Chapitre 14

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Je continu de frapper dans les mains de Tobias, cela fait plusieurs semaines que je pratique le self défense avec lui et je dois avouer que son idée était vraiment bien. Cela me permet de me vider l'esprit et je commence à avoir un petit niveau, ce qui me fait penser que je ne devrais pas être le seul à savoir me défendre.

-On peut faire une pause de 5 minutes hersker.
-D'..accord..

Je prends ma bouteille d'eau et regarde mes quatre employés qui s'occupaient des sculptures en arbustes de mon jardin.

-Hey ! Venez vous entraîner aussi.
-Mais..pourquoi ? Me demande Marina.
-Il faut que vous sachiez vous battre vous aussi.

Ils sourient, pourquoi ? Ils se moquent de moi ? Ou ils sont content que je me soucie d'eux ?
Je ne comprends pas et bois le contenu de ma bouteille avant de reprendre l'entrainement accompagné par les employés cette fois.

Je continue donc de me vider l'esprit en suivant les mouvements appris, mais en bloquant un de mes coups le bras de Tobias me fait basculer à l'arrière, il arrive à agripper mon haut mais ma tête cogne contre le sol et je sombre dans l'inconscient, sentant simplement ses mains se glisser dans mon dos pour me porter.

J'entends un sifflement strident, des vibrations et une chaleur intense se joignent à mon réveil puis lorsque j'ouvre mes yeux, un visage endormi me fait face. Il est petit, environ 10 ans, ses cheveux bruns me rappellent ceux de mon père. Où suis-je ?

Mes yeux se tournent face à l'incendie prenant place sur le bateau, le corps sans vie de mes parents gisant sur le sol, je me précipite vers le jeune en commençant à pleurer, je sais qui c'est, c'est quelqu'un d'important alors pourquoi je ne me rappelle pas ?

-Non ! Réveille toi ! Réveille toi tu peux pas me laisser !

Mes bras viennent l'enlacer, mais les battements de son cœur sont inexistant, je ne fais que pleurer dans le creux de son cou, les larmes coulant sur son épaule complètement brûlé. J'entends des pas, et rapidement on essaye de me retirer des bras du cadavre de l'enfant. Je me débat de toutes mes forces en hurlant, mais ils m'agrippent et me sortent du bateau pour me jeter dans un autre.

-PETER !

Je sursaute en reprenant connaissance, ils sont tous les cinq autour de moi, je reconnais vaguement ma chambre.

-Monsieur ? Vous allez bien ?

Bien ? Je crois..Non..Non attends...Peter..?

Mes souvenirs reviennent d'un coup, non, c'est impossible !
Je pousse Tobias qui se trouvait le premier sur mon chemin et malgré leurs conseils je cours hors de ma chambre.

Ce n'est qu'un rêve..ce..ce n'est pas réel !

Je manque de trébucher sur plusieurs des marches mais me rattrape toujours à temps, puis mes yeux se posent sur le portrait de famille. Il est là, juste à côté de moi.

Comment c'est possible ? Comment ai-je pu l'oublier ? J'ai regardé ce portrait des milliers de fois depuis mon retour il n'était pas là ! J'en suis persuadé !

-Hersker ? Vous avez reçu un coup à la tête vous devriez consulter un médecin. 
-Es..Est-ce que toi aussi tu le vois ?

Je fixe le tableau, puis un long silence vient s'interposer entre nous.

-Vous avez retrouver vos souvenirs alors..

Je me tourne vers Tobias, le corps tremblant, alors il était au courant ?

-Comment..Comment tu sais ?
-En regardant vos archives familiale, j'ai tenté de vous en parler mais vous étiez dans un déni profond.
-Non..Non..tu mens ! C'est..c'est toi et tes pouvoirs !
-Vous m'avez interdit d'utiliser mes pouvoirs sur vous.

Je me laisse tomber sur le sol, tout m'est revenu, il n'arrivait pas à dire correctement mon prénom alors il m'appelait Maxime. Ses yeux étaient aussi bleu que les miens, aussi perçant que ceux de ma mère. Son sourire était marqué de quelques dents en moins fraîchement en train de repousser. Comment ai-je pu oublier sa voix, ses jeux, son visage..?

-Monsieur, vous devriez vous reposer...

Cette fois-ci je craque, tant pis si c'est devant lui une nouvelle fois, si il pense que je suis faible. Mes larmes chaudes viennent tomber au sol tandis que je me recroqueville sur moi-même

-Peter...comment se peut-il que je l'ai oublié..?
-Le déni est un mécanisme de défense dans lequel le sujet refuse de voir la réalité, la perte de Peter était si douloureuse que votre esprit a décidé de ne pas l'accepter.

Il venait me rejoindre lorsqu'il faisait des cauchemars...On s'était juré de ne jamais se mentir, toujours se protéger l'un et l'autre. Il était mon trésor le plus précieux. Était...

-Je peux pas..je peux pas...
-Monsieur..
-Je l'ai oublié...je l'ai sortit de mon esprit.. lui qui était toute ma vie !

On reste dans un silence pesant, lui me regardant tandis que je me remémore les souvenirs douloureux de mon petit frère. 

Maudis-moi ! (PDV : Maximilian) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant