ENTRACTE 3

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Eric ~ 45 ans

- Olga ! Petit-déjeuner ! Criai-je pour la seconde fois depuis le rez-de-chaussée en direction de l'étage.

- Laisse-la Eric, elle s'est probablement endormie en salle de contrôle, suggéra Milla. C'était son tour de garde cette nuit et je pense qu'elle a encore pris ça un peu trop à cœur.

- Je m'en doute bien mais on doit partir d'ici une heure pour aller voir les Cercles Rouges et elle ne sera jamais prête.

- Ne t'en fais pas, j'irai la réveiller dans moins d'une demi-heure, annonça Denise en posant les cafés sur la table. Vous voulez un café ? Demanda-t-elle ensuite à l'agent de la CIA chargé de notre protection qui était resté silencieux depuis qu'il était arrivé dans la salle commune. Et asseyez-vous avec nous au lieu de rester debout. Si quelque chose doit nous attaquer, vous entendrez l'alarme avant que ça n'arrive jusqu'à nous.

- Je vais prendre un café, merci.

- Je jurerais que c'est la première fois que je vous entends parler, plaisanta Milla. Que vous a-t-on raconté sur nous pour vous soyez à ce point distant ?

- Pas grand chose mais j'ai consulté tous les rapports que j'ai trouvé sur vous et il se passe des choses anormales à chaque fois.

- Vous n'êtes pas du département des Activités Surnaturelles ? S'étonna Denise. On ne vous a pas expliqué précisément ce que nous étions ?

L'homme eut l'air tout penaud en admettant que non.

- Alors on va devoir vous expliquer, annonça Milla, mais sachez que nous serons obligé de vous tuer à la fin de votre mission pour que notre secret ne s'ébruite pas.

Notre garde du corps lâcha brusquement sa tasse pour attraper son arme de service.

- Arrête avec tes blagues Milla, la réprimanda Denise, tu vas l'effrayer, le pauvre.

Le pauvre, c'est sûr, il ne va pas faire long feu si elles continuent comme ça... Je le trouve déjà un peu pâlichon...

- Mais non, il en faut plus pour l'effrayer, le défendis-je, il travaille à la CIA quand même ! N'est ce pas ?

- Je... Oui.

- Acceptez cette fleur pour excuser l'attitude de mon amie.

Tout en prononçant ces mots, je fis pousser la fleur entre mes doigts à partir d'une des graines que je conservais sur moi. Je crus qu'il allait tourner de l'œil devant moi mais il tint bon même s'il semblait avoir perdu toutes ses couleurs.

- C'était peut-être un peu brutal pour lui annoncer, commenta Denise en surveillant l'état de l'homme assis en face de nous. Vous vous sentez bien ?

Il hocha la tête tout en repoussant sa tasse de café.

- Vous n'auriez pas... quelque chose de plus fort ? Demanda-t-il.

- Vous pouvez boire en service ? L'interrogeai-je tout en me levant pour aller chercher une bouteille de whisky dans le petit buffet tout au bout de la table.

- Non mais là j'en ai rien à foutre.

Il but cul sec le premier verre que je lui servis et resta un moment à contempler le récipient vide sans prononcer un seul mot.

- Les cons, ils auraient pu me le dire plutôt que de me filer des rapports vagues sur ce qui se produisait autour de vos apparitions !

Il lui fallut presque une heure pour reprendre complétement ses esprits et assimiler ce que Denise lui avait expliqué sur notre Organisation par la suite, Olga avait eu le temps de se réveiller, passer à la douche et prendre un copieux petit-déjeuner.

Wakiza nous accueillit lorsque nous arrivâmes au point de rendez-vous qu'il nous avait fixé. Il avait l'air complètement remis de sa blessure, plus aucun pansement ne couvrait la cicatrice sur sa poitrine qu'il avait laissée nue. De nombreux membres des Cercles Rouges nous observèrent le suivre jusqu'à un ranch en mauvais état tandis qu'il nous faisait un petit débriefing.

- Le bâtiment appartient à un de nos membres, nous l'avons investi il y a deux jours, après avoir obtenu le soutien de notre conseil. Les plus expérimentés se chargent de former les jeunes volontaires et patrouillent en binôme avec un novice. Pour l'instant, on pense que la secte n'est pas au courant de notre rassemblement puisque nous avons pas croisé âme qui vive dans le coin depuis notre installation. Mais ça n'est qu'une question de temps... Pour la couverture, on a déclaré qu'on remettait sur pied une exploitation agricole de figue et d'orange et certains d'entre nous qui ne peuvent prendre part au combat, se chargent réellement des cultures. C'est le cas de nos guérisseurs, des ados trop jeunes pour qu'on risque leur vie, et des plus anciens d'entre nous.

- Comment pouvons-nous vous aider ? Demanda Olga tout en observant l'aménagement de l'intérieur du ranch où nous venions de pénétrer.

L'étage, où normalement se stockaient le fourrage pour les bêtes, avait été aménagé en dortoir pour les plus jeunes et des tables en bois entourées de chaises et bancs en désordre occupaient le rez-de-chaussée que nous traversions pour sortir de l'autre côté du bâtiment.

- Votre présence suffit déjà à galvaniser leur moral. Mais peut-être pourriez-vous donner un coup de main tant que vous êtes là pour les entrainements ?

- Je vais y aller, se porta volontaire Olga. Ne plus entraîner nos jeunes me manque un peu...

- Ils sont déjà partis au Brésil ? S'étonna Wakiza tout en nous guidant jusqu'au lieu de l'entraînement.

- Oui, il y a une semaine environ. Leur dernier contact avec la civilisation remonte à cinq jours, quand ils ont quitté São Luis, expliquai-je. Je vais aller booster un peu vos cultures avec Milla pour rendre crédible votre couverture. Qu'est ce que tu vas faire Denise ?

- J'ai vu que certains murs en pierre étaient en mauvais état, je vais m'en occuper. Mais il faut qu'on évite de forcer, sans les artéfacts notre énergie s'épuise plus vite. Je dis ça pour toi en particulier Eric... Vous faîtes quoi vous ? Demanda-t-elle ensuite à l'agent de la CIA qui nous suivait silencieusement.

- Je pense que je vais aller voir l'entraînement, c'est ce qui me paraît le plus... normal.

Bienvenue dans notre monde mon vieux !

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Les Sentinelles 2 - L'Artefact PerduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant