Chapitre 3

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- Alors ? Me demanda Zita.

Je lui pointai du doigt la ligne qui nous intéressait sur la lettre et un sourire éclaira son visage.

- Elle est où ?

En guise de réponse, je me dirigeai vers mon placard que j'ouvris pour en sortir l'objet sur l'étagère du haut. Zita ouvrit la valise de mon père et nous nous penchâmes au-dessus.

- On cherche quoi exactement ?

Je haussai les épaules en guise de réponse et commençai à tâter le tissu qui ornait l'intérieur. Zita fit de même sur l'autre moitié de la valise. Je ne savais pas vraiment ce que j'espérais trouver, peut-être une carte cachée entre le cuir et la doublure en tissu de la voiture.

- Il n'y a rien de caché sous le tissu, soufflai-je à Zita.

- De mon côté non plus.

Je m'assis sur le parquet de ma chambre à côté de ma valise, dépitée.

- On fait quoi ? Me demanda Zita. On part en Amazonie à l'aveugle ?

- Je ne sais pas, répondis-je en me penchant vers la valise pour la refermer.

Une étiquette qui devait être blanche il y a quelques années, mais tirait vers le jaune à présent, attira mon attention. Je la déroulai et y lus le nom de mon père au-dessus d'une suite de chiffres et de lettres. Zita me sauta dessus, surexcitée.

- C'est génial Anaïs ! On a trouvé ce qu'on cherchait !

- C'est à dire ? Demandai-je un peu perdue.

- Ce sont des coordonnées géographiques ! Il faudra vérifier mais je suis presque sûre que c'est en Amazonie.

Nous quittâmes ma chambre après avoir recopié la suite de chiffres et de lettres pour rejoindre Cindy dans la cuisine.

***

- Tu peux me rappeler pourquoi on vient ici déjà ? Demandai-je à Zita.

Nous étions en ville, en face du bâtiment en pierre blanche de la Public Library de San Francisco. Nous traversâmes la rue ensemble sur le passage piétons tandis que la belle rousse qui marchait à mes côtés me répondait.

- Chercher l'endroit indiqué par les coordonnées laissées par ton père sur une carte du Brésil.

- Tu sais le faire ?

- Je fais des études en géographie à l'Université, jusqu'aux Sentinelles j'envisageais une carrière de cartographe. Autant te dire que là, je suis aux anges, rigola t'elle en accélérant le pas jusque dans la bibliothèque.

Je la rattrapai en courant et la suivis à travers les allées de livres et documents qu'elle semblait connaître comme sa poche. Enfin elle s'arrêta devant un rayonnage qui semblait l'intéresser. Des rouleaux en plastique s'y emplilaient et Zita les tripota tous jusqu'à mettre la main sur celui qui l'intéressait. Elle le tira délicatement au milieu des autres pour le poser sur la table en bois derrière nous. Elle enleva le capuchon pour en sortir une carte qu'elle déroula sous mes yeux : je reconnus immédiatement le Brésil. Zita sortit le petit papier où elle avait soigneusement noté les coordonnées plus tôt. Je regardai ses doigts parcourir délicatement la carte à plusieurs endroits, ses yeux faire l'aller retour entre le papier des coordonnées et ses mains et ses sourcils se froncer régulièrement en conséquence de sa concentration. Enfin elle posa son index à un endroit précis et releva la tête vers moi.

- Est ce que cet endroit se trouve dans la vaste zone que Raphaël et toi aviez délimitée ? M'interrogea t'elle en chuchotant.

- Oui, répondis je après avoir observé plus précisément l'endroit qu'elle m'indiquait.

Zita commença à sautiller sur place, surexcitée.

- C'est génial Anaïs, je pense qu'on a trouvé où est ta mère ! On va prendre une photo pour en avoir une trace !

Juste après l'avoir dit, elle me fit poser mon doigt là où était le sien pour prendre une photo avec son portable. Elle roula la carte, toujours aussi enjouée.

- Raphaël sera hyper content quand tu vas lui annoncer ! Dire qu'il y a passé des heures aussi !

Ma bonne humeur disparut sur le champ alors que nous prenions la direction de la sortie.

- Il est hors de question que je lui annonce. Il s'agit de ta découverte, tu es la mieux placée pour le savoir !

- Ne sois pas de mauvaise foi Anaïs, c'est grâce à toi si on a trouvé. C'est toi qui as pensé à relire la lettre de ta mère pour fouiller la valise de ton père.

Je grognai sans répondre à Zita, elle savait qu'elle avait raison.

- La vérité Anaïs, c'est juste que tu as peur d'avoir une conversation, même banale, avec Raphaël depuis que ça a dérapé entre vous deux. Tu ne pourras pas fuir la confrontation avec lui, surtout maintenant qu'on travaille pour la CIA et qu'il est notre référent avec sa sœur Sarah...

Je donnai un coup de pied dans un caillou pour évacuer ma frustration. Zita voyait toujours juste, c'en était presque flippant. Un jour où l'autre, je devrais adresser la parole à Raphaël, c'était presque inévitable alors le plus tôt serait le mieux. Surtout si ça influait sur nos humeurs à tous les deux depuis quelques semaines. Pendant que nous attendions le bus, je pris le temps de mûrir ma décision même si j'étais déjà presque entièrement convaincue depuis que Zita m'avait dit tout haut ce à quoi je pensais tout bas depuis quelques temps. Je soupirai avant de me tourner vers Zita.

- Est ce que tu pourrais me donner le papier où tu as noter les coordonnées et m'envoyer la photo de la carte qu'on a faite à la bibliothèque ? Lui demandai-je.

Un grand sourire étira les lèvres de la rousse qui me sauta presque dessus.

- Je savais que tu finirais par craquer et aller lui parler ! Je ne comprends même pas comment tu as pu te retenir aussi longtemps alors que ça te rongeait de l'intérieur, ajouta t'elle en me tendant un papier plié en quatre qu'elle avait sorti de la poche avant de son jean sombre.

Le bus arriva et nous nous trouvâmes des places debout à côté. Zita posa une main rassurante sur mon épaule.

- Ne t'en fais pas, ça se passera bien. Tu étais trop dans tes pensées ces derniers temps pour te rendre compte que lui aussi il a besoin que vous en parliez.

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Les Sentinelles 2 - L'Artefact PerduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant