Jamais le soleil ne parvient à éclairer les tréfonds de cette cité. Des milliers de petites flammes tentent de percer l'obscurité de ces ruelles depuis leur prison de verre, mais en vain. Les quartiers souterrains de Kronopolis ne connaissent que l'ombre et l'humidité.La journée touchait à sa fin. La ville palpitante tombait peu à peu dans un lourd sommeil. Quelques ivrognes peinaient encore à rejoindre leur logis, titubant entre les ordures. Des maisons de fortune s'empilaient les unes sur les autres, de temps en temps séparées par d'étroites ruelles.
Au loin, une poubelle se renversa avec fracas. Un jeune garçon en haillons venait de la percuter. Légèrement étourdi, il se remit sur pieds et continua sa course. Ne sachant où aller, il emprunta des rues au hasard, poussé par une peur grandissante.
Des bruits de pas résonnaient derrière lui. De temps à autre, il jetait un regard furtif derrière son épaule et apercevait une ombre quelques mètres derrière lui. À bout de souffle, il tenta d'accélérer pour semer son agresseur. Il se faufila dans un passage étroit, qui débouchait sur des escaliers. Il enjamba les marches quatre à quatre, glissant sur la mousse qui s'était logée entre les pierres.
Pendant son ascension, il repéra un trou entre deux murs. Sans plus hésiter il s'y enfonça. L'endroit n'avait rien d'accueillant bien sûr, mais lui permettrai de rester à l'abri.
Les jambes repliées contre lui, il guettait telle une bête sauvage le passage de son poursuivant. Ses cheveux trempés collaient sur ses tempes. Ses mains étaient écorchées par la pierre rugueuse.
Il resta ainsi, dans l'immobilité la plus parfaite, plusieurs heures durant. Ses membres ankylosés s'appuyaient mollement contre les parois de sa cachette. La morsure du froid le maintenait éveillé. Avec les plus grandes précautions, le garçon finit par s'extirper du trou. Ses doigts étaient devenus blancs, et ses dents claquaient violemment. Tant bien que mal, il fit quelques pas sur les pavés mouillés.
La vie n'avait pas encore repris dans la ville. Le garçon trébuchait les cailloux. Le bruit de ses sabots brisait le lourd silence ambiant. Il arriva finalement au centre d'une placette ; Un courant d'air porta jusqu'à lui une odeur nauséabonde, qui provenait certainement des égouts. Il fronça le nez et rentra le cou entre les épaules pour que le col de sa veste le protège un peu mieux. Ceci faisant, ses yeux se posèrent à ses pieds. Une ombre démesurée venait d'apparaître derrière lui.
L'effroi se saisit de lui et son premier réflexe fut de se retourner pour faire face à cet inconnu.
Aucun cri ne troubla le voisinage et pourtant, le corps inerte et froid du garçon en haillons s'abattit sur le sol quelques instants plus tard. Il n'avait eu le temps que d'apercevoir deux immenses ailes violettes se déployer autour de lui et l'éclat émeraude d'un regard pétillant d'une rage vengeresse.
Le dernier souffle de vie de la victime s'éleva dans les airs sous forme d'un petit nuage de vapeur avant de s'évaporer totalement. L'ombre se saisit du corps et l'abandonna un peu plus loin. Ce dernier ne percuta pas le sol, mais atterrit sur un autre corps déjà entreposé là, à la merci des rats.
D'un grand coup d'aile, l'ombre s'éleva sous ce ciel de pierres et de racines et disparut aussi vite qu'elle était venue.
_________________________________________Un premier chapitre un peu plus court que ceux à venir, mais ce n'est qu'un avant goût de la véritable intrigue. N'hésitez pas à donner votre avis en commentaire !
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Les Fossoyeurs
FantasíaEvariste se réveille au milieu du quartier le plus mal famé de la ville souterraine de Kronopolis. Il est incapable de se souvenir comment il est arrivé là mais ce qui est certain c'est qu'il est dans un sale état. Heureusement, une aide providentie...