les pages jusqu'à tomber sur les pages que j'avais annotées et marquées de post-it de couleur jaune pour la plupart d'entre eux . "Gory" suivi d'un mot à chaque fois différent était écrit dessus: "Gory désastre", " Gory endroits touchés", "Gory prochaines attaques"... Je fronçais les sourcils en essayant de relire les notes que j'avais laissé, j'ai moi même du mal à croire le fait que j'avais écrit aussi mal pour quelque chose d'aussi important... Sûrement à cause du stress pensais-je.
Je pris un passage que j'avais souligné en rouge et le lis à voix haute comme pour m'assurer du fait que ce texte était bel et bien réel. "Gory le terrible ouragan vivant" commençais- je , "Il est assuré que cette terrible catastrophe n'est pas naturelle, des milliers, des millions de gens chaque année subissent d'immenses pertes due à cette ouragan dont l'ampleur dépasse tout ce dont les différents pays de Girkara, les maisons rasées, les cultures et réserves d'eau arrachés, même la grande capitale de Nitaro n'est pas épargnée. Cet ouragan surgit toujours aux mêmes moments sévissant le monde de sa fureur en des mois et des jours plus que précis. Les chercheurs relatent que Gory est un cas exceptionnel, car il semble presque doué d'une volonté propre. Il tape les points les plus forts des archipels et ne cesse de faire des désastres plus grands les uns que les autres."
Mes yeux s'arrêtèrent et je pris une grande inspiration avant de poursuivre, je senti des sueurs froides me couler le long de la tempe. Je savais ce qui suivait, après tout, j'avais lu ce passage près d'une centaines de fois.
Je repris ma lecture la voix tremblante " En suivant la trajectoire de Gory, les chercheurs ont vite trouvés qu'elles seraient ses prochaines cibles... Oukara, Kiji, Gowa, Zeryu, Paoma... Les chercheurs ne sont pas encore certains mais une chose reste sûre: Oukara, sera forcément touchée, elle est un de nos point les plus important dans l'équilibre du royaume de Girkara, connue pour ses régions pluvieuses , elle est classée comme notre première fournisseuse en eau d'une qualité irréprochable. Nous ne pouvons nous permettre de perdre cette capitale." Alors que je finissais ma lecture, je repris encore une fois la dernière phrase "Nous ne pouvons nous permettre de perdre cette capitale." Mais qu'avait vous fais pour cette ville? MA ville? Je ne peux blâmer personne car je sais bien que la seule chose à blâmer est cet ouragan.
Alors que mes pensées me perdait encore j'entendit une fois de plus le ciel se déchirer et menacer de faire tomber sa rage sur nous. Je levais les yeux et regardait à travers les carreaux de ma fenêtre, des fissures d'un blanc éclatant lacérait les nuages... Cet ouragan, il se rapprochait de plus en plus et je le savais parfaitement, comme si depuis le ciel, sa seule ombre me lançait un regard de défi. Qu'importe les pertes que ce Gory avait déjà occasionné à de nombreuses villes, à de nombreux gens! Je ne fuirai pas, je continuerai mes recherches pour l'arrêter. Toucher Oukara? Ceci était déclaration de guerre à mes yeux, et bien que je sache qu'il n'y a pas le moindre chance que quelque chose arrête ce monstre, je ne pouvais pas juste abandonner pensais-je. Je retournai vers mon bureau dans l'espoir de trouver quelque information utile sur l'origine de cet ouragan.
Après tout j'était persuadée que si je trouvais ne serai-ce qu'une trace de faiblesse ou de brèche je pourrai être capable de rejoindre l'île de Dity où se trouve le laboratoire national d'étude météorologique et de pouvoir changer les choses. Il fallait seulement que je trouve quelque chose, un livre, une phrase, ou ne serai-ce qu'un minuscule passage!
A ce moment là, on frappa frénétiquement à ma porte. "Hoang! HOANG!! Ouvre!!" Je reconnu à l'instant la voix de Karel et je me précipitait vers la porte en courant,je l'ouvrit en grand. Je regardais l'homme debout sur le seuil, il portait un grand manteau vert citron et une écharpe blanche couvrait son cou. J'eue un peu de mal à le reconnaître sur le coup à cause du fait qu'il était trempé jusqu'aux os. Le vent battait avec rage et il porta sa main à son chapeau avant que celui-ci ne se fasse emporter. Il semblait essoufflé et me tendant une lettre de sa main couverte d'une mitaine il me dit me regardant à travers ses lunettes: "J'ai trouvé Hoang!"
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Le Postier Céleste
AventuraUne histoire vers à la fois l'aventure et le fantastique, faites la découverte d'un tout nouveau monde qui naquit ici bas. Montez donc avec moi sur mon navire et laissez moi vous guider à travers le vent et les tempêtes de mon histoire. Vous verrez...