Calendrier de l'Avent

5 Décembre. Qu'est-ce qu'ils sont chiants !

Note : Cet OS est dédié à ma sœurette, ma meilleure amie, ma meilleure relectrice et supportrice, ma fille sûre (parce que, jusqu'à preuve du contraire, c'est pas mon gars sûr), fan inconditionnelle de Naruto – et surtout de ce grand stratège flemmard qu'est Shika ; j'ai nommé, ma Imōto-chan ! Je t'aaaaiiiimeuh ! J'espère que ça va te plaire !

Shikamaru soupira pour la énième fois de la soirée. Travailler, c'était galère ; avoir une mère tout le temps sur son dos pour lui rappeler ce qu'il avait à faire, c'était galère ; avoir des potes qui voulaient vous donner des leçons de vie, c'était galère ; voir deux amis se chercher depuis des mois sans jamais sauter le pas alors que cela se voyait à dix kilomètres dans un couloir obscur qu'ils s'aimaient, c'était encore pire.

Et comme il n'était visiblement pas le seul à le penser, il eut la présence d'esprit de réunir un jour sa bande d'amis pour discuter du cas « Naruto et Sasuke, les insupportables aveugles ». Ils en arrivèrent tous à la même conclusion : il fallait absolument faire quelque chose pour ces deux mecs coincés dans leurs a priori. Pour le moment, ils n'avaient pas trop d'idées concrètes, mais ils ne perdaient pas espoir. Après tout, Shikamaru était un génie, il trouverait forcément une technique aussi étrange qu'efficace pour que ces deux-là ouvrent enfin les yeux.

Leur premier réflexe fut d'organiser une soirée. Noël arrivait, et c'était un très bon prétexte pour se réunir. Du point de vue de Shikamaru, ce n'était pas une mauvaise idée. Avec un peu de chance, l'alcool pourrait peut-être en désinhiber un, qui aurait les cou... pardon, le courage de faire face à l'autre. Avec un peu de chance.

Malheureusement, le début de la soirée lui donna tort. Comme à leur habitude, les garçons se lancèrent des regards toujours plus appuyés, des remarques à double sens toutes plus inventives les unes que les autres, amorçaient des gestes doux bourrés d'une retenue frustrée... mais comme d'habitude, l'alcool embrouillait tellement leurs esprits qu'ils se révélaient encore plus aveugles que d'ordinaire.

— Qu'est-ce qu'ils sont chiants ! souffla Shikamaru en les regardant du coin de l'œil depuis la cuisine.

— À qui le dis-tu... répondit évasivement Sai. Alors, c'est quand que tu ne ponds une stratégie digne de ce nom ?

Shikamaru soupira encore une fois, sans quitter des yeux ses deux amis, affalés sur le canapé, qui se regardaient comme si leurs vies respectives dépendaient de celle de l'autre. L'amour, ça rendait vraiment idiot. C'était mièvre, aussi collant et pénible que la confiture. Devait-il les encourager en ce sens ? La réponse était évidente : oui. Il en avait plus qu'assez de jouer le bureau des pleurs pour un blond tristounet dès que Sasuke regardait quelqu'un d'autre que lui, et pour un brun incrédule qui refusait de croire que Naruto pouvait nourrir un autre sentiment que l'amitié à son égard. Il fallait que ça cesse. Il se tourna donc vers Sai et lâcha la première idée qui lui passa par la tête :

— Le jeu de la bouteille ?

Sai parut sceptique un instant, avant de hausser les épaules – sûrement parce qu'il n'avait pas de meilleure idée lui-même.

— Classique mais efficace... ça pourrait marcher. finit-il par acquiescer.

Shikamaru empoigna donc une bouteille de bière abandonnée sur le comptoir de la cuisine et retourna au salon, Sai sur les talons. Il fut surpris de constater que toutes les personnes présentes acceptèrent de participer lorsqu'il proposa son idée de jeu... C'était bien la première fois que tout le monde tombait d'accord aussi facilement. Était-ce un signe du destin ? Peut-être...

Il posa la bouteille à terre et la lança pour débuter la partie. Ino fut forcée à révéler qu'elle en avait pincé pour Chōji pendant toutes leurs années de collège, Hinata avoua sous les sifflements de surprise de ses amis qu'elle avait déjà eu deux coups d'un soir, Kiba dut faire le tour de la pièce à cloche pied, Sakura gagna haut-la-main une partie de bras de fer contre Sasuke – qui en fut profondément touché dans sa fierté, d'ailleurs...