22 Décembre. Est-ce que vous auriez un passé de cleptomane ou de kidnappeur ?

619 66 60
                                    

— Il est en train de faire chier toute l'équipe, Naru. Je sais pas, appelle-le, rien que ça ! Sinon je te jure que Tsunade le met au menu, version hachée.

— Ouais, je vais voir ce que je peux faire. répondit le blond en soupirant ostensiblement.

— Merci frère, je te revaudrai ça.

Naruto grommela quelque chose d'inintelligible, puis raccrocha immédiatement, de mauvaise humeur. Ce que Kiba lui avait appris le faisait bouillir de l'intérieur. Ce satané client de malheur, ce gamin pourri gâté, ce connard beaucoup trop sexy osait le faire appeler pendant son jour de congé ! Et pour quoi ? Pour une foutue pizza. Tous ses collègues étaient prêts à livrer la commande, mais ce petit enfoiré d'Uchiwa Sasuke ne voulait qu'un seul et unique livreur : Naruto. C'était un monde, tout de même !

Irrité, il attrapa sa veste sur le porte-manteau de l'entrée, s'empara de son casque et de ses clefs et descendit au parking souterrain en faisant dans sa tête une liste de tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait pour pouvoir les jeter à la figure de ce Sasuke quand il l'aurait en face de lui.

Il enfourcha sa moto et démarra en trombe, partant en direction de la pizzeria pour laquelle il travaillait tous les soirs depuis le début de ses études. Quand il débarqua dans les cuisines, son casque sous le bras, il entendit Tsunade crier ses ordres à qui mieux-mieux. Il regrettait déjà son idée...

— Sérieux, t'es venu quand même ?

Naruto se tourna vers un Kiba désabusé, mais guère surpris, qui le fixait comme on fixe un enfant qui s'entête à manger du chocolat avec des caries. En claquant la langue d'un air désapprobateur, le brun ouvrit le four et en sortit une pizza fumante qu'il mit dans un carton avant de le tendre à Naruto.

— Un jour, tu regretteras d'être aussi gentil. Passe le bonjour à Sasuke de ma part, et fais-lui un gros bisou ! s'exclama Kiba en faisant volte-face pour retourner à sa tâche.

— Je ne l'aime pas !

Kiba ne répondit même pas. Il ne fit que se retourner un instant, les bras croisés, et jugea son ami du regard par-dessus la monture de ses lunettes. Ses yeux parlèrent pour lui encore plus efficacement que s'il avait hurlé le fond de sa pensée, puis il retourna à son four.

Quant à Naruto, il gonfla les joues, agacé par l'insistance de Kiba, mais partit sans un mot en récupérant un sac isotherme. Ce qu'il pouvait détester voir sa belle moto avec cette horreur accroché dessus... ! Fort heureusement, ce n'était que temporaire, et dans quelques semaines, en tant que diplômé, il pourrait enfin quitter ce travail harassant et prise de tête pour en trouver un qui lui plaise réellement. Finies les horaires de nuit, finies les courses sous la pluie battante, finis les clients mécontents et tous les autres cas sociaux auxquels il avait eu affaire, finis les cris tonitruants de Tsunade, la cheffe de la pizzeria qui ne connaissait pas le sens du mot « calme »... L'idée qu'il serait bientôt libre lui faisait pousser des ailes, et il se retrouva bientôt devant chez Sasuke.

Une partie de son cerveau – qu'il aurait voulu étouffer violemment ou noyer dans de l'acide – lui cria que cet arrogant jeune homme était peut-être un connard de première, mais que c'était bien le seul client dont Naruto connaissait l'adresse par cœur.

En arrêtant sa moto, il tenta de se convaincre que ce n'était qu'un malencontreux hasard, puis monta les escaliers en se répétant en boucle « je le déteste » dans sa tête, comme un refrain vide de sens.

Lorsqu'il appuya sur la sonnette de l'appartement, il lui semblait que son cœur battait plus vite que d'habitude... Non, il fallait qu'il soit en colère ! Il fallait qu'il remette à sa place ce client prétentieux et présomptueux !

Calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant