Quand rien ne va plus.

Chapitre 14.

C'était la première fois depuis son retour qu'il avait un geste tendre envers sa femme.
- On est arrivé, tu y vas ? Lui demanda sa femme en lui carressant la joue.
- Tu viens pas ?
- Tu veux que je vienne ?
- Fais ce que tu veux, de toute façon y'en a pas pour longtemps. Je vais juste demander quelques renseignements, rien de plus.
- Non dit moi toi, tu te sens d'y aller seul ?
- Et toi, tu te sens de venir ?
- Non mais pour toi oui.
- Je ne veux pas t'infliger ça Alice, tu y es allée beaucoup trop de fois pour y retourner une fois de plus...
- Maintenant c'est avec toi Fred, c'est différent...
- Je sais... fais comme tu le sens mais si tu ne veux pas, je comprendrai, je peux y aller seul dit-il en la rassurant.
- Non on va y aller tout les deux, ok ? Dit-elle tendrement.
- D'accord, allons-y alors dit-il en ouvrant la portière.
En arrivant à côté de son homme, elle voulu lui prendre la main mais voyant que celui-ci ne faisait aucun pas vers elle, elle oublia vite son geste.
- On y va ?
- Oui soupira t-il pour évacuer le stress qu'il avait accumulé.
- Si tu ne te sens pas on peut d'abord aller faire un tour et on revient après ?
- Non non, ça va le faire.
- Ok.
Avant de rentrer dans l'hôpital, Alice eut comme un mouvement de recul, ses jambes ne la portaient plus. Elle se retint au mur le plus proche avant de tomber.
Marquand l'avait rattrapé à temps avant qu'elle ne heurte le sol.
- Alice, Alice, ça va lui demanda t-il en tenant délicatement sa tête.
- Oui ça va, ne t'en pas dit-elle tremblante.
- Non ça va pas, on sort d'ici affirma t-il en rebroussant chemin, sa femme accoudée à lui.
- Je te dis que ça va. Fred s'il te plaît, je veux t'accompagner, tu as besoin de moi tout autant que j'ai besoin de toi.
- Non affirma t-il fermement. C'est hors de question qu'on retourne à l'intérieur. J'irai une autre fois, ou pas. Maintenant on va rentrer...
Il se stoppa net en réfléchissant. Il ne pouvait pas rentrer car ni lui ni sa femme n'était en état pour prendre le volant, entre lui qui ne savait plus conduire et elle qui venait de faire un malaise, ils étaient bloqués pensa t-il.
- Et si on allait se promener ? Se rattrapa t-il.
- Tu veux qu'on aille se promener ? Répéta t-elle.
- Je sais qu'il serait mieux que tu te reposes mais nous ne pouvons pas rentrer, ni toi ni moi n'est en état pour conduire.
- Non au contraire, j'ai très envie d'aller me promener avec toi lui dit-elle heureuse.
Pour le remercier de cette attention elle l'embrassa sur la joue.
- Oh je suis heureux que tu le prennes comme ça affirma t-il en la regardant tendrement.
- Tu pensais que j'allais refuser ?
- Non.
- Alors voilà, on y va ? Dit-elle en lui tendant sa main.
- Oui répondît-il en prenant sa main dans la sienne. On va où ?
- Où tu veux dit-elle en lui serrant fort la main.
- Alors emmènes moi à un lieu où on a des souvenirs ensemble, un lieu que tu aimes bien.
- Les quais, ça te conviendrait ? Demanda t-elle en lui lâchant sa main pour venir se coller à lui.
- Oui.
Il enroula ses mains autour de sa taille.
Le couple prit la direction des quais de Seine. Ils s'installèrent sur leur banc.
- Alors Fred tu t'en souviens ?
- Non répondît-il tristement énervé d'être amnésique. J'en ai marre, je veux retrouver la mémoire, je veux me souvenir, j'veux redevenir moi, comme avant.
- Tu vas la retrouver et je vais t'aider ok ? Le rassura t-elle.
- Oui, merci d'être là Alice dit-il tendrement en resserrant la pression de ses bras autour de sa taille.
- Aïe tu me fais mal dit-elle en souriant.
- Oh pardon.
Il se retira alors de ses bras et se plaça face à elle.
- Comment pourrais-je me faire pardonner la questionna t-il en souriant.
- Je ne sais pas, réfléchis.
- Mhhh je sais pas, dis moi sourît-il.
- Embrasses moi dit-elle amoureusement en lui caressant le bras.
C'est sans plus attendre qu'il s'exécuta.