Chapitre 15

55 11 1
                                    

Ca doit faire...une, deux semaines ? Je ne sais plus, je suis resté trop longtemps dans cette chambre dans le noir complet pour compter les jours.

Tobias tente toujours de me faire réagir, me lançant quelques piques pour que je réponde mais sans résultat, il ouvre toujours mes rideaux à 9 heures précise, m'apporte mon repas que je mange à peine, simplement de quoi rester en vie tout comme l'eau. J'ai eu la visite de Rose, de Mark, de Anna, mais je n'ai pas su répondre, ils disaient que Tobias leur avait recommandé de ne plus me parler de Peter, de toute manière apparemment j'étais tellement dans le déni que je ne répondais pas à leur remarque sur lui. J'ai juste envie de mourir, de le rejoindre en laissant ma carcasse ici, mais j'ai promis au démon, à mes parents, que je me vengerai.

Mais pour l'instant, je ne suis qu'une coquille vide qui attend que les jours se passent, Tobias continu de prendre autant soins de moi que possible, le laissant même faire ma toilette sans bouger, de toute manière il m'a déjà vu dans mes pires états alors ce n'est pas ça qui va changer ma dignité. Pourtant aujourd'hui, il n'est pas là à l'heure habituelle, peut-être qu'il est partit, qu'il a décidé que j'étais devenu trop dépressif pour tenir notre pacte. Peut-être que c'est vrai, je ne me sens plus de continuer après tout.

Le brutal changement de lumière me fait crisper les paupières, il est toujours là on dirait.

-Aujourd'hui est un jour spécial Hersker vous avez reçu beaucoup de courrier.

Il dépose la pille sur ma table de chevet, en effet, mais je vois pas pourquoi. Il retire ma couverture et commence à retirer mon pyjama comme la routine installé depuis quelques temps.

-Vos membres vont s'engourdir si vous restez dans ce lit, et vos employés vous réclame.

Je m'en fiche, je veux simplement rester dans mes draps et me rendormir, il n'y a que dans mes rêves que je peux voir Peter. Face à mon silence je sens la main de Tobias prendre la mienne, celle avec le signe de notre pacte.

-Je sais que Peter était une partie de vous, la perte d'un frère est douloureuse. Mais Maximilian Overhive n'est pas celui qui va se jeter du pont après un drame, c'est celui qui cherche l'ennemi pour le battre, n'est-ce pas ?

J'ouvre les yeux pour les croiser avec les siens, oui Tobias, mais si tu savais comme j'ai mal..

-Vous voulez bien vous levez ? Au moins de quoi descendre les marches.

Son attitude est différente de d'habitude, il a sûrement peur de perdre mon âme. Je me redresse faiblement en restant assis, les pieds dans le vide. Mes yeux dérivent sur le courrier, je viens de me souvenir de pourquoi j'en reçois autant aujourd'hui, c'est sûrement le cas de mes messages sur mon portable, ça fait longtemps que je ne l'ai pas touché non plus.

-Et voilà.

Hein ? Oh, il a déjà finit de m'habiller, je n'avais même pas remarquer.

-Vous venez ?

Il me tend la main, j'en sais rien, je n'ai pas envie de faire comme si de rien était. Mais je la prends tout de même en faisant quelques pas. En effet, mes jambes ont du mal à suivre après autant de jours sans bouger ce qu'il remarque en tenant mes bras contre lui.

En sortant et me dirigeant vers les escaliers, je sursaute en entendant des bruits de coups de feu, mais ce ne sont que des confettis lancé par un faux canon en carton.

-Bon anniversaire Hersker !

Disent ils tous en cœur, ils n'ont pas fait de fête, seulement un grand repas en me souriant sincèrement, quelques ballons décorent la salle et je remarque qu'ils ont fait un effort sur leur style vestimentaire tout comme le démon que je n'avais pas remarqué, je ne peux retenir mes larmes. Je ne leur dit jamais merci, ni s'il vous plait, et eux et Tobias se sont quand même souvenu de mon anniversaire, ayant fait tout les efforts possible pour me remonter le moral.

-Vous acceptez de descendre alors ?

Je me tourne vers Tobias, les larmes toujours présente qu'il chasse avec son pouce, me souriant joyeusement.

-Oui..

Il m'aide à descendre puis nous passons le repas ensemble, mes larmes se remplacent par des rires face aux blagues de Morten, j'écoute les histoires de Nicolaj et observe les talents de Annika pour battre Marina aux jeux de société.

Tobias a visé juste, c'est ça qu'il me fallait pour mes 18 ans. Juste une journée simple avec eux à mes côtés, je croise son regard en souriant sincèrement.

Tu n'as plus à t'inquiéter, tu aura mon âme, car je vais continuer à me battre, et ce traite va payer pour mes parents, pour mon frère.

Maudis-moi ! (PDV : Maximilian) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant