Les Sentinelles 2 - L'Artefact Perdu

ENTRACTE 1

Raphaël ~ 20 ans

Aux environs de vingt et une heure, après une douzaine de rapports bouclés, des bruits se firent entendre dans le couloir et par réflexe je saisis mon arme de service jusqu'à ce qu'une tête brune ne passe le cadre de la porte.

- Toujours au boulot Raph ? Me demanda Simon avec un grand sourire. On ne change pas les bonnes habitudes, n'est ce pas ?

Je me détendis et lâchai mon arme pour rendre son sourire à Simon. De dix ans mon aîné, on aurait pourtant pu le prendre pour mon cadet avec son habituel sweet qui lui donnait l'air d'un étudiant.

- Les gars veulent sortir ce soir, t'es partant aussi ?

Je haussai les épaules, incertain. Simon s'approcha de mon bureau avant de se jeter à genoux sur le sol.

- S'il te plaît Raph ! Sinon je risque d'étrangler Marc avant la fin de la soirée ! Aller, ça fait tellement longtemps que tu n'es pas sorti avec nous après le boulot....

- Ok, ok, capitulai-je, mais relève toi Simon, sinon quelqu'un va encore penser qu'on entretient une relation extra professionnelle...

Il se releva en rigolant avant de m'ébouriffer les cheveux.

- Voyons Raphaël, tout le monde sait que je préfère les hommes plus âgés que moi !

Je lâchai à mon tour un rire. Une secrétaire, dont Simon avait repoussé les avances, avait lancé une rumeur sur une liaison entre Simon et un de nos supérieurs, beaucoup plus âgé que lui. Étrangement, cette information invraisemblable avait fait le tour des bureaux en moins d'une semaine.

- Arrête de raconter n'importe quoi Simon, rigolai-je, vous avez prévu d'aller où ?

Tout en lui parlant, je rangeai mes dossiers avant d'attraper ma veste pour l'accompagner.

- Comme d'habitude, me répondit-il alors que nous quittions mon bureau. Et c'est pour cette raison que j'ai besoin de ton soutien pour ne pas démolir Marc s'il se comporte comme toutes les autres fois.

***

Nous nous faufilâmes le long de la file à l'entrée de la boîte de nuit pour rejoindre l'entrée VIP. Nous entrâmes sans problème et Simon se pencha vers moi pour que je puisse l'entendre lorsqu'il me parla.

- Qui surveille Marc pour éviter une autre émeute ? D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi il a toujours son pass après le bordel qu'il met à chaque visite.

- Pour l'instant on reste ensemble, il veut boire un verre pour sa petite promotion.

Simon hocha la tête et nous nous frayâmes un chemin vers la zone où se trouvait toutes les tables. Et comme c'était à peu près prévisible au vu de l'heure, toutes étaient déjà occupées.

- Où est ce qu'on va se mettre ? Grommela Marc.

Son regard parcourut les tables avant de s'arrêter sur une où étaient installées un groupe de femmes entre 25 et 30 ans. Clairement le genre de proie de mon collègue. Avant qu'il ne nous indique cette table, je pris la parole.

- Venez, je connais les personnes à cette table et il faut que je vous les présente.

Ils me suivirent sans discuter même si Marc hésita à protester.

- Bonsoir les gars, vous êtes sortis entre hommes ?

- Salut Raphaël, non, les filles sont allées danser. Mais installez vous avec nous, proposa Yoann.

Ce type était tout à fait étonnant. Bien qu'il ait une carrure impressionnante, il était attentif aux autres et avait un cœur en guimauve. Juste après que nous nous soyons installés, la Sentinelle rousse dont le prénom m'échappait parfois, comme à cet instant, s'assit sur la dernière place de la banquette. Un instant plus tard, ce fut au tour de Sheila de s'asseoir sur les genoux de son copain. Je tournai la tête vers la troisième personne encore debout, celle que je guettais depuis que j'avais remarqué la présence des Sentinelles. Une bouffée de chaleur s'insinua dans mon estomac en remarquant sa robe scultant ses formes. D'ailleurs Marc aussi les remarqua et avant qu'il ne fasse une autre remarque déplacée, j'attirai Anaïs sur mes genoux. Ce geste était plus instinctif qu'autre chose, mais je n'allais pas laisser Marc salir avec ses regards concupiscents ma sentinelle. Au moins, à présent qu'elle se trouvait sur mes genoux, le message était clair : on ne touche pas.

Finalement, son attitude avec les autres sentinelles lui valut un aller simple pour la sortie. Dire qu'on était là pour sa petite promotion...

Simon tenta de rattraper le coup en payant la tournée suivante, chose tout à fait honorable. Je manquai d'avaler le contenu de mon verre en sentant la main d'Anaïs s'agripper à mon tee-shirt. La voir rougir à mes taquineries sur cette main baladeuse m'encouragea pousser un peu plus, sans penser qu'elle retournerait la situation contre moi.

- Un peu plus Raphaël et je vais penser que tu souhaites que je te touche, murmura t'elle après s'être penchée vers moi.

Mon self control était vraiment malmené quand elle était dans les parages mais là, j'étais à un cheveu de perdre totalement le contrôle.

- Je crois que tu as un peu trop bu Anaïs, la mis-je en garde.

J'étouffai difficilement un hoquet de stupeur tandis qu'elle se collait encore plus à moi.

- Je me suis peut-être laissée entraîner avec tout ce qu'on avait à fêter, mais je suis parfaitement lucide Raphaël...

- Donc tu comprends si je te dis que ton attitude avec moi immédiatement pourrait me faire faire une bêtise ?

Elle laissa sa main remonter jusqu'au col de mon tee-shirt blanc qu'elle attrapa entre ses doigts. Ses cheveux cascadaient délicatement sur ses épaules et venaient finir leur course sur mon torse.

- Quel genre de bêtise ? Susurra t'elle en tirant le col de mon haut vers elle.

Je ne savais pas si elle se rendait bien compte de l'effet qu'elle provoquait dans le bas de mon corps mais ça avait presque l'air volontaire. Et alors qu'elle donnait l'impression de me tenter pour me faire céder, c'est elle qui craqua la première et vint plaquer ses lèvres contre les miennes tandis que ses mains s'agrippaient plus fort à mon cou. Les miennes glissèrent naturellement jusqu'au creux de ses reins pendant que son corps se lovait contre le mien.

Elle m'avait manqué.

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