chapitre 51

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Il me dévisageait. J'étais couchée alors qu'il était à moitié assis. Il me regardait de haut. Il se demandait sûrement ce que je lui voulait avec mes questions!

Livaï : Le cheval. C'est l'animal le plus utile à l'homme, surtout pour nous en dehors des murs.

Havoq : Ah oui ? Le cheval ?

Un sourire en coin apparaît sur son visage, d'habitude si refermé. J'aimais ce moment. Même si il faut que je pleures et que je me mette dans des états pas possible pour que Livaï s'ouvre à moi.

Livaï : Pourquoi ça a l'air de t'étonner ?

Havoq: Je ne sais pas. Je pense que je m'attendais à un animal plus féroce.

Livaï : Comment peut-on préférer quelque chose que nous ne cotoyons pas quotidiennement?

Mais, c'est qu'il est poète ce soir. En plus il a raison. Je regarde le plafond, pensive. Comment aimer quelque chose que nous ne connaissons pas. En voilà une question.

Livaï: Et toi ?

Havoq : hein ?

Livaï : c'est quoi ta couleur et ton animal préféré ?

En fait, je n'ai même pas de réponse. Je pose des questions sans connaître mon avis.
Est-ce que j'aime véritablement quelque chose ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui m'attire plus qu'autre chose ? Je ne sais pas. Tout ce que je peux affirmer, c'est que j'aime les gens, mon escouade, Pixis, sans oublier les gens de la garnison et Hanji et Livaï. Le reste, je ne dirais pas que c'est insignifiant pour moi mais on dirait que ça ne m'atteint pas vraiment.
C'est comme si ça glissait sur moi.
Comme un éclair, je me souviens de la sensation que j'ai ressentie en quittant les murs, le soleil intense, l'horizon. Un frisson me parcours.

Livaï : Havoq ?

Havoq: Oui?

Livaï : Tu avais l'air ailleurs.

Je sourie en secouant les mains pour ne pas l'inquiéter. Je sens son regard sur moi, signe qu'il attendait quelque chose de moi.

Havoq : Je ne sais pas. Rien ne m'attire vraiment.

Un silence lourd. Je me racle la gorge. Comment casser l'ambiance.

Livaï : Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Havoq : juste que je n'ai pas de préférence. Et je n'apprécie pas vraiment les animaux, du moins ceux que je connais.

Livaï : D'habitude les femmes aiment les animaux.

Havoq : lesquels ?

Livaï : les chats, ou les chevaux, même les oiseaux.

Je me souvenais d'avoir vu des chats à la garnison, ils venaient toucher voler quelque chose à manger. Et les oiseaux, eux, venaient chier sur tout ce qu'on avait. Une plaie. Les chevaux ça put. Même si ils sont très utiles.

Havoq: je ne dois pas être normale.

Livaï : je peux le confirmer.

Je lui lance un coup de coude auquel il répond par un pouffement retenu. Quel connard. Je lui tourne le dos en emportant la couette, ou en essayant.

Livaï: tu ne crois pas que tu as passé l'âge de bouder ?

Havoq: Tu as raison, en plus de bouder, je monopolise ton lit, na.

Livaï : très mature Havoq !

Je me retiens de rire. Si je le fais, il aura gagner. Je ravale mon rire pour reprendre un ton sérieux.

Havoq: Je t'écoute plus.

Livaï: j'ai répondu à tes questions bizarres.

Son ton avait changer, il était presque soucieux.

Havoq : et ?

Livaï : Je devrais avoir l'immunité de dire ce que je veux même si ça te fait tirer la gueule. 

J'éclate de rire. Vraiment ?

Havoq : Tu crois que c'est comme ça que ça marche toi ?

Livaï : Hé bien oui ?

Havoq: d'accord, mais seulement si tu réponds à la prochaine question ?

Livaï : Vas-y.

Havoq: Y a quoi entre Petra et toi ?

Pourquoi j'ai demandé ça ? C'était sur le moment, l'impulsion du moment c'est ça. Heureusement que je suis retournée, sinon. J'aurais baffouillé une excuse sans avoir la réponse. Je l'entends soupirer. Il se lève. Je pense un instant l'avoir emmerder mais c'est juste pour se mettre sous la couverture aussi. Une vague de froid me fait tressaillir. Il caille en dehors de cette couverture. Je me tourne vers lui une fois la gène passée, en attendant une réponse.

Livaï: Il n'y a rien. C'est juste mon soldat.

Havoq: Ton soldat ? C'est tout ? Vraiment.

Livaï : Tu ne me crois pas ?

Havoq : Elle te bouffe des yeux littéralement. Elle est amoureuse de toi.

Il ne répond pas. Je le dévisage un instant et forme la bouche en O.

Havoq: Mais tu le sais bien, n'est-ce pas ?

Il m'offre un regard en biais et hausse les épaules.

Livaï : j'ai jamais rien fais pour l'encourager.

Havoq: Mais tu n'as rien fait pour le contraire non plus.

Livaï : Il ne se passera jamais rien.

Havoq: C'est peut-être pas ce qu'elle croit.

Livaï : Ni son père.

Je le regarde sans comprendre. Il soupire une nouvelle fois, comme si notre conversation l'épuisait.

Livaï : A chaque retour d'en dehors des murs, son père est là. Il en profite pour me dire qu'il attend de Petra des enfants, c'est super déplacé je trouve.

Je m'empêche d'éclater de rire, mais de rire simplement c'est impossible. Cette fois, c'est lui qui me donne un coup de coude. C'est tellement gênant pour lui.

Livaï: mais qu'est-ce que tu veux que je fasse, si je la repousse, elle sera déconcentrée et, en dehors des murs elle pourrait facilement mourir.

Havoq : Tu marques un point. Mais bon, c'est quand même pas une bonne situation.

Livaï : Il ne se passera jamais rien je te dis.

Je reste plongée dans mes pensées. Qu'est-ce que j'aimerais si j'étais à la place de Petra, savoir où continuer à m'imaginer des choses?

Livaï: Rassurée ?

Havoq : Pardon?

Livaï : je te demande si tu es rassurée de savoir qu'il n'y a rien entre Petra et moi.

Je fronce les sourcils sans comprendre. Il me fait quoi là.

Havoq : Bien sur que oui, imagine une histoire entre un caporal et son soldat, ce serait contre productif !

Livaï, pour la deuxième fois de ma vie, rit de bon coeur. Je n'en crois toujours pas mes yeux et mes oreilles. C'est presque plus beau que le soleil et l'horizon. Je sourie.

Havoq: Quoi encore ? Tu te moques de moi encore ?

Livaï : Non enfin si mais... Continue d'être aussi innocente et j'aurais envie de toi comme tu le dis si bien.

Il me regarde dans les yeux avec un sourire en coin en disant cela. Je me sens rougir. Encore quelque chose que je n'ai pas bien compris c'est ça ? Je finis par baisser les yeux. Il me caresse les cheveux un instant avant de fermer les yeux.
C'est qu'il s'endort en plus. Je ferme à mon tour les yeux, et puis crotte alors. 

Pourquoi ça me tombe dessus ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant