【 𝐋𝐀 𝐏𝐀𝐒𝐒𝐄-𝐌𝐈𝐑𝐎𝐈𝐑 】𝐒𝐄𝐐𝐔𝐄𝐋 𝐃𝐔 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝟒

( Le basculement )

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Avant propos : Voici un chapitre que j'ai rédigé avec beaucoup de plaisir, car il tourne autour d'un personnage que j'adore et que je trouve très attachant, de mon point de vue ( et du vôtre aussi, je n'en doute pas ! ) : il s'agit de Thorn.
Ce chapitre ne suit pas vraiment le cours de l'intrigue, étant donné qu'il revient sur l'épisode où l'Autre a été éjecté dans le miroir d'Eulalie, notamment grâce à l'intervention de Thorn, mais j'avais tellement envie de porter un regard différent sur ce moment !

Nous connaissons ce qui s'est déroulé dans l'Endroit, lorsque l'Autre s'est transformé en monstre et a tenté d'abréger les jours d'Ophélie, entourée d'Archibald, d'Elizabeth, de Gaëlle et de Renard.

Mais en attendant, que se passait-il dans l'Envers ? ...

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Miroir ( reflet, passe-miroir, Ophélie ).

Un miroir ne ment jamais, il montre exactement ce qu'il voit.
Tandis qu'un Nibelungen te parle des autres, un miroir te parle de toi.
Face à ton miroir, ton véritable rival.

Thorn était resté figé un long moment devant ce gigantesque objet.

Interrogateur, le regard fixe, l'air statique.

L'analysant de toute part, il s'efforçait de discerner un quelconque indice susceptible de l'aider à comprendre ce qu'il devait faire vis-à-vis de ce miroir apparu soudainement... quel était son devoir dans toute cette histoire.

Il désirais plus que tout savoir ce que l'on attendait de lui, et ce n'était pas peu dire.

Thorn prenait en grippe tous les imprévus : véritable calculateur conventionnel et fervent des anticipations, l'ex-intendant avait toujours su manifester un très clair attachement envers tout ce qui n'était que probable et prévisible. Ses aptitudes intellectuelles et mathématiques ne lui avaient jamais fait faux bon auparavant. Pour lui, sa manière de réfléchir était une valeur sûre.
De ce fait, la majeure partie du temps, Thorn savait ce qu'il avait à faire et n'était quasiment jamais étonné de ce qui se produisait, étant donné qu'il avait déjà tout calculé par avance.

Mais les choses avaient bien changé...

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Cela faisait longtemps qu'il était isolé dans ce monde - si l'on exceptait les quelques silhouettes passant ça et là à travers les nappes de brouillard.
On ne pouvait pas dire que Thorn se sentait bien, là où il était, mais il savait que là était sa place. À cette place cependant, il ne s'était jamais senti aussi seul et abandonné.

En fait... non, pas abandonné.

S'il ne parvenait pas à retrouver Ophélie, Ophélie, elle, viendrait le chercher, il en était persuadé. Ou peut-être se trompait-il?
Non. Sur ce point-là, il pouvait faire confiance à ses probabilités.

Bien que cette pensée le rassurât quelque peu, Thorn ressentait autre chose, une certaine crainte... et il en avait mal.
Il ne s'agissait pas d' un mal physique - bien que sa crampe au ventre, a force de se tenir droit comme un piquet devant le grand miroir, commençait à lui enfler l'estomac - mais plutôt un mal psychologique.

Il ressentait quelque chose au fond de lui, une situation d'inconfort qu'il traduisit comme une sensation de douleur, une appréhension, un mauvais présage peut-être...

Il repensa à l'écho d'avance, et à Seconde par la même occasion : Une Ophélie ensanglantée. Un monstre démesuré. Une étrange femme âgée.